Monsieur le Ministre d’état, de la Transition écologique et solidaire,
Les Français, dans leur immense majorité, exècrent l’idée que l’on puisse avoir du plaisir à faire souffrir des animaux, tous les animaux, domestiques et sauvages. Et ils ne comprennent pas que le Président ou vous-même cajoliez les sanguinaires et méprisiez ceux qui luttent contre les actes de maltraitance voire de torture.
Tuer est un loisir qui n’enchante que 2% de la population française. Si j’étais un politicien cynique, je constaterais que d’un point de vue électoral, les chasseurs ne pèsent pas davantage qu’une plume de canard. À l’inverse les mouvements qui s’indignent des exactions des chasseurs, de leurs ravages à l’encontre de la biodiversité, des souffrances effroyables qu’ils font subir à la faune, ceux-là ont rassemblé 17,5% des voix aux dernières élections européennes (EELV + Parti animaliste + Urgence écologie).
· Ces millions de voix ont échappé au parti présidentiel qui n’a eu que dédain pour ceux qui aiment les animaux sauvages vivants plutôt que morts, en bonne santé plutôt qu’à l’agonie.
· Ces millions de voix seront perdues à jamais si des mesures d’humanité, de protection envers les animaux ne débouchent pas rapidement et de façon déterminante.
Monsieur le Ministre, il faut rédiger, étoffer et faire appliquer des lois pour :
1. En finir avec les maltraitances infligées aux animaux d’élevage
2. Condamner sévèrement les actes de barbarie perpétrés sur les animaux sauvages
3. Interdire la chasse de tous les animaux qui sont sur la liste rouge de l’UICN*
4. Supprimer définitivement la liste des animaux dits « nuisibles ».
1./ EN FINIR AVEC LES SOUFFRANCES INFLIGÉES AUX ANIMAUX D’ÉLEVAGE
Nous voulons des conditions optimales pour le bien-être animal, sans souffrance aucune depuis la naissance jusqu’à l’abattoir. Avec l’obligation d’installer des caméras de surveillance.
Nous voulons la fin des élevages des animaux à fourrure en France et l’interdiction d’importer quelque fourrure que ce soit.
2./ PUNIR LES ACTES DE BARBARIE PERPÉTRÉS SUR LES ANIMAUX SAUVAGES
Monsieur le Ministre, j’ai regardé avec horreur, les sites de chasseurs et d’opposants à la chasse. Ce que j’y ai vu est impensable.
· On y voit des hommes et des femmes, bien souvent accompagnés de leurs jeunes enfants, prendre la pose devant des animaux mutilés par des pièges, écrasés à la pelle, transpercés de flèches, les pattes et les flancs déchiquetés par les plombs, éventrés par les chiens, noyés, égorgés, empêtrés dans la glu…
· On y voit des équipages de chasse à courre lâcher les chiens sur un cerf épuisé… castrer un sanglier encore agonisant… et fiers de leurs exploits, munis de leurs téléphones, mitrailler la scène de photos souvenirs.
· On y voit des vidéos de déterrage de blaireaux et de renards. Là encore c’est une distraction familiale. Les enfants obturent les issues avec des fourches, les adultes creusent, et les chiens ramènent ces animaux et leurs petits, effrayés, mordus, ensanglantés, puis ils sont extirpés avec des pinces, frappés à coups de barre de fer, ou écrasés à coups de pieds ou égorgés.
· On y voit des petits oiseaux de quelques dizaines de grammes se débattre de plus en plus faiblement, les pattes, les ailes, le bec pris dans la glu que les amateurs d’une chasse moyenâgeuse ont répandu sur des brindilles. Tous les passereaux en sont victimes, qu’ils soient infiniment petits ou qu’ils soient protégés, car la colle les saisit tous, sans distinction.
Nous voulons que l’article 521-1 du code pénal qui prévoit de condamner à deux ans de prison ferme et à une amende de 30.000 euros ceux qui commettent des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou des actes de cruauté, soit élargi à l’ensemble des animaux, qu’ils soient domestiques, domestiqués, captifs ou sauvages.
3./ SUPPRIMER LA LISTE DÉNUÉE DE SENS DES ANIMAUX DITS « NUISIBLES »
· Ce sont les souffre-douleurs de la faune sauvage, les mal-aimés depuis le moyen-âge, parmi lesquels de nombreuses espèces en danger de disparition. Aucun scientifique n’accrédite cette malheureuse qualification. Au contraire, ces beaux animaux sont utiles à l’ensemble des équilibres de la faune sauvage mais aussi à l'agriculture. Beaucoup se nourrissent de rongeurs et éliminent donc les voleurs de céréales.
· Seulement les qualifier de "nuisibles" permet de les "détruire" en masse et dans les pires conditions. Grâce à eux le chasseur ne rentre pas bredouille et satisfait son plaisir à tuer toute l'année, même en dehors des périodes de chasse.
· Ce sont les geais, corbeaux, pies, étourneaux, oies bernaches, fouines, martres, putois, belettes, visons d’Amérique, ratons laveurs, rats musqués, ragondins, chiens viverrins et renards, qui sont les victimes
4./ IL FAUT DES LOIS POUR INTERDIRE LA CHASSE DE L’ENSEMBLE DES ANIMAUX MENACÉS
· Des dizaines d’espèces en danger, en voie d’extinction même, demeurent la cible des chasseurs avec le blanc-seing de l’État et des élus réacs.
· C’est un camouflet à l’intelligence, et nous savons qu’un jour les responsables de ces extinctions seront poursuivis par les tribunaux pour écocide.
· Il est urgent d’interdire la chasse de toutes les espèces animales en danger, toutes celles qui sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la Conservation de la Nature en France).
· Parmi ces espèces menacées et pourtant pourchassées figurent entre autres les mouflons, daims et isards ; les marmottes ; les bécassines, barges, chevaliers, courlis, canards et fuligules ; les hareldes, macreuses, oies, râles et tétras… En France on massacre tout. Ou presque. Plus de 90 espèces. Le double de la moyenne de nos voisins européens.
Les Français sont fiers à juste titre d’avoir rédigé « Les Droits de l’Homme et du Citoyen ». Soyez le ministre qui fera de notre pays un exemple en créant « Les Droits moraux et de protection envers les animaux sauvages et domestiques ». Avec une stricte égalité et un égal respect pour les uns et les autres.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre d'État, l'expression de mes salutations respectueuses,
Hugues Pénot, un de vos rares concitoyens à croire encore en vous.
* UICN : Union internationale pour la Conservation de la Nature en France