Pétition pour l’annulation de l’épreuve uniforme de français (EUF)

Pétition pour l’annulation de l’épreuve uniforme de français (EUF)

Voici la lettre ouverte qui a été envoyée au ministère de l'éducation hier. Cette dernière explique clairement les raisons qui rendent l'épreuve uniforme des langues ni uniforme, ni équitable.
3 mai 2021
Une épreuve plus ou moins uniforme
Depuis 1998, afin d’obtenir son diplôme d’études collégiales (DEC), un étudiant doit réussir une épreuve uniforme de langue (EUL). Cet examen a été suspendu au printemps et à l’automne 2020 en raison de la situation sanitaire. Cependant, le Ministère de l’Enseignement supérieur a décidé d’imposer la tenue de l’EUL en ligne, une première, ce printemps alors que de sérieux enjeux quant à l’uniformité de cette épreuve sont présents.
Comme le dit son titre, l’EUL se doit d’être uniforme. Or, pour passer l’épreuve en ligne, les cégépiens seront autorisés à utiliser des logiciels pour aider à la correction de l’orthographe, comme Antidote, alors que ce ne sont pas tous les étudiants qui y ont accès. Il y a donc une grave inégalité des ressources pour certains étudiants.
De plus, des cégeps offrent, et certains recommandent même fortement, de passer l’épreuve dans un local au cégep afin d’aider les étudiants à régler des problèmes techniques avec leur ordinateur et le logiciel pour faire l’épreuve, tandis que dans d’autres cégeps, les étudiants devront la faire chez eux en raison d’une situation sanitaire plus alarmante dans leur région. La même inégalité s’applique aux cégépiens en isolement en attente d’un résultat de test ou parce qu’ils ont la COVID. Il faut se rappeler que la pandémie n’est pas encore terminée et le contexte extraordinaire pourquoi, lors des dernières sessions, l’ÉUL a été annulé et toujours présent encore aujourd’hui. Ainsi, une autre injustice est créée ici.
Pour plusieurs, ce sera la première fois qu’ils utiliseront ce type de logiciel pour faire un examen, ce qui engendre un stress supplémentaire non seulement aux étudiants, dont plusieurs parmi eux vivent déjà une grave détresse psychologique, mais aussi aux enseignants qui devront montrer comment l’utiliser en plus de bien les préparer à l’EUL. Cela s’ajoute au fait que des pépins techniques, plus difficiles à régler à distance, peuvent nuire à la bonne réussite de l’épreuve alors qu’un échec retarde l’obtention du DEC. Le manque de préparation technique crée un stress inutile pour les étudiants.
Il est également important de noter que pour le moment il n’y a pas de moyen pour vérifier si la personne à distance qui fait l’épreuve est bel et bien celle inscrite. Des cas de tricherie sont donc grandement probables, ce qui réduit la valeur de cette épreuve obligatoire.
À moins d’un mois de la tenue de l’épreuve, plein de questions sont encore en suspens. L’épreuve ne sera assurément pas uniforme et égale pour tous les cégépiens finissants du Québec, alors que c’est le but intrinsèque de celle-ci. Pourquoi forcer les étudiants, déjà épuisés psychologiquement, à réussir une épreuve virtuelle créée à l’improviste dans un cadre rempli d’inégalités et qui n’a rien d’uniforme, pour réussir leur DEC?
Ainsi, comme pendant les deux dernières sessions, l’EUL doit être annulée. L’EUL pourra certainement revenir après la fin de la pandémie et le Ministère pourra aussi la faire passer virtuellement aux cégépiens dans le futur, s’il le désire, lorsque l’uniformité de celle-ci sera assurée et que les détails techniques n’auront pas été réglés à l’improviste.
Signés par :
Association générale des étudiants du Cégep de Rimouski (AGECR)
Association générale des étudiants et étudiantes du Cégep de Baie-Comeau(AGEEBC)
Association étudiante du Cégep de la Gaspésie et des Îles, campus de Carleton-sur-Mer(AECC)
Association générale des étudiants du Cégep de Rivière-du-Loup (AGECRLI)
Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de La Pocatière (AGEECLP)