L'exploitation animale n'est pas mon patrimoine
L'exploitation animale n'est pas mon patrimoine
L'importance de cette pétition

Alors que l'indignation des citoyens mais aussi des communes est croissante face à l'utilisation des animaux dans les cirques, ces derniers ont demandé à la ministre de la Culture d'inscrire leur "art" au patrimoine culturel français, afin d'éviter que soient remis en cause la détention et le dressage des animaux.
Code Animal vous invite à demander à Madame la ministre de refuser d'inscrire l'exploitation des animaux dans les cirques au Patrimoine culturel immatériel.
__________________________________________
Madame la Ministre,
Je me permets de vous interpeller sur le projet d’inscription des cirques au patrimoine culturel. Ce projet a été évoqué à plusieurs reprises par les cirques suite à un entretien que vous leur auriez accordé.
Si une telle proposition peut être justifiée par le fait que les acrobates, les magiciens, les clowns et leurs numéros représentent un art esthétique et divertissant pour le public, certains aspects du cirque sont très discutables et soulèvent le débat depuis longtemps : il s’agit des numéros où figurent les animaux.
Les raisons de mon refus de voir figurer les cirques avec animaux au patrimoine culturel sont les suivantes :
- l’exploitation des animaux et la contrainte qui est exercée sur ces derniers ne peuvent être culturelles. Cela est contraire à l’article L.214.1 du code rural ;
- la Fédération européenne des vétérinaires elle-même a déclaré en juin 2015 que les besoins fondamentaux des animaux ne peuvent être satisfaits dans le cadre du cirque et a appelé à la fin de ces numéros ;
- cette volonté d’inscrire la présence des animaux des cirques au Patrimoine culturel est une stratégie des cirques visant à verrouiller toute évolution, alors même que la plupart ne respectent pas les normes de détention minimales imposée par l’arrêté du 18 mars 2011.
Une inscription au patrimoine culturel ne ferait que contourner le problème sans le résoudre. Classer les cirques avec animaux au patrimoine culturel serait inciter ces derniers à poursuivre cette exploitation et ériger la contrainte et la coercition en modèle. Il est aujourd’hui indiscutable, car largement démontré, que la contrainte à l’égard des animaux et l’inadaptation des hébergements itinérants sont la norme.
Dick Grégory, militant des droits civiques et compagnon de route de Martin Luther King, a écrit : « Lorsque je regarde des animaux tenus captifs dans les cirques, cela me fait penser à l’esclavage. Les animaux dans les cirques représentent la domination et l’oppression que nous avons combattues pendant si longtemps. » Inscrire les animaux de cirque dans le patrimoine culturel serait faire fi de ce débat et des origines mêmes des ménageries. Car c’est suite aux importations par des marchands d’animaux et « d’indigènes », lors des conquêtes coloniales du XIXe siècle, que les animaux sauvages ont été introduits dans les cirques.
Je vous propose d’inscrire au patrimoine les arts du cirque n’impliquant pas d’animaux. Cela aurait l’avantage de ne pas aller à l’encontre des autres pays interdisant l’exploitation d’animaux dans les cirques (Belgique, Pays-bas, Autriche, Portugal, Grèce, Bulgarie, Croatie…), en plus de ne pas prendre le risque de raviver les blessures du passé et les polémiques quant à la légitimité d’exploiter des animaux dans les cirques.