La culture n'est pas une variable d'ajustement
La culture n'est pas une variable d'ajustement

Mesdames et Messieurs les Conseiller.e.s d’Etat,
Nous, actrices et acteurs culturels romands, associations de défense de leurs intérêts, entreprises culturelles, nous nous adressons à vous pour vous dire notre colère, notre désarroi et notre incompréhension.
Nous reconnaissons la difficulté de la situation sanitaire actuelle et la nécessité de contenir et de réduire l’épidémie de Covid-19. Nos secteurs ont toujours partagé et soutenu les efforts demandés par les autorités. Nous avons adopté des plans de protection stricts, qui ont été soigneusement respectés par les organisateur.e.s, les artistes et le public. Ces plans de protection ont prouvé leur efficacité et le public était présent en nombre chaque fois qu’il a eu l’occasion de nous retrouver.
Nous ne voulons pas jouer un secteur contre un autre et sommes pleinement conscients que d’autres secteurs économiques subissent aujourd’hui de plein fouet la crise Covid, comme nous. Mais ce que nous ne pouvons ni comprendre ni admettre, c’est qu’il soit quasiment possible de tout faire aujourd’hui sauf de se rendre dans des lieux de culture. Le message qui est transmis aux professionnel.le.s comme au public, c'est que nous sommes le seul secteur dont la société peut se passer. Nous sommes persuadés du contraire. Et nous n'attendons pas seulement de votre part des discours de soutien, même si ils réchauffent le coeur, mais aussi des actes concrets.
Nous vous demandons simplement d’entendre le cri de colère de la culture romande. Faites confiance à nos plans de protection comme à ceux des restaurants, grandes surfaces, remontées mécaniques. Il faut soutenir celles et ceux qui ne peuvent pas ouvrir, mais ne pas faire de nous le seul secteur dont l'horizon reste bouché. Laissez-nous travailler et permettez au public de nos lieux de nous retrouver.