Stop aux violences : Pour une vraie inclusion des personnes transgenres en milieu scolaire

Stop aux violences : Pour une vraie inclusion des personnes transgenres en milieu scolaire

Bonjour à tous.tes !
Je m’appelle Maxence et je suis un jeune homme transgenre de 21 ans. Je prends à nouveau la parole aujourd’hui pour vous parler de transidentité, de violences et d’un temps de changement.
En septembre 2020, j’avais lancé une première pétition à la suite d’un reportage “Sept à Huit” sur Lilie, jeune fille transgenre de 8 ans. Lors de l’interview de Lilie et de sa mère, j’ai été indigné par les propos de la journaliste qui étaient, au mieux, maladroits et, au pire, transphobes.
Voici le lien de cette pétition au cas où vous ne l’auriez pas vu : change.org/elle_sappelle_lilie
J’ai envie de croire que 2021 peut être une année clé pour l’éducation à la transidentité et la lutte contre les violences transphobes. Aujourd’hui, je reviens avec une pétition adressée, non seulement, aux médias mais aussi au système éducatif et plus globalement, à tout le monde. J’englobe le système éducatif car ce dernier joue un grand rôle dans l’acceptation de la transidentité d’élèves.
Nous avons pu le remarquer plusieurs fois ces derniers temps, notamment depuis les suicides de Doona et Fouad, deux étudiantes transgenres victimes, respectivement, de transphobie de la part du CROUS de sa ville et de son lycée notamment.
Voici des articles qui en parlent :
- Doona : à lire ici
- Fouad : à lire ici
Trop d’histoires de violences et de drames nous alertent aujourd’hui sur les failles de notre société à inclure, intégrer et comprendre les personnes transgenres. Il est temps de changer les choses.
On peut voir aussi les failles de notre système grâce au documentaire “Petite fille”, de Sébastien Lifshitz (2020), qui montre les difficultés pour une enfant transgenre, Sasha, et sa mère de faire accepter Sasha en tant que fille dans son école.
L’école a notamment menacé ses parents de faire un signalement, comme si Sasha était maltraitée ou négligée. Il paraît évident que le système éducatif n’est pas renseigné sur la transidentité. La seule façon de faire accepter Sasha, comme d’autres enfants transgenres, est d’avoir une attestation d’une psychiatre, or, la transidentité n’est ni une maladie ni un trouble psychiatrique.
A l’école, les camarades de classe des enfants transgenres, comme Sasha et Lilie, les mégenrent et les bousculent, dans les cas les moins violents. Ils ne font que reproduire des choses qu’ils ont dû voir et entendre, pensant que c’est normal.
Pour rappel, la transidentité n’est pas un choix. Une personne transgenre est une personne pour laquelle le genre assigné à la naissance ne correspond pas au genre ressenti. Sacha, Lilie, ou encore Doona et Fouad, sont doublement victimes du mal-être lié à leur genre assigné à la naissance, mais également du fait de devoir, depuis l’enfance, faire face au rejet et à l’exclusion.
Malheureusement, l’école n’est pas la seule à faire preuve de transphobie, même si elle reste le principal lieu où s’exprime le sentiment de rejet, d’exclusion et de violences pour les enfants et adolescent.es transgenres :
- Le personnel soignant et médical non spécialisé est souvent peu formé aux questions de transidentité et mégenre les enfants et adolescent.es concerné.es (Dans “Petite fille”, on peut voir la mère de Sacha discuter avec un homme. Ce dernier évoque de Sasha en tant que “il” et parle de sa “découverte de sexe” pour dire genre).
- Les animateurs et professeurs d’activités extra-scolaires et périscolaires reproduisent et entretiennent aussi la violence, faute de connaissance et de formation. (Dans “Petite fille”, la mère de Sasha raconte que la nouvelle professeure de danse refuse de considérer Sasha comme une fille, avant de la pousser hors de la salle et de lui fermer la porte au nez, tout en souriant, le tout devant des parents et des enfants.)
En conséquence, nombre d’enfants transgenres sont repoussés et exclus à la fois en milieu scolaire et périscolaire pour ce qu’ils sont. Ces actes sont inadmissibles.
Par ailleurs, le traitement médiatique de la transidentité est encore et toujours problématique. Ainsi, un article sur la transidentité mentionne le documentaire : “Née avec un sexe de garçon”. Cette formulation est, au mieux, maladroite et, au pire, transphobe. Porter l’attention sur l’entrejambe d’une enfant de 10 ans est très dérangeant, d’autant plus qu’elle ne se définit pas uniquement par ça.
Réduire une personne, transgenre ou non, à son sexe la déshumanise.
C’est donc pour toutes ces raisons que je publie cette pétition. Les médias doivent changer leur manière d’aborder la transidentité, mais ce ne sont clairement pas les seuls. L’école et l’éducation nationale ont aujourd'hui une responsabilité pour éviter que de nouveaux drames se produisent, pour mettre fin aux violences transphobes, inclure les enfants transgenres et éduquer les autres enfants, citoyen.nes de demain, à la transidentité.
Pour cela, je demande la mise en place de formations et de modules de sensibilisations pour les équipes éducatives à partir de la maternelle, directeurs et professeurs confondus, afin de pouvoir mieux appréhender et accompagner un.e élève transgenre, peu importe son âge.
Je demande aussi l’installation d’atelier de sensibilisation pour les élèves afin que les questions autour du genre soient abordées sans tabou. Ces ateliers peuvent être intégrés dans un cours d’éducation morale et civique, de SVT ou lors cours dédié à ce sujet et ce, à partir de la primaire.
Pour répondre aux questions du plus grand nombre, des associations et/ou des volontaires concernés peuvent intervenir auprès des élèves autant que des adultes.
Tout ceci est essentiel pour aider les élèves transgenres à mieux vivre leur transidentité en milieu scolaire.