Nous, cégépiens, souffrons. Le COVID-19 nous a impacté comme jamais. Notre anxiété et dépression augmente alors que notre motivation dégringole. Tous inclus, 1 personne sur 10 souffre maintenant de dépression sévère. Juste au Collège de Maisonneuve, près d’un tiers des élèves ont annulé un de leur cours ou ont même abandonné leur session. Selon Radio-Canada, on prévoit une hausse du taux de décrochage scolaire entre 10 et 15%, si ce n'est pas plus. Même dans notre entourage, nous voyons l'intérêt des personnes diminuées au fil de la session.

Les cours en ligne sont, en grande majorité, très difficiles à gérer sur de multiples plateformes (Moodle, Omnivox, Teams, Youtube...). Notre motivation est à 0. Nous savons que les enseignants font de leur mieux, mais malgré leurs efforts, nous voyons la différence néfaste entre les cours en ligne et présentiel. Les méthodes d'évaluation ne sont pas représentatives. La triche est beaucoup plus présente. Nos nuits de sommeil sont réduites de moitié, puisque la compréhension de la matière en ligne est beaucoup plus difficile. Nous devons l'apprendre par nous même, en plus des exercices/devoirs. Nous développons des problèmes au dos et de vision qui persistent h24. Dans plusieurs foyers familiaux, tous les membres sont confinés. L'environnement de travail devient alors chaotique très rapidement. C'est donc presque impossible de se concentrer correctement. Le temps d'écran est gigantesque, mais après tout, on y peut rien non?

Pour les élèves dans des programmes scientifiques, les examens ne se basent pas à partir de nos démarches, mais plutôt sur des choix de réponses. Dans d'autres programmes, la plus grande difficulté que les élèves éprouvent est le temps consacré pour chaque classe, entre les lectures, les vidéos à écouter, les audios, les PowerPoint en milliers en des heures de pratique et de compréhension.

Pour les élèves de première année, le retard accumulé lors du confinement en mars dernier est flagrant. En plus de ce retard évident et de notre motivation inexistante, nous ne sortons jamais, entre les travaux et les constants appels. Nous vivons littéralement tous dans des grottes. La transition du secondaire au Cégep devient alors beaucoup plus difficiles pour eux.

Nous savons que les enseignants souffrent aussi et que leurs morals sont affectés, puisque notre motivation et participation diminue. Leur détresse "motive" leur abandon. Plusieurs professeurs ont quitté leur poste au cours de la session, laissant leurs élèves en désespoir. 

Nous savons qu'en présentiel, notre performance serait grandement meilleure. La Cote R NE PEUT alors valoir la même chose que nos sessions en présentiel. C'est pour ça que nous voulons que la pondération de la Cote R pour la session d'automne 2020 soit diminuée. Nous sommes la génération de demain. Le gouvernement devrait être beaucoup plus conscient de la situation que les étudiants vivent.