APRES LES AUTOROUT€$, LES AEROPORTS ? NON A LA PRIVATISATION D'AEROPORTS DE PARIS

APRES LES AUTOROUT€$, LES AEROPORTS ? NON A LA PRIVATISATION D'AEROPORTS DE PARIS
"Suite à la votation organisée par les Organisations Syndicales auprès des salariés du Groupe ADP, ceux-ci se sont fortement exprimés.
Leur participation montre que plus de 98% d'entre eux s'opposent fermement à la privatisation de leur entreprise.
Nous sommes convaincus que les français sont en désaccord avec la privatisation des aéroports parisiens.
Cette pétition porte un autre projet pour le transport aérien... exprimez-vous !"
En 2006, sans doute sous les conseils de son directeur de cabinet Bruno Le Maire, le 1er ministre Dominique De Villepin bradait les autoroutes à des sociétés privés. En 10 ans, les profits de ces sociétés ont augmenté de près de 20% et leurs profits se portent pour le mieux privant l'Etat de recettes substantielles. https://www.franceinter.fr/societe/la-tres-rentable-privatisation-des-societes-d-autoroutes
En 2018, le ministre de l'économie et des finances, M. Bruno Le Maire, considère que le meilleur choix pour le gouvernement c’est de ne pas rester dans certaines entreprises qui ne sont pas stratégiques pour l’Etat.
Et d'annoncer la privatisation d'Aéroports de Paris, 2ème groupe aéroportuaire européen, fleuron français du transport aérien.
La leçon des autoroutes n'a pas été retenue et les quelques garanties que présentent le ministre ne pèseront pas lourd face à un groupe comme Vinci qui pourrait mettre la main sur Aéroports de Paris et détiendra le monopole des aéroports en France.
Pourquoi s'opposer à cette privatisation ?
Entre 2006 et 2016, Aéroports de Paris SA a versé en tout 2 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires. Cela représente 65 % du bénéfice net de l’entreprise. A lui seul l’Etat, avec près de 1,1 Milliard d'Euros, a engrangé des recettes non négligeables. Et le rythme de distribution des dividendes a sérieusement augmenté (en valeur et en pourcentage) depuis l'ouverture du capital. Et compte tenu des perspectives de croissance ces gains vont doubler dans les 10 prochaines années.
Aéroports de Paris est stratégique pour notre pays
Les aéroports parisiens sont stratégiques pour le développement économique du pays et pour l’intérêt général. Ils sont un élément déterminant pour la création de richesses et d’emplois en France, pour un aménagement du territoire équilibré. Ils participent également à la sécurité du territoire.
Phénomène unique en France, Aéroports de Paris est propriétaire de ses terrains (6 680 hectares) que l’Etat a cédé à l’entreprise sur la base de sa valorisation au moment de sa transformation en SA. Il convient de préserver les intérêts patrimoniaux de l'Etat, et donc des citoyens. La propriété des terrains nécessaires à l'exécution et au développement des missions de service public doit rester sous le contrôle démocratique des citoyens et non pas vendue au rabais à des intérêts privés qui s’empresseront de réaliser d’importantes plus-values, et pourraient les détourner de leur vocation aéronautique.
La privatisation d’Aéroports de Paris serait suicidaire pour le développement économique et l’emploi. L’objectif premier des grands groupes privés est de maximiser le profit pour satisfaire les intérêts de leurs gros actionnaires.
Les impacts d’une privatisation seraient néfastes :
Pour les investissements aéroportuaires, qui seraient sacrifiés sur l’autel de la rentabilité de court terme avec des conséquences négatives sur le classement mondial des aéroports parisiens.
Pour l’unité du système aéroportuaire parisien avec un possible démantèlement d’Aéroports de Paris.
Pour la maîtrise du foncier avec le risque d’une spéculation encore plus effrénée qui serait nocive pour les communes et leurs habitants, repoussant encore plus les salariés et leurs familles vers la très grande couronne.
Pour la maîtrise de la sûreté avec le contrôle de la première frontière française sous pilotage privé.
Pour l’emploi et le modèle social d’Aéroports de Paris, avec une probable purge des effectifs, une destruction du statut des salariés, une dégradation des conditions de travail, une pression accrue sur les rémunérations comme sur les règles de sûreté et de sécurité.
L’attitude de l’Etat doit être mise en cause !
Depuis dix ans, il a de plus en plus privilégié la rentabilité. En voulant privatiser Aéroports de Paris, pourtant si stratégique, le gouvernement veut désormais vendre cette rente à un ou plusieurs grands groupes privés.
Cela fait peser un risque considérable sur des milliers de salariés, sur le développement économique du pays, sur l’avenir du transport aérien en France, le développement du tourisme et sur l'aménagement du territoire en Ile de France.
Le projet dont nous avons besoin, c’est de conforter Aéroports de Paris dans ses missions de service public et de renforcer dans sa gestion le rôle des collectivités territoriales afin de défendre nos intérêts économiques, sociaux et environnementaux.
POUR LA MAÎTRISE PUBLIQUE DES AÉROPORTS !!!
Avec des aéroports au service des usagers et des citoyens
En préservant la propriété foncière et immobilière des installations aéroportuaires. Par l'élaboration d'une loi qui promulgue le patrimoine aéroportuaire national inaliénable.
En créant une instance nationale composée du ministère de la transition écologique et solidaire, du ministère des transports, de la DGAC, des exploitants d'aérodromes, de compagnies aériennes, des syndicats de salariés, des collectivités territoriales, pour fixer comme priorité l'emploi, l'aménagement du territoire et avec des exigences environnementales de haut niveau.
La complémentarité des systèmes de transport doit être aussi un enjeu de cette instance avec un véritable projet politique et industriel pour le transport public.
En renforçant le rôle et la place des collectivités territoriales dans les organes de gouvernances;
En préservant les aérodromes d'aviation générale.
Aéroports de Paris ce n'est pas uniquement Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget. Le Groupe ADP gère aussi 10 aérodromes civils d'aviation générale et 1 héliport situés en Région Île de France. Tous ces terrains sont ouverts à la circulation aérienne publique, c’est-à-dire qu'ils ont une vocation de service public. La densité de ce réseau régional contribue à la sécurité, à l’attrait des territoires et permet aux jeunes franciliens de trouver près de chez eux un aéroclub. Et donc des écoles de pilotage qui formeront nos futurs pilotes de lignes, dont une pénurie est à craindre dans les prochaines années compte tenu de la croissance du trafic aérien.
La gestion de ces terrains doit impérativement rester sous contrôle public et Aéroports de Paris doit continuer d'y exercer son autorité. Son expérience dans la relation avec les riverains sur les plate-formes de CDG et d'Orly est aussi un atout pour améliorer et structurer le dialogue entre les riverains et les usagers des terrains d'aviation générale.
Avec la défense de l'emploi et l'amélioration des conditions de travail
Avec un Etat qui défend le caractère stratégique du transport aérien et l'importance des infrastructures aéroportuaires. La France doit continuer de pouvoir disposer de villes aéroportuaires de rang mondial. Ainsi, limiter le débat aux redevances aéroportuaires et à la compétitivité, c'est éluder en grande partie la question sur la nécessité de développer ou non les aéroports, et, si oui, quel doit être le mode de financement des infrastructures (les contribuables, les compagnies, les passagers, les actionnaires…) ? Or, avec l'ouverture du capital d'Aéroports de Paris en 2006, si l'Etat, actionnaire majoritaire, continue d'exiger un haut niveau de rentabilité, que l'Etat régulateur demande d'importants investissements, que les compagnies aériennes refusent les augmentations de tarifs, cela se traduira à nouveau par des destructions massives de l'emploi chez Aéroports de Paris.
Aéroports de Paris c’est près de 500 métiers sur un large périmètre d’activités garantissant la maîtrise des installations, leur développement et leur sécurité. Aéroports de Paris est un des rares gestionnaire d’aéroports capable d’assurer à la fois l’exploitation, la maintenance, l’ingénierie, la construction, la sécurité, la sûreté et la relation avec les riverains. Ces compétences rares et ce savoir-faire unique sont possibles parce qu’Aéroports de Paris est une entreprise publique qui a su développer l’expertise de ses personnels. Cette expertise est garante de la sécurité du transport aérien à Paris.
Le développement de ces métiers en interne est primordial pour poursuivre le développement d’Aéroports de Paris. C’est aussi la garantie d’assurer la sûreté et la sécurité des usagers et des installations. Et c’est préserver un fleuron du transport aérien qui risque tout ou tard de passer sous contrôle étranger, comme d’autres grandes entreprises françaises.
Les commissions consultatives économiques sont composées actuellement de représentants de la société Aéroports de Paris, de représentants des usagers aéronautiques, de représentants d'organisations professionnelles du transport aérien et de représentants des entreprises d'assistance en escale.Il faut modifier le décret d'application pour permettre aux représentants du personnel de faire partie de cette commission.
Avec l'amélioration des conditions de travail et des bourses du travail
Les aéroports parisiens ce sont 570 860 emplois en 2016 (source cabinet UTOPIES emplois directs, indirects et induits) soit 8 % de l'emploi salarié de l'Île-de-France (premier bassin d’emploi en termes de croissance). Alors que l’activité et les résultats sont en hausse, l’emploi diminue chez les gestionnaires d’aéroports pour se déplacer vers les sous-traitants aux conditions sociales extrêmement dégradées et où la mise en concurrence des salariés est la règle.
Dans ces conditions, la question du statut de travailleur aéroportuaire semble se poser afin de stopper cette mise en compétition « coupe gorge » entre salariés.
Avec une meilleure prise en compte des problématiques environnementales
En améliorant le pouvoir et le rôle de la commission consultative de l’environnement (CCE) au-delà des questions relatives aux seules nuisances sonores liées à l'exploitation aéroportuaire en l'étendant à toutes les sources de pollution. Les mesures votées et décidées par la CCE devraient avoir un caractère obligatoire.
Pour réduire l'impact environnemental des aéroports :
En préservant la limitation des mouvements annuels et le couvre-feu sur l'aéroport d'Orly pour réduire les nuisances environnementales.
Les bénéfices des principales sociétés opérant sur les plateformes de Paris-Orly et Paris-CDG liés à la croissance du trafic aérien doivent être utilisés pour contribuer au développement environnemental, social et économique en participant aux moyens de fonctionnement d'une instance nationale pour l'aménagement du territoire afin de développer les aéroports nationaux en cohérence avec le déploiement des lignes aériennes.
Cela permettrait une meilleure répartition du développement du trafic sur le territoire qui permet un partage économique de la croissance en limitant la concentration sur quelques infrastructures.
En compensant l'augmentation du trafic aérien par une baisse du trafic routier sur les aéroports, leurs périphéries et leurs accès par la mise en œuvre d'une formule de compensation qui contraint à diminuer les émissions de CO² du trafic routier pour tout accroissement du CO² lié au transport aérien (même si le transport aérien produit plus de CO2 au passager/Km que la voiture).
En accélérant le développement des circuits propres pour vélos, piétons, etc. sur et autour des aéroports et développer les déplacements intra plateforme à l'aide de navettes électriques gratuites, véhicules électriques en libre-service,…
Le développement des transports publics est insuffisant. Alors que le CDG Express va nécessiter 1,7 Mds€ d'investissement pour une clientèle privée, les lignes 17 et 18 sont remises en cause. Il faut utiliser ces moyens pour le développement et l'amélioration des transports publics et conserver le calendrier initial pour les travaux des lignes 17 et 18.
Avec ces propositions, nous invitons les citoyens, les salariés du transport aérien, les associations d’usagers et de riverains, les élus de la nation et les salariés des entreprises publiques confrontées à leur privatisation à se mobiliser et à s'exprimer pour la maîtrise publique des aéroports et du transport aérien.