
Decision Maker
Edouard Philippe
- Maire du Havre - Ancien Premier ministre

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Chère Muriel Robin, chères signataires, Vous écriviez il y a plus d’un an déjà, qu’autour des violences faites aux femmes, « un silence assourdissant persiste. » Aujourd’hui, alors que se conclut le Grenelle contre les violences conjugales et que 150000 personnes se sont rassemblées en France ce week-end pour dire stop aux féminicides, votre mobilisation a permis de briser la chaîne du silence. Elle a permis de libérer la parole des victimes et de leurs proches ; celle des associations ; celle des institutions ; celle du Gouvernement, portée en premier lieu par Marlène Schiappa. Face aux violences conjugales, notre société a besoin d’un électrochoc. Pour le Gouvernement, cet électrochoc se traduit en une série d’actions décidées dans le cadre du Grenelle. J’ai tenu à vous en rendre compte directement. 1. Premier axe : traiter les violences à la racine dès le plus jeune âge en misant sur l'éducation. L'enjeu, c'est d'éradiquer dans notre inconscient tout ce qui peut nourrir le machisme ordinaire. Nous allons proposer aux enseignants une formation obligatoire sur l'égalité entre les filles et les garçons, et demander aux établissements d'organiser chaque année un conseil de la vie collégienne ou lycéenne sur l'égalité entre les filles et les garçons. L'institution scolaire peut nous aider à détecter les enfants qui sont témoins de ces violences. Encore faut-il se poser la question. Nous allons donc proposer aux personnels des établissements un document unique de signalement qui, en plus de la formation, permettra de faciliter leurs démarches. 2. Deuxième axe : garantir le plus haut degré de protection aux victimes et à leurs enfants. Dès les premières violences, y compris psychologiques, chaque minute compte. C’est pourquoi il sera désormais possible de joindre le 3919, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous créerons également d'ici 2021, 80 postes supplémentaires d'intervenants sociaux dans les commissariats et les brigades. Ils viendront s’ajouter aux 271 existants, qui constituent des maillons essentiels d'accueil et de première prise en charge de femmes qui déposent plainte. Nous allons également supprimer certaines absurdités juridiques. Je pense à l'obligation alimentaire qui figure dans le Code civil et qui contraint les enfants à subvenir aux besoins de leurs parents, y compris de leur père, même quand celui-ci a assassiné leur mère. Nous allons créer une nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide ou à une tentative de suicide, et ce pour sanctionner plus lourdement les personnes à l'origine de ce que l'on appelle parfois le suicide forcé. La violence psychologique est souvent le préalable à la violence physique. Nous inscrirons dans le Code civil et dans le Code pénal la notion d'emprise. L'emprise conjugale, c'est la prise de possession d'un membre du couple par l'autre, une prise de possession qui s'installe de manière progressive et implacable, parfois même sans que la victime ne s'en aperçoive. Enfin, nous devons, lorsque cela peut sauver des vies, offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical. Je souhaite que cela concerne des cas très stricts, encadrés, les cas d'urgence absolue où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence. 3. Troisième axe : le suivi des auteurs des violences. Il n’est pas toujours politiquement correct d’affirmer que les auteurs de violence contre les femmes ont besoin d’un suivi psychologique, psychiatrique ou parfois d’addictologie. Ce sujet pose la question de la prévention et de la récidive. C'est pourquoi nous allons lancer un appel à projets pour que deux centres de prise en charge des hommes violents voient le jour dans chaque région. Ces centres permettront de suivre psychologiquement l'auteur de violences et donc d'offrir la possibilité à sa victime, si elle le souhaite, de demeurer à son domicile. Car après tout ce devrait être à l'auteur des violences de partir, non à sa victime. S’agissant des moyens, le Gouvernement consacrera l'année prochaine plus d'un milliard d'euros à l'ensemble des actions en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Dans le cadre de cette somme, nous dédierons 360 millions d’euros en une année à la lutte contre les violences faites aux femmes. Les financements sont donc là ; ils sont massifs. Ils bénéficieront aux victimes et à tous ceux qui leur portent assistance. Je suis convaincu que grâce à la mobilisation complète de la société, celle de chacune et de chacun d’entre vous, nous obtiendrons des résultats. Notre unique boussole, c’est de lutter pour les femmes. Lutter pour que cesse le décompte macabre des femmes battues à mort par leur conjoint. Lutter pour les survivantes, afin qu’elles osent franchir la porte d’un commissariat, que leur parole soit entendue et qu’une protection rapide et efficace leur soit garantie. Lutter pour que les femmes vivent. Tout simplement.
Chère Muriel Robin, chères signataires, Vous écriviez il y a plus d’un an déjà, qu’autour des violences faites aux femmes, « un silence assourdissant persiste. » Aujourd’hui, alors que se conclut le Grenelle contre les violences conjugales et que 150000 personnes se sont rassemblées en France ce week-end pour dire stop aux féminicides, votre mobilisation a permis de briser la chaîne du silence. Elle a permis de libérer la parole des victimes et de leurs proches ; celle des associations ; celle des institutions ; celle du Gouvernement, portée en premier lieu par Marlène Schiappa. Face aux violences conjugales, notre société a besoin d’un électrochoc. Pour le Gouvernement, cet électrochoc se traduit en une série d’actions décidées dans le cadre du Grenelle. J’ai tenu à vous en rendre compte directement. 1. Premier axe : traiter les violences à la racine dès le plus jeune âge en misant sur l'éducation. L'enjeu, c'est d'éradiquer dans notre inconscient tout ce qui peut nourrir le machisme ordinaire. Nous allons proposer aux enseignants une formation obligatoire sur l'égalité entre les filles et les garçons, et demander aux établissements d'organiser chaque année un conseil de la vie collégienne ou lycéenne sur l'égalité entre les filles et les garçons. L'institution scolaire peut nous aider à détecter les enfants qui sont témoins de ces violences. Encore faut-il se poser la question. Nous allons donc proposer aux personnels des établissements un document unique de signalement qui, en plus de la formation, permettra de faciliter leurs démarches. 2. Deuxième axe : garantir le plus haut degré de protection aux victimes et à leurs enfants. Dès les premières violences, y compris psychologiques, chaque minute compte. C’est pourquoi il sera désormais possible de joindre le 3919, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Nous créerons également d'ici 2021, 80 postes supplémentaires d'intervenants sociaux dans les commissariats et les brigades. Ils viendront s’ajouter aux 271 existants, qui constituent des maillons essentiels d'accueil et de première prise en charge de femmes qui déposent plainte. Nous allons également supprimer certaines absurdités juridiques. Je pense à l'obligation alimentaire qui figure dans le Code civil et qui contraint les enfants à subvenir aux besoins de leurs parents, y compris de leur père, même quand celui-ci a assassiné leur mère. Nous allons créer une nouvelle circonstance aggravante pour les auteurs de violences dans le cas de harcèlement ayant conduit au suicide ou à une tentative de suicide, et ce pour sanctionner plus lourdement les personnes à l'origine de ce que l'on appelle parfois le suicide forcé. La violence psychologique est souvent le préalable à la violence physique. Nous inscrirons dans le Code civil et dans le Code pénal la notion d'emprise. L'emprise conjugale, c'est la prise de possession d'un membre du couple par l'autre, une prise de possession qui s'installe de manière progressive et implacable, parfois même sans que la victime ne s'en aperçoive. Enfin, nous devons, lorsque cela peut sauver des vies, offrir la possibilité aux médecins de déroger au secret médical. Je souhaite que cela concerne des cas très stricts, encadrés, les cas d'urgence absolue où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence. 3. Troisième axe : le suivi des auteurs des violences. Il n’est pas toujours politiquement correct d’affirmer que les auteurs de violence contre les femmes ont besoin d’un suivi psychologique, psychiatrique ou parfois d’addictologie. Ce sujet pose la question de la prévention et de la récidive. C'est pourquoi nous allons lancer un appel à projets pour que deux centres de prise en charge des hommes violents voient le jour dans chaque région. Ces centres permettront de suivre psychologiquement l'auteur de violences et donc d'offrir la possibilité à sa victime, si elle le souhaite, de demeurer à son domicile. Car après tout ce devrait être à l'auteur des violences de partir, non à sa victime. S’agissant des moyens, le Gouvernement consacrera l'année prochaine plus d'un milliard d'euros à l'ensemble des actions en matière d'égalité entre les hommes et les femmes. Dans le cadre de cette somme, nous dédierons 360 millions d’euros en une année à la lutte contre les violences faites aux femmes. Les financements sont donc là ; ils sont massifs. Ils bénéficieront aux victimes et à tous ceux qui leur portent assistance. Je suis convaincu que grâce à la mobilisation complète de la société, celle de chacune et de chacun d’entre vous, nous obtiendrons des résultats. Notre unique boussole, c’est de lutter pour les femmes. Lutter pour que cesse le décompte macabre des femmes battues à mort par leur conjoint. Lutter pour les survivantes, afin qu’elles osent franchir la porte d’un commissariat, que leur parole soit entendue et qu’une protection rapide et efficace leur soit garantie. Lutter pour que les femmes vivent. Tout simplement.


Chères signataires, chers signataires, Vous avez raison, dans notre pays, les violences conjugales sont un phénomène massif, et souvent impuni. Nos mentalités et nos pratiques restent entachées de machisme, de stéréotypes et de lâcheté quand il s’agit de les dénoncer et d’accompagner celles qui les subissent. Quant aux dysfonctionnements institutionnels, ils sont une honte pour notre République. Vous êtes mobilisés, depuis longtemps déjà, pour dénoncer et combattre ce fléau. C’est pourquoi je tiens à vous présenter les premières mesures du Grenelle de lutte contre les violences conjugales. 1. Il faut d’abord assurer une mise à l’abri rapide des femmes qui fuient leur domicile conjugal. Une plateforme de géolocalisation est en cours de création pour que les victimes soient orientées, en temps réel, vers les places disponibles, près de chez elles. 1000 places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences seront ouvertes à partir de janvier 2020. Elles viendront s’ajouter aux 5 240 places déjà existantes. Elles se répartiront en 250 places dans l’hébergement d’urgence et 750 places dans le logement social, solution qui peut être plus adaptée aux femmes qui partent avec leurs enfants. Les femmes victimes de violences auront par ailleurs accès à la garantie Visale, une caution gratuite de la part d’Action Logement. 2. La deuxième urgence consiste à assurer la protection des victimes à toutes les étapes de leurs démarches, pour les encourager à porter plainte. Car la plupart des féminicides ont lieu quand les femmes quittent leur conjoint ou portent plainte. Et quand elles trouvent le courage de le faire, elles se heurtent trop souvent à des réactions maladroites, déplacées ou indignes, au sein de nos commissariats et de nos gendarmeries. Nous lançons donc un audit de 400 commissariats et gendarmeries, ciblé sur l’accueil des victimes de violences conjugales, pour inciter au dépôt de plainte. Nous fournirons aussi un protocole unique d’évaluation du danger aux commissariats et aux gendarmeries, pour éviter toute disparité d’un territoire à l’autre. La possibilité de porter plainte à l’hôpital va être généralisée à partir du 25 novembre. Enfin, nous voulons identifier des procureurs référents spécialisés et expérimenter des chambres d’urgence pour que les dossiers soient traités en quinze jours, avec une meilleure articulation des différents acteurs judiciaires. 3. La troisième urgence consiste à assurer un éloignement effectif des conjoints et ex-conjoints violents. Nous voulons déployer, dans l’année, le bracelet électronique. Un projet de loi a été déposé pour que le juge puisse ordonner la mise en place de ce dispositif en cas de condamnation pour violences conjugales, mais aussi avant toute condamnation, dans le cadre d’un contrôle judiciaire ou d’une ordonnance de protection. Le bracelet devra être posé dans les 48h après le prononcé par le juge. 4. Enfin, nous voulons réformer notre législation en matière d’autorité parentale. Il faut en finir avec l’illusion qu’un conjoint violent pourrait être un bon père. Les enfants sont toujours des victimes d’un environnement familial dégradé. Beaucoup de pères violents utilisent leurs enfants comme un instrument de pression sur leur conjointe ou leur ex-conjointe. C’est pourquoi nous proposons deux mesures : - Quand le juge pénal examine une plainte, il pourra suspendre ou aménager l’exercice de l’autorité parentale : suppression du droit de visite et d’hébergement, possibilité pour la mère de prendre les décisions seule tout en continuant à percevoir une pension alimentaire. Cette mesure sera plus souple, plus opérationnelle et plus juste que le retrait de l’autorité parentale. - L’exercice de l’autorité parentale sera suspendu de plein droit en cas d’homicide volontaire par le conjoint, sans qu’il soit besoin d’une décision du juge. Et ce dès la phase d’enquête ou d’instruction. Le Grenelle, porté par la Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a commencé le 3/09/2019, en référence au numéro d’urgence 3919. Il durera jusqu’au 25 novembre. Il va préciser et enrichir ces premières annonces. Ce qui est en jeu, c’est de transformer très profondément nos mentalités, nos pratiques et nos institutions. Pour que la tolérance zéro devienne la règle, en matière de violences conjugales. Pour que toutes nos concitoyennes aient le droit de vivre libres et en sécurité, avec ou sans leur conjoint.
Chères signataires, chers signataires, Vous avez raison, dans notre pays, les violences conjugales sont un phénomène massif, et souvent impuni. Nos mentalités et nos pratiques restent entachées de machisme, de stéréotypes et de lâcheté quand il s’agit de les dénoncer et d’accompagner celles qui les subissent. Quant aux dysfonctionnements institutionnels, ils sont une honte pour notre République. Vous êtes mobilisés, depuis longtemps déjà, pour dénoncer et combattre ce fléau. C’est pourquoi je tiens à vous présenter les premières mesures du Grenelle de lutte contre les violences conjugales. 1. Il faut d’abord assurer une mise à l’abri rapide des femmes qui fuient leur domicile conjugal. Une plateforme de géolocalisation est en cours de création pour que les victimes soient orientées, en temps réel, vers les places disponibles, près de chez elles. 1000 places d’hébergement dédiées aux femmes victimes de violences seront ouvertes à partir de janvier 2020. Elles viendront s’ajouter aux 5 240 places déjà existantes. Elles se répartiront en 250 places dans l’hébergement d’urgence et 750 places dans le logement social, solution qui peut être plus adaptée aux femmes qui partent avec leurs enfants. Les femmes victimes de violences auront par ailleurs accès à la garantie Visale, une caution gratuite de la part d’Action Logement. 2. La deuxième urgence consiste à assurer la protection des victimes à toutes les étapes de leurs démarches, pour les encourager à porter plainte. Car la plupart des féminicides ont lieu quand les femmes quittent leur conjoint ou portent plainte. Et quand elles trouvent le courage de le faire, elles se heurtent trop souvent à des réactions maladroites, déplacées ou indignes, au sein de nos commissariats et de nos gendarmeries. Nous lançons donc un audit de 400 commissariats et gendarmeries, ciblé sur l’accueil des victimes de violences conjugales, pour inciter au dépôt de plainte. Nous fournirons aussi un protocole unique d’évaluation du danger aux commissariats et aux gendarmeries, pour éviter toute disparité d’un territoire à l’autre. La possibilité de porter plainte à l’hôpital va être généralisée à partir du 25 novembre. Enfin, nous voulons identifier des procureurs référents spécialisés et expérimenter des chambres d’urgence pour que les dossiers soient traités en quinze jours, avec une meilleure articulation des différents acteurs judiciaires. 3. La troisième urgence consiste à assurer un éloignement effectif des conjoints et ex-conjoints violents. Nous voulons déployer, dans l’année, le bracelet électronique. Un projet de loi a été déposé pour que le juge puisse ordonner la mise en place de ce dispositif en cas de condamnation pour violences conjugales, mais aussi avant toute condamnation, dans le cadre d’un contrôle judiciaire ou d’une ordonnance de protection. Le bracelet devra être posé dans les 48h après le prononcé par le juge. 4. Enfin, nous voulons réformer notre législation en matière d’autorité parentale. Il faut en finir avec l’illusion qu’un conjoint violent pourrait être un bon père. Les enfants sont toujours des victimes d’un environnement familial dégradé. Beaucoup de pères violents utilisent leurs enfants comme un instrument de pression sur leur conjointe ou leur ex-conjointe. C’est pourquoi nous proposons deux mesures : - Quand le juge pénal examine une plainte, il pourra suspendre ou aménager l’exercice de l’autorité parentale : suppression du droit de visite et d’hébergement, possibilité pour la mère de prendre les décisions seule tout en continuant à percevoir une pension alimentaire. Cette mesure sera plus souple, plus opérationnelle et plus juste que le retrait de l’autorité parentale. - L’exercice de l’autorité parentale sera suspendu de plein droit en cas d’homicide volontaire par le conjoint, sans qu’il soit besoin d’une décision du juge. Et ce dès la phase d’enquête ou d’instruction. Le Grenelle, porté par la Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a commencé le 3/09/2019, en référence au numéro d’urgence 3919. Il durera jusqu’au 25 novembre. Il va préciser et enrichir ces premières annonces. Ce qui est en jeu, c’est de transformer très profondément nos mentalités, nos pratiques et nos institutions. Pour que la tolérance zéro devienne la règle, en matière de violences conjugales. Pour que toutes nos concitoyennes aient le droit de vivre libres et en sécurité, avec ou sans leur conjoint.


Chers signataires, Avec Marlène Schiappa, j’ai reçu aujourd’hui Muriel Robin, Eva Darlan et Karine Plassard. Nous avons entendu à travers elles la voix - la vôtre - des 700 200 signataires de la pétition contre le fléau des violences conjugales. Vous avez raison : les violences conjugales, comme toute violence sexiste ou sexuelle, perpétuent des pratiques indignes d’une société. Alors, oui, j’entends votre colère et votre impatience. Mais ne sous-estimez pas notre détermination : comme Marlène Schiappa, je sais qu’il y a urgence, et c’est ce qui motive l’action coordonnée de tous nos ministères dans les domaines éducatif, juridique, médical, sportif, économique. Nous avons dédié plus d’argent public à cette cause que les pays les plus souvent cités en exemple. Nous avons pris des mesures fortes, comme le lancement de la première plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles, opérationnelle 24H/24 : https://www.service-public.fr/cmi. Des mesures contre le harcèlement scolaire et de rue. Des mesures contre les écarts de salaire et de carrière. L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat au long cours. Mais c’est un de nos combats de tous les jours.
Chers signataires, Avec Marlène Schiappa, j’ai reçu aujourd’hui Muriel Robin, Eva Darlan et Karine Plassard. Nous avons entendu à travers elles la voix - la vôtre - des 700 200 signataires de la pétition contre le fléau des violences conjugales. Vous avez raison : les violences conjugales, comme toute violence sexiste ou sexuelle, perpétuent des pratiques indignes d’une société. Alors, oui, j’entends votre colère et votre impatience. Mais ne sous-estimez pas notre détermination : comme Marlène Schiappa, je sais qu’il y a urgence, et c’est ce qui motive l’action coordonnée de tous nos ministères dans les domaines éducatif, juridique, médical, sportif, économique. Nous avons dédié plus d’argent public à cette cause que les pays les plus souvent cités en exemple. Nous avons pris des mesures fortes, comme le lancement de la première plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles, opérationnelle 24H/24 : https://www.service-public.fr/cmi. Des mesures contre le harcèlement scolaire et de rue. Des mesures contre les écarts de salaire et de carrière. L’égalité entre les femmes et les hommes est un combat au long cours. Mais c’est un de nos combats de tous les jours.

Chère Muriel Robin, Chers signataires, Vous avez parfaitement raison. Il ne faut rien lâcher et nous ne lâcherons rien tant que perdurent les violences sexuelles et sexistes, notamment les violences conjugales. En banalisant l’horreur, elles asphyxient et détruisent les femmes qui les subissent. Ces violences sont indignes de la France. Pour les éradiquer, il faut mener un grand combat culturel, dans les esprits et dans les mœurs. Et ce combat, nous allons le gagner parce que nous sommes de plus en plus nombreux à dire que ça suffit. Je pense à #Metoo, à Marie Laguerre, à la pétition que vous avez lancée : je vous en remercie car un appel qui émane d’une grande figure, aimée des Français, décuple la portée de notre action. Depuis un an, avec la Secrétaire d’État Marlène Schiappa et sous l’égide du Président de la République, nous avons décidé que l’égalité entre les femmes et les hommes devait être la grande cause de notre quinquennat. Car, vous avez raison, il y a urgence. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, nous portons un ensemble de mesures pour prévenir les violences, accompagner celles qui les subissent vers la résilience et l’autonomie, punir et suivre ceux qui les pratiquent. C’est dans cet esprit que la secrétaire d’État a présenté le 1er octobre le premier plan de lutte contre les violences conjugales. Nous nous assurerons que toutes ces mesures produisent des effets bien réels pour nos concitoyens. Le gouvernement a lancé, le 30 septembre, une grande campagne de publicité pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, notamment conjugales. Cette campagne, « Réagir peut tout changer », en appelle à la responsabilité individuelle et à la mobilisation collective. Chacun doit se sentir concerné s’il est témoin d’une scène de violences, dans les transports, à l’école, au travail ou dans le cercle familial. L’indifférence n’est pas une option quand une femme meurt, tous les trois jours, tuée par son conjoint ou son ex-conjoint. Cessons de trouver des excuses à ceux qui sont violents. Cessons de mettre en doute la parole des femmes qui ont le courage d’appeler à l’aide. Cessons d’être lâches. Ces victimes, nous leur devons la justice. Actuellement, seules 2% d’entre elles portent plainte. Car porter plainte est une démarche difficile, douloureuse. Pour reprendre vos mots, c’est parfois « un autre cauchemar » qui commence pour les femmes battues. Nous lançons donc en novembre la première plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles, opérationnelle 24H/24. Elle permettra aux victimes d’échanger avec des policiers spécialement formés qui pourront les aider dans leurs démarches. Pour gagner cette bataille culturelle, vous avez raison de dire qu’il faut mieux former les professionnels qui reçoivent les victimes. Depuis janvier 2018, nous avons déployé, sur tout le territoire, un grand plan de formation des policiers, des gendarmes et des magistrats. En 2019, les médecins seront également incités, grâce à un guide, à pratiquer ce qu’on appelle un « questionnement systématique » des femmes. Le but est de déceler celles qui sont victimes de violences pour les accompagner sur le chemin de la reconstruction et de la réinsertion. Tout notre système de santé doit s’adapter pour mieux accompagner les victimes. Pour assurer une prise en charge globale de leurs psycho-traumatismes, nous allons créer dix sites d’accueil et de soin, à partir de novembre prochain. Ils seront répartis sur tout le territoire. Le 28 septembre dernier, j’ai visité un centre, à Paris, qui héberge et protège, pendant plusieurs mois, des femmes âgées de 18 à 25 ans. « Je cherchais à survivre tous les jours, et c’est plus fatigant que de travailler 35h par semaine », m’a dit l’une d’elles. Je n’oublierai ni leurs témoignages, ni la seconde vie que leur offre ce centre d’accueil, dont nous allons nous inspirer. Nous ouvrons aussi 5 000 places d’hébergement pour les femmes réfugiées victimes de violences. Enfin, pour gagner cette bataille culturelle, qui est un combat de civilisation, il faut renforcer notre arsenal législatif. C’est dans cet esprit que nous avons porté le projet de loi qui renforce la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Il a été adopté cet été, à l’unanimité. Le harcèlement de rue est désormais puni par la loi. Par ailleurs, le délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs a été allongé de 20 à 30 ans, pour laisser aux victimes le temps de surmonter leur traumatisme avant de porter plainte. Enfin, la qualification du viol sur mineur de moins de 15 ans est désormais facilitée et étendue par la loi. Ce combat, chère Muriel Robin, il sera long et parfois pénible. Car vous savez, comme moi, que les résistances et les stéréotypes sont tenaces. Les actions que nous avons engagées ne montreront pas immédiatement tous leurs effets : il va falloir du temps pour qu’elles infusent les pratiques et, finalement, la société dans son ensemble. Mais notre détermination est totale et nous ne lâcherons rien. Car, pour reprendre vos mots, les Françaises et les Français le méritent.
Chère Muriel Robin, Chers signataires, Vous avez parfaitement raison. Il ne faut rien lâcher et nous ne lâcherons rien tant que perdurent les violences sexuelles et sexistes, notamment les violences conjugales. En banalisant l’horreur, elles asphyxient et détruisent les femmes qui les subissent. Ces violences sont indignes de la France. Pour les éradiquer, il faut mener un grand combat culturel, dans les esprits et dans les mœurs. Et ce combat, nous allons le gagner parce que nous sommes de plus en plus nombreux à dire que ça suffit. Je pense à #Metoo, à Marie Laguerre, à la pétition que vous avez lancée : je vous en remercie car un appel qui émane d’une grande figure, aimée des Français, décuple la portée de notre action. Depuis un an, avec la Secrétaire d’État Marlène Schiappa et sous l’égide du Président de la République, nous avons décidé que l’égalité entre les femmes et les hommes devait être la grande cause de notre quinquennat. Car, vous avez raison, il y a urgence. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, nous portons un ensemble de mesures pour prévenir les violences, accompagner celles qui les subissent vers la résilience et l’autonomie, punir et suivre ceux qui les pratiquent. C’est dans cet esprit que la secrétaire d’État a présenté le 1er octobre le premier plan de lutte contre les violences conjugales. Nous nous assurerons que toutes ces mesures produisent des effets bien réels pour nos concitoyens. Le gouvernement a lancé, le 30 septembre, une grande campagne de publicité pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, notamment conjugales. Cette campagne, « Réagir peut tout changer », en appelle à la responsabilité individuelle et à la mobilisation collective. Chacun doit se sentir concerné s’il est témoin d’une scène de violences, dans les transports, à l’école, au travail ou dans le cercle familial. L’indifférence n’est pas une option quand une femme meurt, tous les trois jours, tuée par son conjoint ou son ex-conjoint. Cessons de trouver des excuses à ceux qui sont violents. Cessons de mettre en doute la parole des femmes qui ont le courage d’appeler à l’aide. Cessons d’être lâches. Ces victimes, nous leur devons la justice. Actuellement, seules 2% d’entre elles portent plainte. Car porter plainte est une démarche difficile, douloureuse. Pour reprendre vos mots, c’est parfois « un autre cauchemar » qui commence pour les femmes battues. Nous lançons donc en novembre la première plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles, opérationnelle 24H/24. Elle permettra aux victimes d’échanger avec des policiers spécialement formés qui pourront les aider dans leurs démarches. Pour gagner cette bataille culturelle, vous avez raison de dire qu’il faut mieux former les professionnels qui reçoivent les victimes. Depuis janvier 2018, nous avons déployé, sur tout le territoire, un grand plan de formation des policiers, des gendarmes et des magistrats. En 2019, les médecins seront également incités, grâce à un guide, à pratiquer ce qu’on appelle un « questionnement systématique » des femmes. Le but est de déceler celles qui sont victimes de violences pour les accompagner sur le chemin de la reconstruction et de la réinsertion. Tout notre système de santé doit s’adapter pour mieux accompagner les victimes. Pour assurer une prise en charge globale de leurs psycho-traumatismes, nous allons créer dix sites d’accueil et de soin, à partir de novembre prochain. Ils seront répartis sur tout le territoire. Le 28 septembre dernier, j’ai visité un centre, à Paris, qui héberge et protège, pendant plusieurs mois, des femmes âgées de 18 à 25 ans. « Je cherchais à survivre tous les jours, et c’est plus fatigant que de travailler 35h par semaine », m’a dit l’une d’elles. Je n’oublierai ni leurs témoignages, ni la seconde vie que leur offre ce centre d’accueil, dont nous allons nous inspirer. Nous ouvrons aussi 5 000 places d’hébergement pour les femmes réfugiées victimes de violences. Enfin, pour gagner cette bataille culturelle, qui est un combat de civilisation, il faut renforcer notre arsenal législatif. C’est dans cet esprit que nous avons porté le projet de loi qui renforce la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Il a été adopté cet été, à l’unanimité. Le harcèlement de rue est désormais puni par la loi. Par ailleurs, le délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs a été allongé de 20 à 30 ans, pour laisser aux victimes le temps de surmonter leur traumatisme avant de porter plainte. Enfin, la qualification du viol sur mineur de moins de 15 ans est désormais facilitée et étendue par la loi. Ce combat, chère Muriel Robin, il sera long et parfois pénible. Car vous savez, comme moi, que les résistances et les stéréotypes sont tenaces. Les actions que nous avons engagées ne montreront pas immédiatement tous leurs effets : il va falloir du temps pour qu’elles infusent les pratiques et, finalement, la société dans son ensemble. Mais notre détermination est totale et nous ne lâcherons rien. Car, pour reprendre vos mots, les Françaises et les Français le méritent.