A hasty and misguided decision. The Swedish government cuts funding for development research and strikes hard against sustainable development.
For more than 50 years, Sweden has been a leading international actor in the fields of development research and aid. But this role is now being seriously undermined. On June 27, all researchers who had applied for development research grants earlier this year were informed that funding for these calls was canceled, following a decision taken by the government on June 22. Vetenskapsrådet (or VR, the Swedish Research Council) was forced to call off the ongoing processing and evaluation of all project proposals that were submitted to those calls (post-doc grant, starting grant, project grant and research links grant). This was done without previous consultation, a public discussion, or an immediate explanation for the decision. This move reinforces the dismantling of development research activities funded through the Swedish aid budget, a trend that started with the national budget approved in December 2022, when the government slashed the research budget of Sida (the Swedish International Development Cooperation Agency) in half. At the same time, other grants were also cut, such as those aimed at supporting research in global health.
We have observed these actions with great concern. Sweden’s funding to development research has played a fundamental role in promoting collaborative and innovative efforts that address key global challenges. To name a few examples: Swedish development aid has enabled researchers to develop heat-resistant wheat, which can be used to improve food security in the face of climate change; to consider how the formalization of land or labor shapes human rights, which are key issues in the context of global democratic backsliding; and to promote collaboration with and capacity-building of researchers in Rwanda and other war-torn countries, providing the basis for post-conflict development. More than ever, we need to mobilize interdisciplinary expertise and international collaborations that address such critical global challenges.
The decision thus not only weakens Swedish development research and education, but undermines key leadership in international development. The research that is being targeted has helped Sweden and other countries contribute to the realization of the SDGs. It also helps address newly emerging issues. There is an ongoing war nearby. At the same time, poverty and conflicts are increasing in the rest of the world, too. It should be obvious that political action on these challenges must be based on scientific evidence and taken in conversation with researchers. The Swedish government claims that it wants to implement effective aid, but aid policies require evidence-based support (OECD 2023). It is also a fallacy to argue that cuts are required in order to fulfill other needs, as the Minister for International Development Cooperation has recently stated. There is no zero-sum game: If anything, the war in Ukraine is exacerbating the kinds of problems that development research is addressing. The yearly budget spent for development research is a tiny share of Sweden’s general aid budget, but redirecting those funds has devastating effects.
Indeed, Sweden’s decision to cut funding to development research impairs international efforts to address critical problems of global sustainability. A large share of Sweden’s contribution to global knowledge-production and international networks will be lost. This has particularly serious consequences for early-career researchers who are dependent on external funding. It also has global consequences as it inhibits the development of long-term partnerships that promote innovation, mutual understanding, and joint solutions.
It is a delusion to think that, by reducing focus on "global" or allegedly "distant" problems, Sweden can concentrate on more pressing domestic issues or short-term objectives. High-income countries have an inherent interest and a moral responsibility to work together with low-income countries to address the problems and challenges that our development has caused and which hit them the hardest.
Therefore, we stand with our Swedish colleagues who ask the Swedish government to:
• restore the funding for development research and resume the ongoing evaluation process.
• base reforms of research support on consultations with relevant actors in universities, research councils and international cooperation bodies.
• strengthen financial opportunities to promote research collaborations with researchers in low-income countries.
Version française:
Une décision hâtive et malavisée. Le gouvernement suédois coupe une grande ligne de financement de la recherche sur le développement et frappe fort contre le développement durable.
Depuis plus de 50 ans, la Suède est un acteur international de premier plan dans les domaines de la recherche et de l'aide au développement. Mais ce rôle est aujourd'hui sérieusement miné. Le 27 juin, tous.tes les chercheurs.euses qui avaient demandé des subsides de recherche pour le développement plus tôt cette année ont été informé.e.s que le financement de ces appels était annulé, suite à une décision prise par le gouvernement le 22 juin. Vetenskapsrådet (ou VR, le Conseil suédois de la recherche) a été contraint de annuler l'évaluation en cours de toutes les propositions de projets qui ont été soumises à ces appels (bourse post-doctorale, bourse de démarrage, bourse de projet et bourse de liens de recherche). Cela s'est fait sans consultation préalable, débat public ou explication immédiate de la décision. Cette décision renforce le démantèlement des activités de recherche pour le développement financées par le budget d'aide suédois, une tendance qui a commencé avec le budget national approuvé en décembre 2022, lorsque le gouvernement a réduit de moitié le budget de recherche de Sida (l'Agence suédoise de coopération internationale au développement).
Nous avons observé ces évolutions avec une grande inquiétude. Le financement de la Suède pour la recherche sur le développement a joué un rôle fondamental dans la promotion d'efforts collaboratifs et innovants qui répondent aux principaux défis mondiaux. Pour ne citer que quelques exemples : l'aide au développement suédoise a permis aux chercheurs.euses de développer du blé résistant à la chaleur, qui peut être utilisé pour améliorer la sécurité alimentaire face au changement climatique ; examiner comment la formalisation de la terre ou du travail façonne les droits humains, qui sont des questions clés dans le contexte d'un recul démocratique mondial ; et a encouragé la collaboration et l'avancement des chercheurs.euses au Rwanda et dans d'autres pays affectés par la guerre, fournissant la base pour le développement post-conflit. Plus que jamais, nous avons besoin d'une telle mobilisation d'expertises interdisciplinaires et de collaborations internationales qui répondent à des enjeux mondiaux aussi critiques.
La décision affaiblit donc non seulement la recherche et l'éducation suédoises pour le développement, mais sape également un leadership clé dans le développement international. La recherche ciblée a aidé la Suède et d'autres pays à contribuer à la réalisation des ODD. Cela aide également à résoudre les nouveaux problèmes émergents. Il y a une guerre en cours à proximité. Dans le même temps, la pauvreté et les conflits augmentent également dans le reste du monde. Il devrait être évident que l'action politique sur ces défis doit être basée sur des preuves scientifiques, et doit être prise en consultations avec des chercheurs.euses. Le gouvernement suédois prétend vouloir mettre en œuvre une aide efficace, mais les politiques d'aide nécessitent un soutien fondé sur des preuves (OCDE 2023). C'est aussi une erreur de prétendre que des coupes sont nécessaires pour répondre à d'autres besoins, comme l'a récemment déclaré le ministre de la Coopération internationale au développement. Ceci n’est pas de jeu à somme nulle : la guerre en Ukraine exacerbe en réalité les types de problèmes auxquels la recherche sur le développement s'attaque. Le budget annuel consacré à la recherche sur le développement ne représente qu'une infime partie du budget général de l'aide de la Suède, mais la réorientation de ces fonds a des effets dévastateurs.
En effet, la décision de la Suède de réduire le financement de la recherche pour le développement entrave les efforts internationaux visant à résoudre les problèmes critiques de durabilité mondiale. Une grande partie de la contribution de la Suède à la production mondiale de connaissances et aux réseaux internationaux sera perdue. Cela a des conséquences particulièrement graves pour les chercheurs en début de carrière qui dépendent de financements externes. Elle a aussi des conséquences mondiales. Lorsque le financement est coupé, le développement de partenariats à long terme qui favorisent l'innovation, la compréhension mutuelle, les solutions communes et la connaissance devient impossible.
C'est une illusion de penser qu'en réduisant l'attention sur des problèmes "mondiaux" ou soi-disant "éloignés", la Suède peut se concentrer sur des problèmes nationaux plus urgents ou sur des objectifs à court terme. Les pays à revenu élevé ont un intérêt inhérent et une responsabilité morale à travailler en tandem avec les pays à faible revenu pour résoudre les problèmes et les défis que notre développement a causés et qui les ont le plus durement touchés.
Par conséquent, nous sommes aux côtés de nos collègues suédois qui demandent au gouvernement suédois de :
• rétablir le financement de la recherche pour le développement et reprendre le processus d'évaluation en cours.
• baser les réformes du soutien à la recherche sur des consultations avec les acteurs concernés dans les universités, les conseils de recherche et les organismes de coopération internationale.
• renforcer les opportunités financières pour promouvoir les collaborations de recherche avec des chercheurs dans les pays à faible revenu
Versión española:
Una mala y precipitada decisión. El gobierno sueco cancela la financiación para la investigación para el desarrollo poniendo en peligro la agenda internacional para un desarrollo sostenible.
Durante más de 50 años, Suecia ha liderado la cooperación internacional para la investigación y el desarrollo. Hoy este papel se ve seriamente comprometido. El 22 de junio, el gobierno sueco tomó la decisión de cancelar la financiación de Ayudas a la Investigación al Desarrollo, convocadas a principios de este año.
El Consejo Sueco de Investigación (Vetenskapsrådet, VR) se vió por tanto obligado a cancelar la gestión ya en curso y la evaluación de las propuestas de proyectos presentadas a diferentes convocatorias (beca posdoctoral, proyectos de iniciación, proyectos de investigación y programa de colaboración para la investigación). Esto se hizo sin consulta previa, debate público o explicación alguna inmediatamente después de la decisión. Esta decisión es un eslabón más en la cadena de recortes a las actividades de apoyo a la investigación para el desarrollo financiadas por el gobierno sueco, una tendencia que comenzó con el presupuesto nacional aprobado en diciembre de 2022, cuando el gobierno redujo a la mitad el presupuesto de investigación de la Agencia Sueca de Cooperación Internacional para el Desarrollo (ASDI). Simultáneamente, otras subvenciones, como las destinadas a apoyar la investigación en salud global, han sido también afectadas por los recortes presupuestarios.
Como investigadores, hemos vivido estas acciones con gran preocupación. Hasta ahora, la financiación sueca para la investigación para el desarrollo había jugado un papel fundamental en la promoción de esfuerzos colaborativos e innovadores que aborden desafíos globales. Algunos ejemplos son: desarrollar trigo resistente al calor, y así mejorar la seguridad alimentaria frente al cambio climático; mostrar cómo la formalización de la tierra o el trabajo afecta a los derechos humanos, y constituyen cuestiones clave en el actual contexto global de retroceso democrático; y promover la colaboración y el desarrollo de capacidades de investigadores en Ruanda y otros países devastados por la guerra, sentando las bases para un desarrollo posterior al conflicto. Más que nunca, necesitamos movilizar experiencias interdisciplinarias y colaboraciones internacionales como éstas, que aborden desafíos globales críticos.
Esta decisión, en consecuencia, no sólo debilita la investigación y la educación para el desarrollo en Suecia, sino que también socava el liderazgo del desarrollo internacional. La investigación financiada por estas convocatorias ha ayudado a Suecia y a otros países a contribuir a la consecución de los ODS. También ha contribuido a la resolución de problemas emergentes. La proximidad de la guerra, junto al incremento global de la pobreza y otros conflictos, muestran con claridad cómo la acción política para la resolución de estos desafíos debe basarse en la evidencia científica y en el diálogo con la comunidad investigadora. El gobierno sueco afirma que quiere implementar una ayuda al desarrollo efectiva, pero las políticas de ayuda requieren cooperación basada en evidencia (OCDE 2023). Es también una falacia argumentar que los recortes son necesarios para satisfacer otras necesidades, como ha declarado recientemente el Ministro de Cooperación Internacional para el Desarrollo. No existe un juego de suma cero: en todo caso, la guerra en Ucrania está exacerbando el tipo de problemas que precisamente aborda la investigación para el desarrollo. El presupuesto anual gastado en investigación para el desarrollo es una pequeña parte del presupuesto de ayuda al desarrollo de Suecia, pero la retirada de esos fondos tiene efectos devastadores.
La decisión de Suecia de recortar la financiación de la investigación para el desarrollo perjudica los esfuerzos internacionales dirigidos a la resolución de problemas críticos de la sostenibilidad global. Con esta decisión se perderá una gran parte de la contribución de Suecia a la producción de conocimiento mundial así como a la consolidación de redes internacionales de investigación. Esta decisión tiene consecuencias especialmente graves para los jóvenes investigadores en los inicios de su carrera que dependen en mayor grado de la financiación externa. También tiene consecuencias globales, ya que inhibe el desarrollo de colaboraciones a largo plazo que promuevan la innovación, el entendimiento mútuo y las soluciones conjuntas.
Es un engaño pensar que, al reducir el enfoque en problemas "globales" o supuestamente "distantes", Suecia puede concentrarse en asuntos internos más apremiantes o en objetivos a corto plazo. Los países de altos ingresos tienen un interés inherente y una responsabilidad moral de trabajar junto con los países de menores ingresos para abordar los problemas y desafíos que el desarrollo de los países de mayores ingresos ha causado, y que además afecta a los de menores ingresos de forma más dura.
Apoyamos por tanto a nuestros colegas suecos en su petición al gobierno por:
• restablecer la financiación de la investigación para el desarrollo y reanudar el proceso de evaluación en curso.
• consensuar las reformas del apoyo a la investigación mediante consultas con actores relevantes tales como universidades, consejos de investigación y organismos de cooperación internacional.
• fortalecer las oportunidades de financiación para promover colaboraciones de investigación con investigadores en países de bajos ingresos.