Sauvons les créateurs français et avec eux toute la filière textile made in cocorico !

Sauvons les créateurs français et avec eux toute la filière textile made in cocorico !
Pourquoi cette pétition est importante

Bonjour,
Je m'appelle Elise Martimort. Je suis créatrice de robes de mariée, installée depuis 7 ans à mon compte. J'ai d'abord ouvert un petit atelier de confection à Bordeaux en 2013 avec pour ambition de réaliser des robes sur-mesure uniquement dans des matériaux naturels et français. Au delà de mon univers, j'ai toujours eu à coeur de défendre et valoriser nos savoirs-faire français et de ne proposer à ma clientèle que des matériaux responsables, naturels, à l'empreinte carbone maîtrisée.
Depuis, l'entreprise s'est agrandie, a embauché 8 personnes, a déménagé dans un immeuble de centre-ville, ouvert un second showroom en plein coeur de Paris et est devenue une marque nationale qui ne cesse d'évoluer.
Au fil des années, avec mon associé nous avons parcouru les routes de France à la rencontre de ses fabricants de tissus, lainages, dentelles, plissages... Autant de métiers d'arts aux techniques à la fois ancestrales et sans cesse renouvelées par les nouvelles technologies. La France peut être fière de ses artisans engagés dont le rayonnement international n'est plus à démontrer !
Nous avons tissé des liens forts avec nos fournisseurs/fabricants et avons à coeur de défendre cet artisanat au travers de nos créations. C'est pourquoi à chaque rencontre de future mariée, nous expliquons notre démarche. Faire réaliser sa robe par une créatrice française engagée, c'est participer à soutenir tout un maillage économique français !
Oui mais voilà, d'une part les nouvelles fermetures de nos showrooms stoppent les ventes et mettent en grand péril notre entreprise mais il se trouve qu'en plus notre activité est saisonnière. En effet, avec plus de 6 mois de temps de confection, les robes doivent impérativement être essayées et commandées entre octobre et janvier (au plus tard) pour que nous puissions avoir le temps de travailler. Entre le patronage, la commande des tissus, la coupe, le montage, les différents essayages intermédiaires, les broderies et autres incrustations et les finitions (sans compter toutes les robes de la saison dernière qui ont été décalées et qu'il faut reprendre en Atelier), nous ne sommes pas aptes à travailler dans l'urgence. Nous avons déjà perdu 60% de notre CA et n'avons plus aucune trésorerie. Les créateurs ne survivront pas s'ils ne réouvrent pas dans les plus brefs délais !
Au sortir du premier confinement, nous avons repensé entièrement l'accueil de nos clientes en micro comité, allongé les temps de rdv pour pouvoir aérer et désinfecter après chaque essayage, proposé de la vaisselle jetable et du gel hydroalcoolique, isolé les cas contact en septaine... Comme toutes entreprises recevant du public nous nous sommes adaptés et équipés en conséquence. Nous avons même demandé l'accompagnement de la médecine du travail ainsi que l'inspection du travail pour être certains de bien faire et de ne mettre personne en danger.
Cette histoire n'est pas que la nôtre, elle est celle de tous les créateurs français et avec eux de toute la filiale textile française !
Nous sommes environ 7000 créateurs et 2 200 entreprises de fabrication textile sur le territoire. Au-delà des milliards d'euros de chiffre d'affaire que représentent cette filière dans sa globalité et des milliers d'emplois que nous générons, nous représentons des métiers et des savoirs faire hautement qualifiés dont la transmission est un enjeu de taille pour en rester leaders mondiaux en terme de qualité et de technique.
L'émergence des pays asiatiques et notamment la Chine a bouleversé le monde de la mode et de l'habillement ces dernières années en proposant de consommer toujours moins cher, plus vite et plus polluant. Les entreprises françaises qui continuent à se battre tous les jours pour défendre la qualité et le respect de nos savoirs-faire le font souvent seules, les pouvoirs publics tendant à se désengager, obligeant certaines entreprises à délocaliser leur production.
"Privilégier le textile français, c’est :
Préserver tout un tissu industriel
Retisser un lien avec le local et préserver 100 000 emplois en France
Préférer le textile français c’est prendre soin de la planète
Valoriser la qualité sous toutes ses coutures
Le textile français prend soin de votre santé
Préférer le textile français, un acte responsable."
(source UIT #JeSoutiensLeTextileFrançais )
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Monsieur le Président de la République Française,
Vous ne cessez de dire dans vos discours que vous allez aider les entreprises, que tout est mis en oeuvre pour ne laisser personne sur le bord de la route.
Au mois de Mai, 41% des créateurs tricolores n'avaient pas pu prétendre aux fameuses aides de l'état. Nous, pas plus que les autres.
Les denteliers de Calais, les soiries lyonnaises et tous les fabricants textiles français sont à l'agonie. Les licenciements se multiplient, les trésoreries sont vides et toujours pas d'aide ni annulation de charges à l'horizon...
ABANDONNÉS
C'est comme cela que l'on se sent aujourd'hui ! Abandonnés à tel point que dans votre prise de parole le 28 Octobre dernier, ni vous ni vos ministres n'avez cité une seule fois les ARTISANS. Pas un mot sur nos professions. Créateurs, stylistes, joailliers... Nos métiers qualifiés de "non-essentiels" sont pourtant gage de patrimoine et de tradition.
Peut-être parce que nous ne sommes représentés par aucun syndicat puissant. Sûrement parce qu'il est plus important de défendre les grandes surfaces et les Grandes entreprises françaises qui pèsent lourd dans la balance. Mais votre gestion de la crise condamne tous les commerces de France et ne profitera bientôt plus qu'au e-commerce étranger à bas prix.
C'est toute la filière textile mais aussi tous les commerçants de France qui vous supplient de revoir votre copie. Inspirez-vous de nos voisins catalans, repensez la lutte du virus à plus petite échelle. Permettez aux petites structures d'accueillir leur clientèle à 30% de leur capacité d'accueil et faites fermer les grandes surfaces au delà de 800m2, voire moins si nécessaire. Autorisez les indépendants à recevoir sur rendez-vous à nouveau. Ou à défaut, liez la parole au geste et dédommagez-nous de nos pertes réelles en couvrant au moins nos frais de fonctionnement !!
SAUVEZ NOS SAVOIRS FAIRE !