Retrait de l'arrêté du 29 juillet 2022, relatif aux professionnels de la Petite Enfance

Retrait de l'arrêté du 29 juillet 2022, relatif aux professionnels de la Petite Enfance
Pourquoi cette pétition est importante

Chers professionnels de la Petite Enfance, Chers parents, Chers tous,
Educatrice de jeunes enfants depuis une vingtaine d'années, je suis professionnelle de la Petite Enfance, et diplômée après 3 ans de formation. (27 mois en fait à mon époque)
Il y a 20 ans, nous avions pour but et comme idéal, de professionnaliser la Petite Enfance, car NON, il ne suffit pas d'aimer les enfants, d'être une femme ou encore d'avoir eu trois enfants pour accompagner de jeunes enfants et leurs parents au quotidien!!
NON, la vie d'un enfant en FRANCE ne commence pas avec son entrée en maternelle.
J'étais heureuse ces dernières années de voir naitre le rapport Giampino, le rapport Marinopoulos, les 1000 premiers jours...
Enfin, nous allions faire rayonner la Petite Enfance, enfin nous allions reconnaitre au niveau national, que mon/notre travail, en accueil collectif et en accueil individuel, contribuait à la construction nationale, à la construction des français de demain.
Enfin, nous étions considérés comme des professionnels(les) proposant des modes d'accueil réfléchis, pensés, et pas des modes de GARDE.
Aujourd'hui, c'est parce que les professionnels(les) Petite Enfance permettent aux enfants de réaliser leurs propres expériences, de gagner en confiance en eux, en estime de soi, de vivre leurs trois premières années de vie de manière harmonieuse, d'accompagner les familles dans leurs questionnements, que ces enfants sont, à leur entrée à l'école, en capacité d'intégrer les apprentissages scolaires.
Le nouvel arrêté du 29 juillet 2022 relatif aux professionnels autorisés à exercer dans les modes d'accueil du jeune enfant, vient me faire perdre tous mes espoirs, nous sommes dans une TOTALE INJONCTION CONTRADICTOIRE de la part de notre gouvernement.
Ce travail d'accompagnement des familles et des enfants ne peut être réalisé sans aucunes connaissances des jeunes enfants.
La référence, les stades de développement, la continuité de soin, le management, les dynamiques institutionnelles et partenariales, l'angoisse du 8 ème mois, le refoulement, l'écoute active, la médiation éducative, la communication professionnelle, le transfert, la diversification alimentaire, le soutien à la parentalité...
Monsieur le Président, Madame La Première Ministre, Monsieur le Ministre des Solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapés, sauriez vous me définir l'ensemble de ces termes?
Je pense que NON, car comme chaque profession possède sa théorie, ses connaissances, son vocable, il en est de même pour la PETITE ENFANCE, nous avons un savoir, des connaissances, des références et sommes formés(ées) pour accompagner de l'humain.
Les décisions que vous prenez aujourd'hui viennent mettre à mal notre secteur.
L'arrêté du 29 juillet 2022 est un NON SENS et va à l'encontre de la stratégie nationale notamment les 1000 premiers jours, mise en place récemment sous le mandat de Secrétaire d'état de Monsieur Adrien Taquet.
Les anciens professionnels se reconvertissent car ils ne voient plus d'avenir dans notre secteur, les jeunes ne trouvent plus de sens et nos formations n'intéressent plus.
C'est une catastrophe nationale...
Donc aujourd'hui je refuse de subir et par cette pétition je m'élève contre cet arrêté et je lui dis NON.
Dans mes fonctions actuelles, je recommanderai à mes employeurs de ne pas "briser" la Petite Enfance, de ne pas effacer les 20 dernières années d'effort et de professionnalisation de notre secteur.
Ainsi, je ne préconiserai pas le taux de 1 pour 6, je ne préconiserai pas la baisse des qualifications des professionnels accompagnant les enfants.
Je refuse d'être complice d'un nivellement par le bas de nos métiers et de notre secteur dans son intégralité, et je refuserai de travailler pour un gestionnaire qui profiterait de ces nouvelles mesures.
Il faut arrêter de travailler dans l'urgence et de régler un problème en prenant des décisions qui viennent à l'encontre de la cohérence de notre politique Petite Enfance nationale et des besoins de nos enfants aujourd'hui, qui seront vos électeurs de demain.
Ainsi, je préconise le retrait de l'arrêté du 29 juillet 2022
L'avenir de la Petite Enfance réside dans:
- La revalorisation de l'ensemble des salaires du secteur, à hauteur des missions qui nous sont confiées
- Un maintien des qualifications des professionnels auprès des enfants (pas de professionnels auprès des enfants sans diplôme PE, pas de VAE sans au moins trois ans d'expérience dans la même fonction)
- Augmentation des places en centre de formation
- Amélioration des financements pour permettre à des jeunes de pouvoir avoir accès aux formations d'aux ou EJE via le pole emploi ou permettre des reconversions professionnelles
- Soutien aux formations en maintien dans l'emploi
- des formations solides, ambitieuses qui nous permettent de cheminer, pas de baisse de niveau d'enseignement
- de nouvelles modalités de calcul de la PSU (un calcul différenciée et modulé selon les différentes heures de la journée???) afin de soulager les gestionnaires et d'arrêter cette pression aux chiffres au détriment de l'accueil des enfants
Mesdames Messieurs nos dirigeants,
Ecoutez le bon sens, remettez de la cohérence dans vos prises de décisions et surtout écoutez les professionnels(les) de terrain qui eux seuls possèdent l'expertise nécessaire pour vous conseiller sur la PETITE ENFANCE.
Savez vous pourquoi?
Parce que nous sommes des PROFESSIONNELS (les) FORMES(ées) dans nos métiers
Je vous laisse sur ces mots de Janusz Korczak:
"Vous dites c'est fatiguant de fréquenter les enfants, Vous avez raison.
Vous ajoutez, parce qu'il faut se baisser, s'incliner, se courber, se faire tout petit.
Là, vous avez tort, ce n'est pas cela qui fatigue le plus, c'est le fait d'être obligé de s'élever, de se mettre sur la pointe des pieds, jusqu'à la hauteur de leur sentiments, pour ne pas les blesser"
Permettez nous de nous élever....
Martel Sabrina