Réponse à Emmanuel Macron : Oui au vote blanc ! Non au chèque en blanc !

Réponse à Emmanuel Macron : Oui au vote blanc ! Non au chèque en blanc !
Suite aux propos que vous avez tenus le 25 avril 2019, lors de votre conférence de presse, la conclusion s’impose : vous ne voulez pas du vote blanc, vous voulez un chèque en blanc.
La preuve : vous dites non au vote blanc, alors que selon les résultats officiels du grand débat, 69% des personnes qui se sont exprimées souhaitent sa prise en compte.
On marche sur la tête ! Comment pouvez-vous nous parler de démocratie quand vous prenez vos décisions au mépris des intentions exprimées dans un débat que vous avez vous-même initié et qui a coûté plusieurs millions d’euros ?
Tout le problème est là, nous ne sommes ni entendus ni respectés. C’est précisément pour cette raison que les Français n’ont plus confiance dans leurs élus et souhaitent pouvoir exprimer leur refus de ce système par le vote blanc, tandis que vous voulez nous forcer à donner le pouvoir à des candidats qui ne nous représentent pas. Vous ne vous en cachez pas.
La preuve : « On doit choisir parfois le moindre mal », avez-vous dit, le 25 avril, pour refuser le vote blanc.
Outre l’ignorance des réponses exprimées, cette fausse démocratie qui nous oblige à choisir « le moindre mal » est d’autant plus grave qu’ensuite nous n’avons pas voix au chapitre. En tant que petite association citoyenne agissant dans l’intérêt général, nous sommes bien placés pour parler de l'indifférence et de l’immobilisme de nos élus quand bien même les problèmes sont graves et les mesures à prendre urgentes. C’est pour cette raison que rien n’avance dans notre pays et que la colère gronde. Dans ces conditions, notre vote n’est en effet rien d’autre qu’un chèque en blanc.
Nous sommes des personnes responsables, et nous savons que le principe même de la démocratie est de choisir ses représentants, pas de voter par défaut. Nous voulons des élus connectés à la réalité et accessibles. Des élus, pas une élite. Si nous estimons qu’aucun candidat ne défend ces fondamentaux de la République, alors le vote blanc est le vote le plus responsable. Un vote qui peut permettre d’obtenir des engagements fermes de la part des candidats plutôt que des promesses non tenues.
Si le vote blanc est pris en compte, il ne bénéficiera plus à la majorité. Il sera considéré comme un suffrage exprimé, comme une expression à part entière, et il pourrait même se retrouver premier parti de France ! Nous aurons alors enfin voix au chapitre. C’est ce que vous craignez. Vous voulez une démocratie où le peuple ne peut pas se déterminer librement. Vous nous dites que c’est pour garantir la stabilité politique. Notre pays est-il stable actuellement ? Notre pays va-t-il bien ? Pourtant, ce n’est pas nous qui le gouvernons. Nous, nous subissons les mauvaises gouvernances qui se succèdent les unes après les autres.
En fait, c'est parce que le vote blanc pourrait arriver en tête, à l’instar de l’abstention, que vous nous le refusez. Vous protégez votre intérêt, pas le nôtre. En effet, comme dans notre système, on ne prend en compte ni l’abstention ni le vote blanc, le candidat arrivé en tête a le pouvoir, même si les suffrages obtenus sont largement minoritaires, ce qui lui permet ensuite de servir les intérêts d’une minorité.
Nous ne voulons plus de cette démocratie galvaudée qui nous est imposée de force depuis des décennies et qui ne respecte pas la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, notamment son article 6 qui dit : « La loi est l’expression de la volonté générale ». 20% des électeurs représentent-ils la volonté générale ? Pourtant la volonté des 20% qui vous ont élu s’impose aux 80% qui ne vous ont pas élu. Quel autre choix avions-nous ? Voter Marine Le Pen ? Est-ce ce que nous aurions du faire ?
Tout n’est que calcul électoral. La seule chose qui compte, c’est d’être élu. D’ailleurs, si pour le candidat Macron, la popularité était importante (il fallait remporter les élections), pour le président Macron, elle ne l’est plus.
La preuve : « Je préfère prendre les décisions que je crois bonnes et être impopulaire plutôt que de chercher à séduire », avez-vous encore déclaré, le 25 avril.
Nous ne voulons pas que notre président nous séduise, nous voulons qu’il nous représente. La nuance est de taille. S’il nous représentait, il serait populaire. Qu’un tyran qui gouverne contre son peuple ne soit pas aimé, c’est normal. Mais qu’un Président de la République soit impopulaire est un vrai problème, problème qui devrait l’amener à s’interroger et non à le balayer d’un revers de la main. L’impopularité est le signe le plus manifeste de la rupture entre un président et son peuple.
La boucle est bouclée : vous dites non au vote blanc mais oui au chèque en blanc. Nous voulons exactement le contraire.
Nous vous demandons, pour toutes ces raisons, de reconsidérer votre position, de respecter les résultats du grand débat, et d'inscrire la reconnaissance du vote blanc dans la réforme constitutionnelle qui est prévue pour juillet.
Lettre ouverte lancée par l'association EN QUÊTE DE JUSTICE : www.enquetedejustice.org
Photo de Ludovic Marin AFP + résultats du grand débat OpinionWay
Quand nous aurons 1 000 signataires, nous enverrons la lettre à Emmanuel Macron.
Merci à tous les signataires !