Pétition pour la privatisation de la galerie d’art contemporain de Yaoundé.

Le 30 mai 2017, la Galerie nationale encore appelée Galerie d'art contemporain de Yaoundé (GACY) - la seule et première du genre - ouvrait ses portes à Yaoundé, sous l'impulsion de la Coopération française, dans le cadre du C2D (Contrat de désendettement et de Développement) signé entre le Cameroun et la France. La structure, située dans les locaux de la Centrale de Lecture fraîchement rénovée pour l'occasion, fut présentée par le Ministre des arts et de la culture Narcisse MOUELLE KOMBI au grand public, aux médias et aux artistes comme un lieu qui permettrait désormais de faire la promotion de l'art contemporain au Cameroun, dans des conditions idoines et respectant les canaux internationaux de lieux de diffusion de ce genre.  

Après l'exposition inaugurale "Cheminements - art contemporain du Cameroun" confiée au commissaire d'exposition M. Landry MBASSI, laquelle fut prolongée au vu de son succès auprès du public, les clés de la galerie furent remises à l'administration de tutelle, le MINAC (Ministère des arts et de la culture). Entre 2018 et 2020, la galerie a accueilli quelques expositions mais à une très faible fréquence et de facture pas toujours à la hauteur des attentes du public et des artistes. Il avait pourtant été question, dans les lignes directrices du transfert de compétences entre les deux entités, que seules les expositions d'une qualité avérées y soient présentées. Les évènements qui ont suivi ont montré à suffisance que ce "cahier de charges" n'a pas été respecté. 

La problématique que soulève cette gestion cahoteuse d'un espace / lieu étatique qui aurait pu représenter la vitrine de l'art contemporain du Cameroun est celui de l'hypothèque de sa visibilité, d'un point de vue local. Et partant, de son appauvrissement et de la désinformation de ses acteurs. 

Depuis quasiment 2 ans, la GACY sombre dans un état de délabrement et de végétation avancé. Tout le matériel qui y avait été logé est désormais abîmé, s'il n'a simplement pas été dérobé par de multiples cambriolages qui ont eu lieu en son sein, faute de gardiennage et d'un suivi méticuleux de la part de l'administration de tutelle. 

Nous pensons qu'il est grand temps que ce lieu d'exposition qui jouit pourtant d'un potentiel énorme, soit réhabilité et puisse pleinement jouer son rôle ; à l'heure où la création contemporaine camerounaise jouit d'une aura incontestable tant sur le continent qu'au niveau international.