Respect de mes droits pour poursuivre mes études !

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Respect de mes droits pour poursuivre mes études !

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Sylvie MOSCILLO a lancé cette pétition adressée à M. Jean-Pierre Barbier (Président du Conseil Départemental de l'Isère - Député)

Quelques tracasseries administratives ont empêché le renouvellement des mesures de compensation indispensables à la poursuite de mes études en 2ème année de licence de sociologie ...
notamment le maintien de mes transports adaptés pour me rendre à l'université ainsi que le renouvellement de mes aides humaines pour les actes essentiels de la vie.

Aujourd'hui, je ne peux plus me rendre à mon université !
Mes sollicitations auprès de M. le Président restent lettre morte.


Je suis une jeune femme de 21 ans atteinte d'une Infirmité Motrice Cérébrale. Je suis née dans un corps « qui n'en fait qu'à sa tête ! » Je suis en fauteuil depuis plus de 10 ans.

J'ai néanmoins toujours été scolarisée, tant bien que mal en milieu ordinaire en dépit de mon handicap que l'on qualifie volontiers de sévère (taux d'invalidité >= 80%)... je trouve que quand on me donne accès, quand on compense ... ça va plutôt bien !

Je suis en deuxième année de licence Sociologie, je souhaiterai poursuivre par un master Handicap pour devenir chargée de mission handicap et travailler à construire une société riche de ses différences.

Mais ce projet risque fort de tourner court si l'administration n'arrive pas à renouveler 3 mesures de compensation, conditions sine qua none pour avoir accès à l'université : le maintien de la prise en charge de mes frais de transports adaptés, le renouvellement de ma prestation de compensation (en rupture de droits depuis début octobre puisque la MDPH n'a pas encore traité ma demande d'avril 2016), et des supports de cours / livres numériques.

A ce jour, je réside la semaine à 140 km de chez moi, dans un logement PMR qui n'a d'accessible que sa douche … et le règlement de son loyer, sans transport adapté pour de me rendre à mon université. J'assiste aux cours … quand je trouve dans mon réseau Facebook des Grenoblois charitables pousseurs de fauteuil roulant au travers des voies de tram.

Je ne serai dire ma gratitude au service prestataire qui m'accompagne pour la 4ème année consécutive et qui maintien sa prestation pour tous les actes essentiels de la vie, sachant que je ne pourrai pas régler les factures, espérant que le renouvellement de la Prestation de Compensation de Handicap, une fois attribuée, couvrira les frais.

Depuis la rentrée de septembre, ce sont ainsi, entre le transport, le service prestataire et l'aide technique (renouvellement de mon fauteuil dont la motorisation ne fonctionne plus) pas moins de 11 200 € qui sont mis à ma charge …

Et comme je n'ai pas de revenus propres ….

Il me reste donc comme alternative soit de renoncer et de subir une nouvelle déscolarisation … soit de retourner sur le campus en espérant que la solidarité individuelle pourra se substituer à la solidarité nationale et la responsabilité de l'état et des ses services décentralisés …

Et quand j'interpelle l'administration sur ma situation … on s'agite, on gesticule, on tente de justifier, d'expliquer l'inexplicable, de trouver un responsable, un coupable on réunionite à tout vent pour parler … de moi, SANS moi …

Il faut dire que je suis bien occupée … pendant que tout ce monde pense à ma place, croyant que je manque d'autonomie, c'est en toute autonomie que je cherche des solutions de compensation pour ma dépendance fonctionnelle.

Si l'on pouvait enfin sortir de ces logiques administratives faussement compassionnelles et purement comptables pour parler compensation !

Ce n'est pas mon handicap en soi qui me stigmatise, me marginalise, m'exclue… Ce n'est que ma situation de handicap qui est particulière, spécifique, mon humanité est la même que la votre.

Aujourd'hui, c'est le manque d'ouverture d'esprit de la société qui me handicap bien plus que mes propres incapacités : parce que l'on me refuse l'accès à … la compensation … parce que l'on m'empêche de continuer mes études, d'obtenir un diplôme, d'espérer avoir une activité professionnelle, une vie autonome, une vie digne.

Et parce je suis une femme … à roulettes mais avant tout une femme et qu'il n'est pas question que je vive comme une sous-citoyenne, un sous-humain, je m'accroche …

Je sais, j'ai une toute petite voix, il faut prêter l'oreille pour m'entendre c'est pour cela qu'aujourd'hui, je te le dis plus fort :

Allez Grenoble, fait moi une petite place au cœur de ta cité !

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