Tous Derrière Lesly

Tous Derrière Lesly

A l’heure où les instances diplomatiques françaises agitent le drapeau du changement lors du sommet Afrique-France de Montpellier, Lesly Kate Moussavou, jeune ressortissante gabonaise, subit les affres d’une n-ième violation des accords entre la France et le Gabon.
D’un parcours universitaire remarquable, cette jeune femme actuellement en thèse de sociologie, maman d'une petite fille de 3 mois et épouse d'un professeur d'espagnol de l'éducation nationale française en situation régulière, s’est vue refuser l’obtention d’une Autorisation Provisoire de Séjour (APS) à l’issue de son Master 2.
Ce refus constitue une grave violation des accords signés entre la France et le Gabon, et a dès lors fait basculer Lesly dans une irrégularité administrative l’empêchant de déployer sereinement tout son potentiel intellectuel. Plus grave encore sont les conséquences qu’une telle décision a sur sa vie personnelle puisque c’est l’équilibre de cette famille, parfaitement intégrée à la vie de Brenoux, qui vole en éclat.
Sous le coup d’une ancienne obligation à quitter le territoire français (OQTF) délivrée le 10 juillet 2020, Lesly s'est vue convoquée ce lundi 11 octobre en préfecture de Lozère, sous le motif d'une assignation à résidence.
Une fois rendue sur les lieux, contrairement à ce qui lui avait été indiqué dans la convocation, Lesly s'est vue délivrer:
- une nouvelle OQTF sans délais, ne lui laissant que 48h pour contester cette décision, trouver un.e avocat.e et préparer sa défense
- une assignation à résidence qui, fait exceptionnel, cible également le nourrisson de 3 mois ( qui pourtant n'est en rien concerné par l'OQTF ).
- une obligation de pointage à la gendarmerie, située à plus 16km de chez elle. Lors de ces trop récurrents passages en gendarmerie, Lesly et sa fille pourront se voir reconduites à la frontière à tout moment. La raison de la présence obligatoire de l'enfant de 3 mois en gendarmerie est un moyen de pression supplémentaire pour laisser la reconduite à la frontière de Lesly au gré de la préfecture de la Lozère.
Face à une telle injustice, nous lançons un vif appel à faire bloc autour de Lesly, victime d’un système qui, par l’arbitraire des décisions prises, fabrique des sans-papiers. Nous souhaitons rappeler l’administration française à sa propre grandeur, qui repose sur le scrupuleux respect des droits de l'Homme et des accords passés avec les pays partenaires comme le Gabon. Nous souhaitons par là prévenir les vives déchirures et drames humains sur lesquels débouchent fatalement ces mesures inutilement dégradantes et socialement mutilantes.
Nous remercions d'avance et invitons toute âme soucieuse de la dignité humaine et respectueuse des justes principes qui lient les peuples, à manifester leur plus vif soutien à Lesly et sa famille, afin que lui soit restitué son droit inaliénable à vivre dignement auprès de sa fille et son mari, et à mener à leur terme ses brillants engagements académiques et professionnels.