Nous réclamons l'annulation et l'arrêt des sanctions contre les soignantes & soignants !

Nous réclamons l'annulation et l'arrêt des sanctions contre les soignantes & soignants !
Médailles et représailles !
Masques, surblouses, tests, traitements, injonctions contradictoires sur le confinement… depuis le début de la pandémie se succèdent improvisations et faux pas de pouvoirs publics pris à contre-pied dans leur « régulation » de l'hôpital, tandis que les médias multiplient les hommages aux « héros » en blouse blanche.
L’amnésie institutionnelle semble avoir commencé !
Depuis la fin du confinement, nous constatons une floraison de menaces de sanction disciplinaire à l'encontre de soignants qui ont affronté la Covid-19, parfois au péril de leur vie.
Certains, à raison de leur mandat syndical, ont exprimé des critiques et ont témoigné de la pénurie de matériel, unanimement constatée dans notre pays.
En région parisienne, deux aides-soignantes, dont une représentante syndicale, ont été convoquées le lundi 6 juillet 2020 par leur direction pour entretien avant sanction disciplinaire, sans enquête administrative préalable !
Ce qui est reproché à la déléguée syndicale, c’est d’avoir fait son travail de syndicaliste : alerter, du CHSCT à la presse, sur le manque de protection et les conditions de travail et de sécurité.
Au début de la pandémie, dans le Nord de la Seine-Saint-Denis, une jeune élève infirmière en seconde année, réquisitionnée dans le cadre de la Covid-19, filme une réunion de travail qu'elle diffuse à son entourage pour qu'il prenne conscience de la gravité de la pandémie. Cette maladresse lui a coûté sa place dans cet établissement, sans que l'on puisse savoir si cela lui a aussi coûté sa scolarité et son avenir d’infirmière.
Dans l'agglomération de Rouen, neuf soignants et leur syndicat diffusent une note de la direction dans laquelle il était indiqué que les masques portés devaient être mis à sécher et réutilisés. La direction n’a pas toléré cette fuite et les commentaires sur les réseaux sociaux. Ainsi, une enquête interne a été ouverte fin avril 2020 avec des procédures disciplinaires engagées pour « diffusion de notes internes, insultes et injures publiques ».
Dans le département de l'Aisne, un médecin gériatre est écarté par sa direction car il a considéré que l'organisation n'était pas adaptée. Il alerte et explique à l'administration que la Covid-19 est déjà dans le service, que le risque de contamination du secteur est considérable, que certaines personnes très âgées n’ont plus la ressource physiologique pour exprimer une symptomatologie typique de l’infection. Peine perdue. Les soignants qui ont demandé des protections ont été menacés de sanction. Ce médecin, lui-même atteint par le virus, a déploré 40% de décès dans les ehpad de son territoire. Il a dû quitter son établissement tant les pressions de la part de sa direction était fortes à l’encontre de son témoignage actif incontournable.
En Côtes-d'Armor, un aide-soignant a été transféré en service de gériatrie comme mesure punitive après avoir publié une lettre ouverte dans la presse régionale quotidienne.
Dans la région Sud-Est, un agent des services hospitaliers a été convoqué suite à son témoignage sur son profil Facebook : touché lui-même par la Covid -19, il s'est photographié sur son lit d'hôpital. Sur son message, il déplorait ne pas avoir eu accès à des protections. A peine rétabli, la direction le convoque et le menace d'un conseil de discipline.
Dans le Val-d'Oise, un infirmier, membre actif de l'interurgence, est depuis le 19 juin 2020 en suspension de fonction. Le prétexte invoqué est qu'il aurait envoyé une patiente avec un bras cassé pour un examen radiologique sans prescription médicale écrite.
Dans la région de Toulouse, deux infirmières ont été mises à pied parce qu'elles réclamaient des masques en pleine pandémie !
C'est un échantillon des pressions que subissent les soignants depuis le début du déconfinement. A défaut de bienveillance humaniste, on pourrait comprendre que des circonstances exceptionnelles peuvent aussi expliquer une légitime émotion.
Nous demandons l'abandon de ces procédures et l'annulation des éventuelles sanctions déjà décidées.
Il faut que le ministère de la santé et les agences régionales de santé fassent cesser ces comportements aussi punitifs qu’inappropriées dans de telles circonstances et à quelques jours du 14 juillet !
crédit image inconnu.