Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature au bac L
Pour donner leur place aux femmes dans les programmes de littérature au bac L

Le nouvel auteur au programme de littérature en terminale L est André Gide, avec son roman Les faux monnayeurs. C'est un beau livre, écrit par un auteur important qui mérite d’être étudié. Ce n’est pas lui, le problème.
Mais jamais une auteure femme n’a été au programme de littérature en terminale L. Nous ne demandons pas la parité entre artistes hommes et femmes. Nous aimerions que les grandes écrivaines comme Marguerite Duras, Mme de Lafayette, Annie Ernaux, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, George Sand, Louise Labé... soient aussi régulièrement un objet d'étude pour nos élèves. A un type de classe composé en majorité de filles et des profs de lettres qui sont majoritairement des femmes, quel message subliminal veut-on faire passer? Avec Bonnefoy, Jaccottet, Quignard, la littérature contemporaine a souvent été à l’honneur. Mais avec de bons chromosomes Y.
Aux programmes de l’agrégation, de Normale Sup, nous n'observons pas le même problème, les femmes n'y sont pas complètement oubliées. Pourquoi alors cet excès de testostérone précisément en terminale, au bac littéraire? Que veut-on nous signifier symboliquement? L’impossibilité de devenir artiste?
Si encore personne n’avait jamais signalé le problème, on aurait pu penser à une forme de négligence étourdie, mais une élève de terminale avait lancé elle-même il y a deux ans une pétition sur ce sujet, qui avait eu un grand retentissement et qui avait recueilli de nombreuses signatures: http://rue89bordeaux.com/2014/08/petition-place-aux-femmes-les-programmes-scolaires/
A nouveau, nous protestons donc, à la suite de cette lycéenne dont nous renouvelons l'appel, contre le sexisme latent de ces programmes. Marguerite Duras, Mme de Lafayette, Annie Ernaux, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, George Sand, Louise Labé et les autres ne sont pas spécialement intéressantes parce qu'elles sont des femmes, mais elles méritent d'être étudiées pour ce qu'elles ont apporté d'essentiel à la littérature et à la société.