A Monsieur le Maire  de la Ville de Pessac

Monsieur Le Maire,

le 1er juillet dernier, à votre demande, la police nationale a délogé deux mamans arméniennes et leurs enfants venus se réfugier depuis plusieurs nuits dans un local municipal inhabité situé dans l’ancien logement de fonction de l ‘école Saint Exupéry, appartenant à la mairie de Pessac. Nous aimerions connaître les fondements juridiques et éthiques qui vous ont autorisé à prendre une telle décision. 

En effet, outre la question juridique, il s’agit également d’éthique Monsieur le Maire.  En essayant de se mettre à l’abri avec leurs enfants ces deux femmes n’ont dérangé personne. Elles ont cherché à faire ce que tout être humain doté de raison ferait dans leurs situations : se protéger et protéger leurs enfants.

Mais, un fait nous paraît aggravant : en plus de les expulser sans leur proposer une quelconque solution de relogement, il semblerait que la police municipale soit passée dès la veille dans la soirée et aurait confisqué les cadenas et les clés qui sécurisaient le portail, laissant ainsi ces deux femmes et leurs enfants apeurés, toute une nuit avec une protection réduite, à la merci de n’importe quel individu qui aurait pu s’introduire dans ce local municipal qui, de par votre volonté, était moins sécurisé.

Cette situation est incompréhensible et inacceptable notamment au vu du droit en vigueur (cf. Article L345-2-2du CASF qui dispose que « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d'hébergement d'urgence ». A moins que vous estimiez que ces deux femmes et leurs enfants ne soient pas des personnes, en prenant vos décisions vous avez fait le contraire de ce que préconise la loi, Monsieur le Maire.

Nous, signataires, estimons que ces événements sont très graves, ils remettent en cause les idées humanistes qui soutiennent notre démocratie locale.

Nous vous demandons par cette petition:

    - de bien vouloir justifier officiellement et publiquement vos décisions : celle de mettre en danger pendant toute une nuit deux femmes et leurs enfants en réduisant la sécurité nécessaire à leur tranquillité et celle de les mettre à la rue sans solution de relogement de votre part.

    - de chercher à trouver des solutions de relogements pour ces personnes en situation d’exrême fragilité et de précarité.