Interdire la venue des cirques avec animaux à Saint-Just-en-Chaussée

Interdire la venue des cirques avec animaux à Saint-Just-en-Chaussée
La place des animaux dans les cirques est largement débattue depuis quelques années en tant que question majeure de la cause animale. D'après un sondage de l'IFOP réalisé pour 30 Millions d'amis, 72% des français se montrent opposés à la présence des animaux sauvages dans les cirques en 2021 (1). Et pour cause, la vie des animaux dans les cirques est un calvaire. Les impératifs biologiques inhérents à chaque espèce (rapports sociaux, déplacements qui peuvent s'effectuer sur plusieurs hectares ou encore dépense physique) ne peuvent être respectés en raison du mode de vie qu'ils sont obligés de suivre dans les cirques. L'animal vivant en cage la majorité du temps de sa vie se voit donc nié le respect de ces éléments pourtant nécessaires à son bien-être. La réglementation en vigueur, quand elle est respectée, est insatisfaisante pour satisfaire ces besoins, c'est pourquoi nous devons faire changer les choses et interdire la présence des animaux dans les cirques.
Au cirque d'Europe International qui vient régulièrement à Saint-Just-en-Chaussée, l'éléphante Samba/Tania (ici prise en vidéo par Code Animal) vit seule alors qu'il s'agit d'un animal grégaire et développe des stéréotypies, des mouvements répétitifs comme agiter la tête d'avant en arrière constamment et qui sont les signes d'un grand mal-être. Capturée très jeune au Kenya (d'après l'association Code Animal), elle ne connaîtra jamais la liberté, attachée ou enfermée pour réaliser des tours qui ne respectent pas ses besoins naturels et qui peuvent impliquer des positions douloureuses (s'asseoir peut provoquer une compression des organes chez l'éléphant) (2). Dans la nature, les tigres vivent seuls et peuvent marcher sur des milliers de kilomètres, ils vivent ici dans des cages inadaptées aux barreaux métalliques. Et pourtant nous savons aujourd'hui que ces animaux sont des êtres sentients, c'est-à-dire qu'ils peuvent éprouver des expériences subjectives et des émotions comme la joie, la peur, la douleur, etc. Il est donc temps de mettre un terme à ce mode de vie qui n'est que souffrance pour eux.
Par ailleurs, d'après nos observations, il est possible que la règlementation en matière de détention des animaux sauvages au cirque d'Europe International ne soit pas entièrement respectée. Concernant les tigres (3), nous n'avons pas vu d'installation extérieure leur permettant de sortir au moins 4h par jour ou de se baigner. Ils sont tous dans la même ménagerie, séparés seulement par les barreaux de leurs cages dont il faudrait vérifier la conformité (7m² par animal pour 1,80 m de haut). Concernant l'éléphante (4), la loi impose des installations extérieures d'au moins 250m², condition qui mériterait d'être vérifiée. Quant aux animaux domestiques (chevaux, poneys et lamas) ils sont enchaînés, disposant de peu d'espace et ne semblent pas avoir d'abris contre la pluie et le sommeil.
Les conditions de captivité et de représentation provoquent, en particulier chez ces animaux sauvages, du stress et de la douleur. La foule, la musique, l'agitation, tous ces éléments peuvent être la cause d'une grande angoisse chez l'animal qui est déjà brisé psychologiquement par le dressage. Les animaux sont souvent brutalisés et/ou privés de nourriture jusqu'à ce qu'ils exécutent les tours demandés par leur dresseur. C'est par la punition et la privation que ces tours sont créés, par la domination et la soumission des animaux par l'homme.
Monsieur le Maire, nous vous demandons donc, par le biais de cette pétition, de rejoindre de nombreuses autres villes (dont celle de Beauvais) en interdisant la venue des cirques avec animaux à Saint-Just-en-Chaussée. L'art du cirque est tellement imaginatif et riche qu'il n'a pas besoin de la souffrance des animaux pour intéresser et continuer à faire rêver ses spectateurs.
Veuillez recevoir l'assurance de nos sentiments distingués.
2. Article du Monde évoquant le cas de Samba : « La situation des éléphants dans les cirques est gravement préoccupante ». Pourtant ce genre de performance en contradiction avec les aptitudes naturelles des éléphants devrait être interdit par les articles 22 et 34 de l'Arrêté du 18 mars 2011 (cf. note suivante).
3. Décret du 18 mars 2011, annexe III, I, 2.
4. Même article, paragraphe 5.