Lettre ouverte à M. le Président du CIO, Thomas Bach

Lettre ouverte à M. le Président du CIO, Thomas Bach
A l’attention de Mr. Thomas Bach
Président du Comité International Olympique
Cher Monsieur,
Nous avons appris votre décision de transférer la tenue du marathon à Sapporo, Hokkaïdo, pour minimiser les risques provoqués par la chaleur éventuelle de l’été japonais sur la santé des athlètes et du public. Nous nous étonnons cependant que les risques provoqués par la radioactivité due à l’accident de la centrale de Fukushima Daï-ichi n'aient pas, à notre connaissance, été pris en compte par votre comité. Il est vrai que ceux-ci sont moins « visibles » mais sont source de danger à long terme.
En dépit de 9 années écoulées, actuellement, l'accident nucléaire de Fukushima n'est pas terminé, et fait toujours l'objet d'une déclaration d'urgence nucléaire.
Depuis près de 8 ans les dégagements de radioactivité n’ont pas pu être arrêtés. L’accident a engendré une contamination radioactive excessive dans l'ensemble du Japon et tout particulièrement dans l’Est où la préfecture de Fukushima est touchée de plein fouet. Cette même zone a été, il y a peu, frappée par les typhons Faxai et Hagibis d’une puissance sans précédent ; de fortes doses de la radioactivité toujours présente dans la nature ont été répandues un peu partout par les crues des rivières, et force est de constater que cette dissémination n’est pas contrôlable.
Il est incompréhensible qu’il soit prévu que la flamme olympique débute son parcours à partir du J village, non loin du site de Fukushima Daï-ichi, utilisé comme centre opérationnel de gestion de l'accident nucléaire, et qu’elle doive sillonner toute la zone contaminée.
Les mesures effectuées sur les sols autour du Stade Azuma Fukushima, où sont prévus les matchs de baseball et de softball, ont révélé une contamination allant jusqu'à 6176 Bq/kg.
De même, dans la partie de la baie de Tokyo où auront lieu les épreuves de natation du triathlon, l’eau est non seulement trouble et nauséabonde, mais une radioactivité importante s'y est accumulée. Car il faut savoir qu’à Tokyo aussi de nombreux « hot spots » radioactifs existent maintenant.
Outre l'inquiétude concernant la santé des athlètes en général, nous craignons que cet évènement, dans la région de Fukushima en grande partie contaminée pour des centaines voire milliers d'années, n'efface la gravité de la situation hautement dérangeante des résidents contraints d'y vivre. Parmi ceux-ci, des femmes - enceintes ou en âge de procréer - et des enfants sont touchés par la catastrophe et exposés à des taux élevés de rayonnements ionisants. En ne dénonçant pas la gravité de cette situation, vous risqueriez de vous en rendre complice laissant ainsi croire au monde entier que l'accident de la centrale de Fukushima n'a laissé aucune trace et fait désormais partie du passé.
Au vu des risques pour la santé encourus au Japon, nous vous demandons de faire vérifier par des scientifiques indépendants les doses de radioactivité présentes dans les localités concernées par les Jeux Olympiques et d’en tirer les conséquences qui s’imposeront.
Avec nos salutations, les plus respectueuses,
Premiers signataires :
Premiers signataires/最初の署名者
Françoise Bloch, socio-anthropologue CNRS retraitée, membre de Contratom et de l'ex-collectif IWHO
Bruno Boussagol, metteur en scène, Appel du 26 avril
Françoise Bouvier, membre de l'ex- collectif IWHO
Françoise Chanial, des amis de la Terre et du Collectif ADN, Arrêt Du Nucléaire
Martial Château, SDN 72
Odile Gordon-Lennox, membre du comité de l’association “Soigner les Enfants de Tchernobyl” Genève
George Gordon-Lennox, journaliste et fonctionnaire international à la retraite
Marie-Elise Hanne
Michel Hugot (co-author and director of the documentaries Belrad 2015 et Survivre à la pollution atomique – Survive Atomic Pollution)
Yu Kajikawa, Sayonara Nukes Berlin, Berlin
Kolin Kobayashi, journaliste indépendant, Echo-Echanges, Paris
Hiroko Komori, Association Plus, Paris
Claudio Knüsli, oncologue, membre du comité IPPNW Suisse (International Physicians for the Prevention of Nuclear War), Bâle
Bernard Laponche, Association Global Chance
Yves Lenoir (author of the book La Comédie atomique – The Atomic Comedy – and, with the filmmaker Marc Petitjean, of Tchernobyl, le monde d’après – Chernobyl, the world after)
Catherine Lieber (author of the brochure Introduction à la radio-protection – Introduction to radioprotection – and of the CD Lune d'Avril -April Moon)
Jean-Claude and Maryse Mary
Caroline Mehrmann, Soigner les Enfants de Tchernobyl (Care for the Children of Chernobyl - SET) Geneva
Andreas Nidecker, bureau IPPNW Suisse
Jean-Luc Pasquinet, Collectif ADN, Arrêt Du Nucléaire
Pierre Péguin, Collectif ADN, Arrêt Du Nucléaire
Jean-Yves Peillard, membre de l'ex-collectif IWHO
Eric Peytremann, membre du comité “ Soigner les Enfants de Tchernobyl” ((Care for the Children of Chernobyl – SET)
Claude Proust, juriste retraité EDF, Corenc
Anne-Cécile Reimann, Présidente de Contratom, Genève, Suisse,
Ivo Rens, Professeur honoraire, Université de Genève
Philippe de Rougemont, President of Sortir du nucléaire Suisse romande
Annick Steiner, membre de l'ex-collectif IWHO, Genève
Kurumi Sugita, socio-anthropologue CNRS retraitée, Nos Voisins lointains 3.11
Françoise Tailhan
Yûki Takahata, écrivaine, traductrice, Paris
Wladimir Tchertkoff, documentariste co-fondateur de l’association Enfants de Tchernobyl Belarus
Annie Thébaud-Mony, directrice de recherche honoraire Inserm, IRIS/GISCOP93/GISCOP84
Jean-Luc Tonnerieux, membre de Vosges Alternatives au Nucléaire et de l'ex collectif IWHO
Toshiko Tsuji, membre de Yosomono-Net,
Erwin Weiss, membre du comité Contratom,
Olivier Zimmermann
associations/団体
ADN, Arrêt Du Nucléaire, 75,
Appel de Genève « APAG2 », Genève, Suisse,
C.A.N. 84
ContrAtom, Genève, Suisse,
Collectif contre l'ordre atomique,
Echo-Echanges NGO France-Japon, Montreuil
« Enfants de Tchernobyl Belarus »,
Association Henri Pézerat,
Association Nos Voisins Lointains 3.11
Réseau Sortir du nucléaire, France
Soigner les Enfants de Tchernobyl, Genève
SDN Berry-Giennois-Puisaye,
SDN Isère,
SDN 72,
Sortir du nucléaire Suisse romande
Yosomono-Net France