Notre élevage est en danger

Résistons contre le loup

À titre personnel, mon troupeau a été touché par la prédation de loups pour la première fois en 2002. À l’époque, il était difficile de mobiliser des gens sur le sujet, tant cela nous paraissait improbable.
Plus intensivement la Lozère est concernée depuis 2012 ; cette année, l’ensemble de la Margeride a été très durement touché.

Il est évident que la poursuite exponentielle du développement de loups va entraîner une accentuation dans les mêmes proportions des attaques sur nos troupeaux quels qu’ils soient : bovins, équins, caprins et bien sûr ovins. Demain, ce ne sera pas que la Margeride qui sera concernée par ce phénomène mais l’ensemble de nos départements du Massif Central.

Des tirs de défense ont été obtenus sans aucun résultat malgré l’intervention autour de nos troupeaux de chasseurs, louvetiers et brigade-loup, et cela malgré l’utilisation d’équipements thermiques de pointe.

Avec des amis depuis deux mois nous veillons nos troupeaux toutes les nuits afin d’être efficace et espérer faire baisser la pression localement et provisoirement, sans plus de succès.
Il faut dire que notre territoire offre un terrain de luxe à cet hôte qui ne doit pas être le bienvenu.

Si nous ne réagissons pas fortement, ce sera la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous offrirons à nos enfants des conditions de travail et de vie bien plus mauvaises que celles que nous ont laissées nos parents.

Ce n'est pas seulement l'agriculture qui sera impactée par le retour du loup mais tous les acteurs de la ruralité :

• Le tourisme
• Ceux pour qui la nature est un terrain de jeu, de détente : ramasseurs de champignons, promeneurs, randonneurs,    vététistes, ...
• Les chasseurs et pêcheurs
• Les exploitants du bois 
• Les propriétaires forestiers

En quelques générations, nous, agriculteurs et ruraux, avons oublié ce qu’était de vivre avec le loup et les conséquences que cela pourrait entraîner. Moi qui le côtoie depuis deux décennies, je me sens bien désemparé et impuissant face à toutes les facettes de ce prédateur.

Je me sens inquiet pour l'avenir de nos familles et de nos territoires quand on sait que la propagation des loups est rapide avec un taux de croissance de 30 à 40% par an, soit une population doublée tous les 2-3 ans. Du côté des prédations, de plus en plus de loups déjouent les mesures de protection. Un loup qui a faim trouvera toujours d’une façon ou d’une autre à satisfaire son appétit. S’adapter à toutes situations est chez le loup un comportement inné.

C’est pourquoi, il est urgent de nous mobiliser. Motivons-nous les uns les autres, et pour ceux qui n’ont pas encore été touché, dites-vous qu’il ne s’agit hélas, que d’une histoire de temps. Essayez de vous projeter, la réalité sera bien pire.

Notre mobilisation du 30 septembre au Mont Mouchet qui a rassemblé près de 1000 personnes n'était qu'une première étape. Pour que notre voix soit entendue, cette pétition doit être signée et partagée par un maximum de personnes afin qu'il y ait une prise de conscience que ce soit de la part de nos concitoyens et des gens qui nous gouvernent, de ce que nous vivons et de ce que nous nous apprêtons à vivre.

Je compte sur vous !!!!

Tichit Mikaël

Président de la race ovine BMC

Président de la section ovine de Lozère