Handicap sans quota AESH à l'école !

Handicap sans quota AESH à l'école !

Lancée le
3 décembre 2020
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Parents EN COLERE

Handicap sans quota AESH à l'école !

 

Lettre ouverte et pétition

Contre la discrimination comptable du handicap dans l'école inclusive française !

 

À Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République,

à Monsieur Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale,

à Madame Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des personnes handicapées,

à Mesdames, Messieurs les Recteurs et Rectrices des Académies de la République française.

 

Pour faire en sorte que notre enfant ayant un Handicap puisse trouver sa place dans la société française, et notamment pour suivre une scolarité dans l'école inclusive de la République, nous, parents, vivons un véritable parcours du combattant (voir ci-dessous l'annexe).

Nous parlons en particulier du Handicap cognitif invisible des DYS, car nous sommes personnellement concernés, mais, sans nul doute, la détresse des parents touche également toutes autres formes de Handicap.

 

Pourtant l'école inclusive semble être une priorité du gouvernement : LOI n° 2019-791 du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance. Chapitre IV : Le renforcement de l'école inclusive (Articles 25 à 31).

Avec la création du nouveau comité départemental de suivi de l'école inclusive (Décret n° 2020-515 du 4 mai 2020), qui précise : "Alors que la crise sanitaire a conduit à un contexte inédit de préparation de la rentrée scolaire 2020, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées amplifient encore les efforts et les moyens au service des parcours scolaires et d’apprentissage des enfants".

L'annonce, le 30 juin 2020, du ministre de l’Éducation nationale et la secrétaire d’État chargée des personnes en situation de handicap du recrutement de 8 000 AESH pour la rentrée scolaire 2020, 4 000 pour la rentrée 2021

 

Et pourtant c'est l'inverse qui se passe dans les écoles françaises !

Dans les établissements scolaires en milieu ordinaire, de la maternelle jusqu'au lycée, se trouvent des enfants avec des Handicaps variés, différents, et plus ou moins lourds. Chacun des enfants a un Handicap particulier qui demande des soins, des besoins de compensation et des accompagnements adaptés. Leur Handicap ne les empêche pas de suivre une scolarité comme les autres enfants, leurs capacités intellectuelles n’étant nullement impactées bien au contraire, à condition d'avoir des adaptations et pour certains un AESH (Accompagnant d’Élèves en Situation de Handicap) dans leur parcours scolaire.

 

La constante est que quelque soit le Handicap de notre enfant, les démarches sont laborieuses, coûteuses et semées d'embûches.

La dernière en date est un quota handicap, pour les enfants ayant eu une notification MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) d'un AESH mutualisé. Quota arbitraire, sans teneur médicale, variable d'une académie à l'autre, ayant mis en place la gestion des personnels AESH avec le logiciel appelé GANESH suite à la création des PIAL (pôles inclusifs d'accompagnement localisés). En ce qui nous concerne : quota de cinq heures pour l'Académie Aix-Marseille (circulaire n° VL/CJ/2019-104 du 26 juin 2020).

Il ne faut pas oublier que notre but à nous parents, est que notre enfant devienne autonome, qu'il puisse avoir une qualification, un métier et qu'il puisse vivre sa vie d'adulte comme les autres.

 

Aujourd'hui, les Académies réduisent le Handicap de nos enfants à une valeur comptable sans tenir compte des réels besoins d'accompagnement en compensation des troubles.

Quota Handicap de la honte !

"Si seulement on pouvait réduire le Handicap de notre enfant au prorata des heures d'accompagnement AESH accordé par l'Académie".

 

Les conséquences sont désastreuses !

En premier lieu, depuis l'application du quota (au retour des vacances de la Toussaint pour l'Académie d'Aix-Marseille), nos enfants discriminés ne peuvent plus travailler à l'école comme les autres enfants. Ils se retrouvent coupés des apprentissages, avec cette réduction indécente d'heures d'AESH (jusqu'à trois quarts du temps en moins), des heures d'accompagnement déplacées dans leur emploi du temps et pas toujours adaptées, un enfant en cinq heures de cours peut avoir plusieurs AESH (aucune continuité de compensation n'est possible, le lien de confiance entre AESH-enfant est détruit voir impossible)… Nos enfants se retrouvent face à leur Handicap dans une école qui se dit inclusive, sans en donner les moyens. Des années d'efforts pour les familles, anéanties par un quota. Nous sommes bien loin des besoins et l'intérêt de l'enfant !

 

En second lieu il y a l'impact du milieu scolaire et ses personnels.

Les AESH intermittents de l'éducation nationale ! Faisant un métier mal reconnu et mal rémunéré, de statut précaire, sont pourtant les piliers de l'inclusion de nos enfants en milieu scolaire.

Les Académies considèrent qu'un AESH peut avoir plusieurs enfants à accompagner en même temps dans une même classe (jusqu'à sept, au vu des témoignages sur les réseaux sociaux), ou dans des écoles différentes.  Comment peut-on l'imaginer ? Les AESH sont finalement réduits à être des pions que l'on déplace, du jour au lendemain, sans humanité, d'un enfant à l'autre, d'un Handicap à l'autre, d'un établissement à l'autre en s'éloignant largement de leur mission d'accompagnement du Handicap. Ainsi, rares sont ceux qui veulent devenir AESH, et nombreux d'entre eux tournent de plus en plus le dos à cette profession.

Et où est l'inclusion quand on rassemble dans une même classe tous les enfants qui ont un Handicap, qui devient finalement une exclusion des enfants handicapés ! Pour seul but, faire des économies sur leur dos. N'est-ce pas de la discrimination ? Nous sommes bien loin des besoins et l'intérêt de l'enfant !

Les enseignants ont de plus en plus de difficultés à accomplir leur mission d'enseignement dans des classes surchargées, dans un contexte sécuritaire et sanitaire particulier, avec une déferlante de réformes et de nouveaux programmes. Et en plus, on leur demande de prendre en charge les élèves qui ont vu leurs heures d’accompagnement diminuées, "d'y mettre du leur" pour remplacer les AESH cruellement manquants. Leur dilemme est soit de ralentir la classe car ils doivent compenser le manque d'AESH, soit de délaisser notre enfant handicapé, le stigmatisant encore un peu plus, alors qu'il a besoin d'un véritable accompagnement en compensation du Handicap. En aucun cas, les enseignants ne peuvent remplacer les AESH. On déplace les rôles de chacun et cela enraille le système éducatif de nos enfants. Nous sommes bien loin des besoins et l'intérêt de l'enfant !

Et toutes les autres personnes, directeurs d'établissements, enseignants référents, médecins scolaires, psychologues scolaires, infirmiers… et autres professions aidant l'enfant à contourner son Handicap, sont démunis devant cette situation, devant la détresse des enfants, celle des familles à qui on n’a rien demandé. Nous sommes bien loin des besoins et l'intérêt de l'enfant !

 

Et ce scandale se répète et prend forme dans plusieurs académies et plusieurs établissements scolaires en France.

 

NOUS, PARENTS de Mathieu, ainsi que tous les parents concernés, avec le soutien des AESH, des personnels des écoles, des associations… demandons :

 

  • La suppression immédiate du quota AESH des académies pour les enfants avec notification AESH mutualisé.
  • Une évaluation réelle des besoins de compensations du Handicap à l'école. Claire, simple, plus efficace et pas seulement que financière, basée sur des appréciations médicales objectives.
  • Une amélioration, simplification, clarification apportée au parcours Handicap dans le respect de l'enfant, avec équité, sans discrimination.

 

C'est urgence, la situation est explosive !

 

 

 

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Annexe

Le parcours Handicap d'un enfant DYS et de sa famille.

 

Quand on parle de parcours du combattant dans le parcours Handicap de notre enfant, c'est d'abord une grande souffrance de l'enfant qu'il ne faut jamais oublier.

  • Une fois les DYSfonctionnements repérés bien souvent dans le milieu scolaire, car c'est là que sont mis en évidence les écarts avec les autres enfants du même âge,
  • On pose alors le diagnostic avec les premiers bilans. Les délais pour obtenir un rendez-vous avec les spécialistes sont de plus en plus longs. Les CMPP (Centres Médico-Psycho-Pédagogiques) sont devenus inaccessibles, pour certains plus d'un an d'attente pour un premier rendez-vous. Alors les parents sont orientés vers des professionnels libéraux avec également beaucoup de délais et des coûts pouvant être importants, impactant les familles.
  • Une fois le diagnostic posé, il y a l'acceptation du Handicap par l'enfant… les parents, la famille, les autres. Et la vie de tous les jours n'est pas simple, car le Handicap de l'enfant ne se restreint pas qu'à l'école.
  • Ensuite, il faut trouver les intervenants pour les prises en charge (psychomotricité, orthophonie, ergothérapie, psychologie…), avec un passage quasi systématique par des listes d'attente pour ces prises en charge.
  • Une fois les intervenants trouvés, il faut y amener notre enfant : une, deux, trois fois voir plus par semaine, engendrant une grande fatigabilité de l'enfant après sa journée d'école, s'il n'a pas la possibilité d'avoir celles-ci pendant le temps scolaire.
  • À l'école comme à la maison, nos enfants ont des besoins spécifiques : aide humaine, matériel adapté, aide financière pour la famille pour les prises en charge non remboursées.
  • Alors, les parents déposent un dossier à la MDPH, et doivent refaire des bilans complémentaires, récents. Ce dossier est renouvelable, on repart dans un nouveau cycle de démarche. Cela peut se comprendre, car les besoins d'un enfant de 5 ans ne seront pas les mêmes de ceux d'un enfant de 15 ans. Bien que le Handicap soit durable et le garderons toute leur vie.
  • Plusieurs mois de démarches, nécessitant indéniablement l'aide d'associations...
  • Et puis il y a les réunions annuelles spécifiques avec l'école, les échanges avec les enseignants ou les professeurs, l'administration, les demandes d'adaptations aux examens
  • Les notifications MDPH reçues, il faut veiller, voire se battre, pour que l'Académie mette en place l'accompagnement humain en classe, sans compter les délais, voir l'absence d'AESH par manque de personnels recrutés ou non remplacés s'ils sont malades.

Il existe deux types de notification d'AESH à l'école : l'une AESH individualisé avec un nombre d'heures défini (un AESH pour un enfant) et l'autre AESH mutualisé, aux nombres d'heures variables toujours selon les besoins de l'enfant (un AESH pouvant accompagner plusieurs enfants). Au niveau de la MDPH, la nuance entre les deux est faite essentiellement sur la notion de mise en danger de l'enfant.

Quel que soit le type de notification, l'enfant a un Handicap reconnu médicalement et doit avoir un accompagnement adapté spécifique à ses besoins de compensation.

 

Le rôle de l'AESH prend tout son sens, c'est un véritable pilier de l'inclusion de nos enfants en milieu scolaire. Et quand on arrive à cette étape du parcours, c'est un véritable soulagement pour l'enfant, les parents, les enseignants !

 

Et pourtant le parcours du combattant n'est pas fini, si on n'a pas encore baissé les bras, car il y a l'après pour nos enfants ! Leurs formations, leurs qualifications, un métier, leur vie, en toute autonomie !

Du moins c'est ce que l'on souhaite, pour eux qui vont devenir adultes… à condition de ne pas leur mettre des bâtons dans les roues, comme le fait aujourd'hui l'Académie.

 

En espérant que ce ne soit pas encore du vent "lorsque le handicap avance, c’est toute la société qui progresse". (Tribune L'OBS, 03/12/2020 - à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées ce 3 décembre 2020, la secrétaire d’État en charge du sujet Sophie Cluzel)

 

 

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