Améliorons les conditions du #postpartum des femmes

Améliorons les conditions du #postpartum des femmes

Lancée le
22 février 2020
Signatures : 15 108Prochain objectif : 25 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Résumé des 14 propositions de cette pétition :
1. Renforcer le contenu des cours de préparation à la naissance avec au moins 2 séances dédiées au post-partum à suivre en couple, présenter le déroulement de tous les types d’accouchement et de leurs conséquences, présenter et pratiquer le fonctionnement du périnée, présenter les droits de la femme durant son accouchement.
2. Création d’un carnet « Plan postnatal » remis au couple parental qui répondrait aux questions de l’organisation adéquate de retour chez soi pour favoriser la récupération de la mère et des soins à apporter au bébé.
3. Equiper les maternités de lits suffisamment larges pour favoriser le lien mère-enfant et la mise en place de l’allaitement (maternel ou artificiel).
4. En maternité, prévoir des menus adaptés aux besoins nutritionnels des mères, disponibles à toutes les heures du jour et de la nuit.
5. La présence du père/conjoint doit être autorisée la nuit aux côtés de la mère dans tous les hôpitaux.
6. Création d'une formation complémentaire destinées aux professionnels de la périnatalité (sage-femme, auxiliaires de puériculture, psychologues, auxiliaires de vie, doulas, kinésithérapeutes, ostéopathes... ) à la lumière des neurosciences.
7. Des visites en chambre d’un psychologue pour proposer aux parents de parler de leur vécu de l’accouchement.
8.  Des visites en chambre d’une consultante en lactation pour les femmes souhaitant allaiter au sein.
9.  Limiter au maximum le nombre de passages du personnel soignant en chambre ou prévoir un système sur la porte indiquant que la maman ou le bébé dort.
10. La venue d'un professionnel à domicile formée aux enjeux du postpartum à l’aune des avancées en neurosciences : 3 heures par jour minimum pendant 10 jours, dédiée à la mère et au nouveau-né : conseils sur l'alimentation (que celle-ci soit maternelle ou artificielle), l'hygiène, soins et santé du bébé, tâches ménagères légères, cuisine, veille au repos de la mère.
11. La prise en charge de consultation à domicile d’un psychologue pendant les 40 premiers jours.
12. L’allongement du congé paternité à 40 jours après la naissance.
13. Le congé maternité prolongé à 4 mois post-accouchement.
14. Une campagne d'information visant à sensibiliser l’entourage aux enjeux du post-partum et à ses responsabilités envers une femme en situation de post-partum.

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Monsieur le président de la République,
Monsieur le ministre des Solidarités et de la Santé,
Monsieur le secrétaire d'Etat en charge de la mise en place de la stratégie pour la protection de l'enfance,
Madame la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, 

Le constat est là, l’accompagnement du post-partum en France est quasi inexistant. Etant donné l’état physique, psychique et émotionnel d’une femme en rémission d’accouchement, sa prise en charge et l’accompagnement post-accouchement doivent être adaptés à sa situation exceptionnelle. Actuellement, ses besoins de récupération physiologique et psychique sont très peu pris en compte voire totalement occultés. Il est urgent d’accompagner les femmes et les couples dans ce bouleversement que représente le postpartum.

Nous profitons du développement du projet des 1000 premiers jours du gouvernement, qui s’appuie sur les avancées des recherches en neurosciences pour demander des mesures en urgence pour un meilleur vécu de leur post-partum par les mères. 

Cette série de propositions s’inscrit en écho des nombreux retours d’expériences de femmes via le hashtag #monpostpartum sur les réseaux sociaux.

>> PARTIE 1/3 : EN AMONT, LE DEFICIT D'INFORMATION SUR LE POST-PARTUM

De nombreuses femmes découvrent seulement après l’accouchement que les douleurs se poursuivent au-delà de la naissance : point de péridurale, saignements, rétraction utérine, montée de lait, lochies, douleurs dans le dos et faiblesse musculaire, cicatrisation, hémorroïdes, incontinence, constipation, œdème… Les femmes ne sont ni informées ni préparées à cette dimension physique du post-partum. Certaines ne disposent pas du matériel adapté pour y faire face.

Sur le plan psychologique, le bouleversement émotionnel, comme le prouve une étude scientifique qui montre que le cerveau de la mère est en pleine restructuration, ne fait pas l’objet d’une information particulière sur la manière de le gérer. Les signes de la dépression post-partum ne sont pas connus. Cette dépression altère pourtant la construction du lien entre la mère et son enfant et au-delà de la souffrance pour la femme, son couple et la reprise de son activité professionnelle éventuelle en sont impactés. La difficulté à chiffrer le taux de dépressions post-partum, qui oscille entre 15 et 20% des femmes selon les estimations, montre le manque de considération portée à cette maladie.

>> Nous proposons donc de mettre en place au moins 2 séances de préparation au 4 ème trimestre au cours de la grossesse à suivre en couple en expliquant les facettes plurielles du post-partum :
- La chute hormonale et la longue instabilité qui s’en suit, les modifications psychiques et neurologiques et leurs impacts, le lien d’attachement progressif au bébé, le bouleversement de la vie de couple.
- Informer que les douleurs se poursuivent après l’accouchement. Il faudra détailler les maux physiques et comment les préparer/traiter.
- Informer sur les bonnes pratiques pour préserver son périnée en postpartum.
- Préparer et informer sur l’enjeu de la fatigue et ses conséquences sur la forme physique, le moral et la création des liens avec le bébé.
- Donner des clés sur la manière d’anticiper et de mieux vivre la période après l’accouchement : préparer des repas en amont, comment récupérer des forces et limiter la perte d’énergie, préserver son périnée… 

o Actuellement, la préparation à l’accouchement est proposée à la mère uniquement (sur la base du volontariat pour le père) et se concentre bien trop sur l’accouchement par voie basse en occultant les informations sur les naissances prématurées, les accouchements par césarienne, le fonctionnement du périnée, les maux post-partum et les besoins de récupération de la mère suite à son type d’accouchement. Un accouchement et un post-partum bien vécus commence par une préparation complète. >> Nous proposons de : 
- Renforcer les programmes de préparation à la naissance délivrés dans les hôpitaux, en présentant et en rassurant sur le déroulement de tous les types d’accouchement et prévenir de ce que chacun implique sur les plans physiques et psychiques en postpartum : prématurés, césarienne et voie basse, d’urgence ou provoqué, péridurale ou non.
- Présenter le fonctionnement du périnée et faire quelques exercices pour le sentir et le maitriser.
- Présenter les droits de la femme durant son accouchement.

o Les principales informations officielles délivrées aux parents durant le séjour à la maternité est trop anxiogène pour leur situation émotionnellement fragile et devrait avoir lieu en amont. Il s’agit de la prévention du bébé secoué, de la mort subite du nourrisson et du moyen de contraception à choisir et globalement des premiers soins accordés au bébé. >> Nous proposons la création et remise d’un carnet « Plan postnatal » aux parents à remettre entre 2 séances de préparation et qui répond aux 2 grandes questions :
1. La mise en place d’une organisation adéquate pour favoriser la récupération de la mère : le choix de l’alimentation du bébé, qui fait les courses et prépare les repas ? La mère devra t-elle se lever pour préparer des repas ?Qui change les couches ? 
2. Les soins à apporter au bébé : que faire quand bébé pleure la nuit ? Comment répondre à ses besoins sans créer de fatigue supplémentaire . 

>> PARTIE 2/3 : A LA MATERNITE

o Actuellement, il y a une absence d’équipement permettant à la mère et au bébé de rester en contact physique pour leur bien-être à tous les deux. Lorsque la mère allaite sur son lit, elle doit veiller à ne pas tomber. >> Nous proposons de prévoir des lits suffisamment larges pour favoriser la mise en place de l’allaitement (quel qu'il soit) et à la création du lien entre la mère et l’enfant à travers le peau à peau et amoindrir la coupure brutale induite par la naissance.

o Actuellement, de maigres repas ne répondant pas aux besoins caloriques de récupération de la mère et favorisant la lactation. >> Nous proposons, des menus adaptés aux besoins calorifiques, de vitamines et de chaleur de la femme après l’accouchement et notamment durant l’allaitement. Les repas devraient être disponibles à toutes les heures du jour et de la nuit ainsi que des collations solides et des boissons chaudes.

o Actuellement, le père est exclu de l’hôpital le temps de la nuit dans un grand nombre de maternités, même si la naissance a eu lieu au cours de cette même nuit. >> Nous proposons que la présence du père soit autorisée la nuit aux côtés de la mère dans tous les hôpitaux.

o Actuellement, il y a une négligence de la prise en compte de la fatigue et de la détresse psychique des mères : manque d’écoute et d’empathie et places en nurseries difficiles à obtenir. Les passages intempestifs des soignants dans les chambres à toute heure empêchent la mère de se reposer dans le calme. Le fait que les femmes attendent en moyenne 16 minutes de plus que les hommes avant de se voir administrer un traitement anti-douleurs aux urgences, est représentatif du fait que la femme manque de considération dans la prise en charge à l’hôpital. >> Nous proposons :
- La création d'une formation complémentaire destinées aux psychologues et aux auxiliaires de puériculture à la lumière des neurosciences. Cela viendrait en complément pour le personnel agréé, comme une validation de compétence ou de module complémentaire : allaitement, soin à la mère, préservation du périnée, alimentation postnatale, accompagnement psychologique.
- Des visites en chambre d’un psychologue pour proposer aux parents de parler de leur vécu de l’accouchement.
- Des visites en chambre d’une consultante en lactation pour les femmes souhaitant allaiter au sein.
- De limiter au maximum le nombre de passages du personnel soignant en chambre ou prévoir un système sur la porte indiquant que la maman ou le bébé dort.

>> PARTIE 3/3 : DE RETOUR CHEZ SOI

o L’absence de relais de retour à la maison empêche les mères de récupérer et d’établir un contact satisfaisant avec leur bébé. >> Nous demandons :
- Une assistante en puériculture à domicile qui sera formée aux enjeux du postpartum (voir ci-dessus) à l’aune des avancées en neurosciences : 3 heures par semaine minimum pendant 10 jours, dédiée à la mère et au nouveau-né : conseils sur l'alimentation (que celle-ci soit maternelle ou artificielle), l'hygiène, soins et santé du bébé, tâches ménagères légères, cuisine, veille au repos de la mère. S’inspirer du modèle hollandais qui propose aux femmes et aux couples un(e) aide à domicile alliant des compétences en puériculture et en tâches ménagères 6 heures par jour pendant 10 jours et prise en charge par l’Etat.
- La prise en charge de consultation à domicile d’un psychologue ou autre personne qualifiée pendant les 40 premiers jours.
- L’allongement du congé paternité à 40 jours après la naissance afin que le père s’occupe de son bébé en permettant ainsi à la mère de vivre sa convalescence suite aux neuf mois de gestation et à l’accouchement. A terme, cela favorise son investissement dans les soins et l’éducation du bébé et du futur enfant.
- Le congé maternité prolongé à 4 mois post-accouchement. Le problème des 2,5 mois actuels : le bébé fait rarement ses nuits aussitôt, la mère n’a donc toujours pas récupéré le manque de sommeil à sa reprise professionnelle. Rappelons que le pic de croissance important pour le bébé a lieu à ses 3 mois de vie.
- Une campagne d'information visant à sensibiliser l’entourage aux enjeux du post-partum et à ses responsabilités envers une femme en situation de post-partum. Rappelons qu’entre 15 et 20% des femmes font une dépression post-partum et que de nombreuses ne sont pas diagnostiquées.

AUTRICES DE LA PETITION :

MADELEINE CLAEYS, mère de Félix né en juin 2018, attachée de presse et créatrice du compte Instagram @postpartum_tamere
CELINE CHADELAT, mère de Théophile et Elsa, journaliste et autrice du livre « Le Mois d’Or, Bien vivre le premier mois après l’accouchement »
MARIE MAHE-POULIN, mère de Laura, psychologue et autrice du livre « Le Mois d’Or, Bien vivre le premier mois après l’accouchement »

PREMIERES SIGNATAIRES :

COLLECTIF #MONPOSTPARTUM :
ILLANA WEIZMAN, @illanaweizman
MORGANE KORESH, @morganekoresh
MASHA SACRE, @mashasexplique
AYLA LINARES, @ayla_photo 

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Nous invitons le plus grand nombre de personnes à signer cette pétition pour que les maux physiques et psychiques de la période délicate du post-partum soient mieux pris en charge pour les futures mères en France.
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Lire l'article écrit par Illana Weizman qui a lancé le hashtag #monpostpartum "Il est temps de libérer la parole autour du post-partum, et que vous écoutiez attentivement"

Pour en savoir plus sur le bouleversement psychique de la mère après l'accouchement, regarder la vidéo de Clémentine Sarlat qui parle de la "matrescence".

Lire l'article écrit par Céline Chadelat "Les mères ont besoin de réconfort le mois après l'accouchement, pourquoi leur en donne-t-on si peu?" 

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