Aidez nous à sauver notre super apprenti boulanger de l'expulsion du territoire à ses 18 ans !
Laye Fodé Traoréiné est né le 4 avril 2002, il n’a pas connu sa famille biologique et a grandi dans une famille d’accueil. Sur les conseils de sa mère d’accueil Laye a quitté le pays afin qu’il ne lui arrive rien de mal. Il a traversé le Mali et la Lybie, puis est arrivé en Italie à 16 ans et demi en traversant la Méditerranée en bateau gonflable. Laye a ensuite pris un train au hasard qui l'a conduit à Nîmes.
Une association de Nîmes a aidé Laye et l'a redirigé vers une autre à Gray.
Depuis maintenant un an et demi Laye vit à Besançon dans un foyer et depuis deux mois il a obtenu son appartement. Il a intégré un CAP de boulanger et travaille à la Huche à Pain tenue par Stéphane Ravacley en tant qu’apprenti.
Laye est arrivé en France sous le statut de mineur étranger mais il est désormais majeur et les gendarmes viendront le chercher le 2 janvier, parce qu’il a 18 ans et il qu’il doit être expulsé. Un référé administratif a été demandé mais rejeté.
Laye travaille depuis un an et demi au fournil, il se lève à 3h du matin, suit ses cours de CAP, a appris le français et sera diplômé en juin. Il a donc tout fait pour s’intégrer. Son patron le décrit comme quelqu’un d'enthousiaste qui travaille très bien. Ils avaient d’ailleurs convenu que Laye fasse une mention complémentaire et un brevet professionnel dans sa boulangerie. Il a donc une place assurée pendant plusieurs années.
Stéphane Ravacley ne peut rien faire, alors qu’il a attesté comme les autres salariés que Laye avait un travail et ne pouvait être expulsé. Il entamera donc une grève de la faim le 3 janvier pour que Laye reste à Besançon et finisse son cursus avec lui.
Nous demandons donc que Laye Fodé Traoréiné ne soit pas envoyé en centre de rétention le 2 janvier 2021 et que sa situation soit régularisée.
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Lettre à Emmanuel Macron du 11 janvier 2021
Stéphane Ravacley est boulanger à Besançon. Depuis une semaine, il a entamé une grève de la faim pour protester contre la décision d’expulsion visant Laye Fodé Traoré, son jeune apprenti Guinéen de 18 ans. « Laye est un gamin arrivé chez moi il y a un an et demi. Ça fait partie de tous ces jeunes arrivés par bateau gonflable. Ils cherchaient du boulot et moi je cherchais un apprenti de première année. On a fait deux mois d'essai et ça a bien fonctionné. C'est quelqu'un de super discret, très gentil jamais un mot au-dessus de l'autre » Depuis un an et demi, Laye Fodé Traoré vit à Besançon dans un foyer et depuis deux mois il a obtenu son appartement. Il a intégré un CAP de boulanger et travaille à la « Hûche à Pain » avec Stéphane : « J’ai choisi la boulangerie parce qu'on touche à tout, on peut bricoler des fois. J’aime les croissants, le pain. Cela ne me dérange pas de me lever tôt. » Laye est arrivé en France sous le statut de mineur isolé étranger mais il est désormais majeur et donc expulsable. Une obligation de quitter le territoire français lui a été notifiée. Depuis une semaine, une immense vague de solidarité de boulangers et de citoyens s’est levée partout en France. Malgré cette vaste mobilisation, malgré la mobilisation de maires et d’élus locaux, malgré les 200.000 citoyens qui ont signé la pétition en ligne, ni Gérald Darmanin ni Marlène Schiappa n’ont daigné répondre à Stéphane. Et votre administration continue de faire la sourde oreille. Or, M. Le Président, la situation devient urgente : Stéphane Ravacley a fait trois embolies pulmonaires en trois ans. Son médecin le considère comme « fragile » et le laisser continuer cette grève de la faim serait une faute. Vous ne pouvez rester ainsi insensible au fait qu’un citoyen français mette sa santé en danger pour défendre les principes humanistes — liberté, égalité, fraternité — qui sont inscrits sur le fronton de nos mairies et sont censés sous-tendre notre République. Cette mobilisation n’est pas une question de gauche ou de droite, de camp politique ou de famille idéologique, c’est une affaire de solidarité humaine. Simplement. L’histoire d’un homme sans chapelle politique ni parti qui a décidé de combattre l’injustice. Jusqu’au bout. Certains cas individuels deviennent des symboles et définissent ce que nous sommes et ce que nous voulons être, collectivement. Dans l’espoir d’une décision juste, nous vous prions, monsieur le Président, d’accepter nos sentiments les plus humanistes et les plus solidaires.
Premiers signataires
Marion Cotillard, actriceSandrine Kiberlain, actriceOmar SY, acteurHelene SY, humanitaire et présidente d’association CéKeduBonheurLeila SLIMANI, écrivaineNicolas HULOT, ancien ministreFrançois HÉRAN, professeur au Collège de FranceAdele EXARCHOPOULOS, comédienneRaphael GLUCKSMANN, député européenJust RIADH, acteur et comédienEddy DE PRETTO, chanteurElise GOLDFARB, entrepreneure féministeYannick JADOT, député européenBenoit HAMON, fondateur de Generation.sEdgar MORIN, sociologue et philosopheNajat VALLAUD-BELKACEM, Directrice de One FranceOlivier FAURE, Premier secrétaire du Parti socialisteKarima DELLI, députée européenneCamille LELLOUCHE, comédienne et chanteuseJean-François RIAL, PDG de Voyageurs du MondeLaurent BERGER, secrétaire général de la CFDTAurore LALUCQ, députée européenneJeanne BARSEGHIAN, maire de StrasbourgNicolas MAYER-ROSSIGNOL, maire de RouenOlivier BIANCHI, maire de Clermont-FerrandJohanna ROLLAND, maire de NantesAnne VIGNOT, maire de BesançonEric PIOLLE, maire de GrenobleJo SPIEGEL, Président de Place publiqueBruno BERNARD, Président du Grand LyonGregory DOUCET, maire de LyonEmmanuel DENIS, maire de ToursMarie-Guite DUFAY, présidente de Bourgogne Franche-ComtéAntoine VAUCHEZ, directeur de recherche CNRSIrène THERY, directrice d’études à l’EHESSBoris VALLAUD, députéJean-Louis FABIANI, directeur d’études à l’EHESSJean-Yves PRANCHERE, membre du Centre de Théorie Politique de l’Université Libre de BruxellesRéjane SÉNAC, directrice de recherche CNRSCyril DION, réalisateur