Monsieur le Président,

Dans l’histoire de la pandémie au nouveau coronavirus, un fait restera comme une incroyable victoire du génie humain : la mise au point de vaccins à l’efficacité démontrée moins d’un an après les premiers cas. 

S’y oppose aujourd’hui un autre génie : celui de l’incroyable efficacité de l’administration de la santé publique française à ralentir au maximum l’utilisation de ces vaccins.

« Nous sommes en guerre » marteliez-vous en mars 2020. L’ennemi était invisible, inconnu et nous n’avions alors que nos mains nues. Ni masques, ni traitements, ni vaccins, ni compréhension claire des modes de contamination. La seule solution restait le retranchement derrière la ligne Maginot de nos maisons. 

Nous n’avons toujours pas de traitement mais nous avons une solution vaccinale susceptible de provoquer un revirement majeur de l’épidémie, de freiner radicalement sa morbi-mortalité, d'envisager le retour à une vie normale. Nous avons une bombe atomique contre le coronavirus. Actionnez-la.

Le programme confié aux médecins de terrain ne pourra pas aller assez vite. Comment peuvent-ils cumuler les tâches de consultations prévaccinales, de consultations de vaccination et renseignement des systèmes d’information. Leur rôle est d’informer et de vacciner. Pas d’administrer. Le rôle de l’administration est de mettre en place les moyens nécessaires.

Le nouveau variant du virus, dont la contagiosité semble hélas plus importante, nous lance dans une course contre la montre. Nous devons la gagner. Cela ne sera pas possible avec le programme prévu.

Faîtes recenser les volontaires, ouvrez tout de suite des centres de vaccination où ils.elles pourront venir se faire vacciner, mettez en œuvre les moyens logistiques nécessaires, déclarez la mobilisation générale et fixez un objectif en dizaines de millions de personnes vaccinées avant l’été.

Nous médecins, soignants et citoyens de tous horizons, qui signons cette pétition, nous sommes toutes et tous volontaires pour la vaccination. Nous attendons de vous, de toute urgence, de mettre en place les moyens le permettant.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Illustration freepic