Pour faire entendre la voix des AESH : un vrai statut, un vrai salaire

Pour faire entendre la voix des AESH : un vrai statut, un vrai salaire
"J’ai 37 ans, parent isolé, je suis AESH depuis 8 ans dans les écoles de Rennes. A ce jour, je n’ai pas de CDI."
"Je m’appelle Mireille, 62 ans et bientôt à la retraite. Je suis AESH depuis 9 ans, payée 680 euros nets par mois. Pour m'en sortir (payer mes factures, mon logement, la nourriture et l'essence), j'ai dû travailler non-stop de 8h45 à 19h00, tous les jours sans pause légale, pour 2 employeurs et avec 3 casquettes (EVS la journée, animatrice sur le temps du midi puis surveillante d'étude le soir pour la ville de Rennes)."
"Je suis AESH depuis 5 ans, toujours en CDD. Mon contrat est de 62% , payé 810 € nets par mois. J'ai fait une demande pour travailler davantage. La DSDEN 35 s'y est opposée, 4 élèves ont alors vu leurs heures d'accompagnement diminuer."
Témoignages recueillis lors d'une conférence de presse organisée le 26 janvier 2022 dans les locaux de Force Ouvrière à Rennes.
La fédération de la FNEC FP Force Ouvrière et la FCPE font un appel commun au plan national pour signer une pétition en soutien aux personnels AESH. Le SNUDI FO 35 et le SNFOLC 35 relaient cette pétition pour donner toujours plus de force au combat que mènent les AESH. En Ille-et-Vilaine, cette pétition a déjà reçu près de 200 signatures en version papier.
Pétition nationale :
" Monsieur le Ministre,
Depuis un an, les mobilisations des personnels AESH ont été des succès incontestables, démontrant que la colère s’amplifie. Ces mobilisations, largement relayées dans les médias, rassemblent des cortèges imposants partout en France : la mobilisation ne faiblit pas.
Les AESH contribuent pleinement par leur professionnalisme à la réussite de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Pourtant, le ministre Blanquer a maintenu son attitude méprisante envers ces collègues :
- la précarité et un salaire insuffisant avec des temps incomplets imposés qui les contraignent au cumul d’emploi, dans un contexte où le coût de la vie explose ;
- Les PIAL qui dégradent leurs conditions de travail. C’est une politique du chiffre au détriment de la santé mentale et physique qui aboutit à de nombreuses démissions ;
- L’absence de reconnaissance du métier qui conduit à la perte de sens de leur mission, notamment par le saupoudrage de l’accompagnement des élèves.
Monsieur le Ministre, il y a urgence à répondre à nos revendications. Il faut :
- augmenter les rémunérations de toutes et tous les AESH sur toute leur carrière, avec comme objectif l’alignement sur la grille de catégorie B ;
- prendre en charge tous les déplacements et revaloriser les indemnités kilométriques ;
- leur garantir la possibilité de travailler à temps complet pour vivre de leur travail ;
- abandonner les PIAL et la politique de mutualisation des moyens ;
- créer un véritable statut de la Fonction publique pour reconnaître le métier d’AESH ;
- donner l’accès à des formations qualifiantes à la hauteur des missions ;
- recruter les AESH qui manquent pour permettre à tous les élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement qui correspond pleinement à leurs besoins."