Gilets Noirs cherchent 1er Ministre

Gilets Noirs cherchent 1er Ministre

2 738 ont signé. Prochain objectif : 5 000 !
Lancée le

L'importance de cette pétition

Gilets Noirs cherchent Premier Ministre

Fin automne 2018, alors que des hommes et des femmes ordinaires, ramené.es tous les 3, 4 ans à un rôle d'électeur ou d'électrice, bloquaient les ronds points et s'emparaient de lieux dont ils étaient habituellement exclus;

Tandis que le gouvernement faisait adopter sa "loi asile et immigration" encore plus offensive  envers les immigré.e.s que les précédentes et qu'il portait les violences policières à leur comble;

Nous, habitant.e.s des foyers, locataires de la rue de nationalités différentes et personnes solidaires, avons décidé de ne plus nous cacher, de crier haut et fort qu' "on n'a pas peur de la mort, on a peur de l'humiliation".

Nous avons quitté nos activités quotidiennes, nous nous sommes levé.e.s pour un toit et des papiers, nous nous sommes organiser en un mouvement, les Gilets Noirs. Ce mouvement unit aujourd’hui des collectifs de lutte comme Droits devant!! ainsi que La Chapelle Debout.

Le 23 novembre 2018, nous étions 400 à manifester contre les centres de rétention, prisons pour étranger.es.

Le 16 décembre 2018, nous étions 720 personnes devant la Comédie Française afin d’exiger un rendez-vous avec le Ministère de l’Intérieur et revendiquer le droit à des papiers pour tou.te.s, à un logement digne et à la liberté de circuler et de s’installer.

https://www.youtube.com/watch?v=l7rs4qAzd-E&fbclid=IwAR1ivqpghcInKtSK3BTWUwwaOYcvsgopoFGnDFBpxtwD6pPTSikdIqxHQxo

Le 31 janvier 2019, après avoir obtenu un rendez vous avec le cabinet du préfet, nous étions 1500 à manifester devant la préfecture de Paris et y accompagner notre délégation.

https://www.facebook.com/notes/lameute/des-papiers-pas-des-policiers/497415783996088/

La 19 mai 2019, nous avons bloqué et occupé à 500 le terminal 2F de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, contre les déportations et pour exiger qu'Air France mette fin à sa collaboration avec l'Etat.

http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/aeroport-de-roissy-des-centaines-de-sans-papiers-occupent-le-terminal-2-19-05-2019-8075337.php?fbclid=IwAR26mSP1lZGD2XZqXhiWiPk6h2SNh9H_SVPK786tTAkInzYYEDe2gvdmYos

Le 12 juin 2019, nous avons occupé le siège de d'Elior à La Défense, le n°4 mondial en restauration collective, contre l'exploitation des sans papiers par les patrons, pour exiger qu'Elior se retire des centres de rétention et arrête d'y faire travailler les sans papiers contre eux-mêmes.

https://www.youtube.com/watch?v=sEDTVYXa7Cg&fbclid=IwAR2LEtN2XIkxa8Qu80_B6oV6gxPlWLtYVjvnCPjsI6JJXlm5F89ef9yWWt8

Avec Droits devant!!, courant 2016 et 2017, nous avons occupé à quatre reprises des administrations du Ministère du Travail (Inspection du travail, Direction Générale du travail – DGEFP et DIRECCTE) pour exiger la régularisation et l’égalité des droits pour tout-e-s les travailleur-euses sans-papiers, notamment celles et ceux contraints de travailler au noir.

Depuis novembre 2018, nous, les Gilets Noirs, nous nous réunissons en petits groupes ou en grandes AG, où l'on parle en plusieurs langues, du soninké au peul; nous nous organisons jour et nuit, non seulement pour obtenir des papiers, mais pour lutter contre le système qui produit des sans papiers.

Face à cette mobilisation, l'Etat et la préfecture suivent leurs vieilles méthodes: épuiser le mouvement dans des négociations sans résultats où, comme au guichet, chacun.e serait un dossier à étudier au cas par cas. Pourtant, nous sommes, depuis déjà longtemps, déterminé.e.s à ne plus attendre.

Nous continuerons notre combat dans les jours, les mois et les années à venir.

Nous vous appelons à nous soutenir dans notre combat et dans nos prochaines actions:

Toutes celles et ceux qui en ont marre de faire barrage contre l'extrême droite à chaque période électorale, qui sont persuadé.e.s que la lutte contre le racisme qui vient passe par le combat contre le racisme existant,

Toutes celles et ceux qui ne peuvent pas supporter de voir qu’il y a eu plus de 10 000 morts en Méditerranée depuis 2014, de voir que les gens crèvent dans les rues, qui en ont marre de seulement le déplorer,

Toutes celles et ceux qui considèrent que l'attente est une torture et que l'application du règlement de Dublin est un crime,

Tous ceux et toutes celles qui sont scandalisé.e.s lorsqu'on apprend que les gens se suicident dans les centres de rétention,

Toutes celles et ceux qui ne peuvent plus voir les étranger.è.s enfermé.e.s, persécuté.e.s dans les centres de rétention,

Toutes celles et ceux qui savent que chaque déportation détruit une vie,

Toutes celles et ceux qui pensent qu'aucun être humain n'est illégal,

Toutes celles et ceux qui sont contre toute sorte d'exploitation des êtres humains,

Toutes celles et ceux qui s'opposent aux guerres et aux pillages économiques,

Toutes celles et ceux qui pensent que c'est seulement par notre combat et par l'union de nos forces que nous pourrons nous libérer de nos chaînes et vaincre les inégalités,

Nous vous invitons à signer cette pétition et à soutenir en actes les Gilets Noirs pour l'obtention d'un rendez-vous avec le Premier Ministre.

Collectifs La Chapelle Debout et Droit Devant

Les Gilets Noirs en luttent

Pour suivre les Gilets Noirs

https://www.facebook.com/CollectifLaChapelleDebout/

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Lettre remise au Premier Ministre, Edouard Philippe, mercredi 12 juin 2019.

Monsieur le Premier Ministre,

Votre gouvernement a promulgué le 10 septembre 2018 la énième «loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie». Il a ainsi assumé que l’enfermement des étrangères et des étrangers est un mode de gestion des politiques migratoires et qu’il ne serait pas mis fin aux expulsions violentes, bien au contraire. De même, votre Ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dans la circulaire du 31 décembre 2018 adressée aux préfets de police, leur demande de garantir « une exécution effective des décisions d’éloignement » pour qu’on donne toute sa portée à cette loi.

Cette loi et les pratiques administratives des préfectures placées sous votre responsabilité ont entériné et aggravé les situations inextricables dans lesquelles se trouvent les dubliné.e.s, les demandeurs d’asile, les travailleurs sans-papiers, et tous les autres étrangers illégalisé.e.s. présents sur le territoire français.

Vous vous targuez d’être un rempart contre l’extrême droite en France et en Europe, contre le racisme qui vient, pourtant vous êtes le seul groupe organisé et armé qui chasse les immigré.e.s dans les rues, à la jungle de Calais ou à la montagne, qui les arrête en masse et les enferme. Le seul groupe organisé et armé qui déchire chaque matin les tentes, qui détruit les affaires, les papiers des migrant.e.s qui n’ont d’autre lieu pour passer la nuit que les marges d’une déchetterie à la périphérie de Paris. Le seul groupe organisé et armé qui guette les jeunes arabes et noir.e.s, dans la banlieue de Grenoble comme de Nantes, qui les traque et les envoie à mort. Le seul groupe organisé, armé et institutionnalisé qui produit des sous-humains à exploiter et à réprimer.
Le seul groupe organisé et armé qui envoie ses troupes pour empêcher la distribution de nourriture aux étranger.e.s., afin d’éliminer les points dits « de fixation ». Les identitaires se donnent du mal pour former une chaîne de plastique et de bois aux Alpes pour couper l’afflux de migration, mais votre gouvernement est le
seul groupe organisé et armé qui laisse les gens mourir à la mer, bientôt sous l’oeil des drones israéliens et qui finance la construction d’une forteresse militaire autour de l’Europe.

Sous votre mandat, Karim, originaire de Tunisie, et un jeune homme originaire d’Albanie se sont pendus dans leurs cellules des centres de rétention administrative de Marseille et Toulouse. Des tentatives de suicide et des actes graves d’automutilation ont lieu chaque jour dans les centres de rétention. T., mineure
de 15 ans enfermée au centre de rétention du Mesnil-Amelot a ainsi été hospitalisée 5 jours après avoir tenté de mettre fin à ses jours la semaine dernière.

L., une femme âgée somalienne, a été retrouvée morte le 2 avril dernier sous le pont de l’échangeur de la Porte de la Chapelle auprès d’un matelas et d’une tente, sous une couverture. Elle était enfermée dehors, assignée à résidence dans la rue, usée par les files d’attente interminables qui se forment chaque jour devant les portes des préfectures.

S., dubliné à la rue, originaire d’Afghanistan, a été chassé par la police des camps insalubres de Jaurès et Stalingrad à Paris. Il est condamné à errer 18 mois dans l’enfer de la Porte de la Chapelle sans eau ni nourriture, dans l’attente de la fin d’une procédure administrative absurde.

Amadou, arrivé en France il y a plus de 20 ans, qui travaille et cotise pour les françaises et les français, est à tout instant enfermable et expulsable. Sans titre de séjour, il est privé de sa liberté de circulation, enfermé en France. Il n’a pas pu aller voir sa famille restée au Sénégal depuis tout ce temps.

Nombreux sont celles et ceux qui travaillent dans des entreprises de nettoyage, du bâtiment ou de la restauration, à des heures auxquelles beaucoup de françaises et de français se reposent ou profitent de leur famille. Exploités, sous-payés, ils ramassent les déchets de la rue de Varenne et de la place Beauvau avant votre arrivée le matin en voiture avec chauffeur.

Face à ces situations, le mouvement des Gilets Noirs s’est formé, un mouvement qui mobilise 43 foyers d’Île de France et des locataires de la rue en lutte.
« Nous avons quitté nos activités quotidiennes et nous nous sommes levé.e.s » : Le 23 novembre 2018 c’est 400 habitant.es des foyers et locataires de la rue qui sont aux portes du musée de national de l’histoire de l’immigration. Le 16 décembre c’est 720 Gilets Noirs qui occupent le parvis de la Comédie française et qui force la Préfecture de Police de Paris à recevoir une délégation le 31 janvier. Ce
jour-là c’est 1500 Gilets Noirs qui accompagnent la délégation et qui fait fermer les bureaux de la préfecture de Cité.
Sous la pression de la rue, les responsables qui reçoivent la délégation ( M. Julien Marion, directeur de la police générale, M. Maxime Feghouli, adjoint sous-directeur de l’administration des étrangers, Mme. Catherine Kergonou, chef du 9ème bureau, Mme.Frédérique Charleux, adjointe au chef du 9ème bureau) et qui se prévalent d’un « pouvoir discrétionnaire, se sont engagés à entrer dans un processus de
négociation qui devait concerner tout le monde et se tenir sur un rythme mensuel. Mais dès le deuxième rendez-vous la parole n’a pas été tenue, et les fonctionnaires n’ont cessé de répéter, « on ne peut pas, c’est pas notre responsabilité, pas de notre compétence, il manque ce papier ».

C’est donc tout naturellement que nous nous adressons désormais à vous. Nous vous demandons de recevoir une délégation des Gilets Noirs à Matignon afin de mettre en place les conditions pour une régularisation collective de toutes et tous les militants du mouvement des Gilets Noirs.

Le 19 mai dernier c’est 500 Gilets Noirs qui bloquaient les activités du terminal 2F de Roissy Charles De Gaulle, visant Air France le principal collaborateur qui fait commerce de cette politique de la terreur dont vous portez aujourd’hui la responsabilité.
Nous continuerons à nous mobiliser et à demander l’obtention de logements décents et de papiers pour toutes et tous.

Les Gilets Noirs en lutte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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