Monsieur le Maire,

Les travaux du parc Boucicaut visant à installer une aire de jeux pour enfants et chasser les chiens du seul espace du quartier qui ne leur était pas interdit ont commencé. Vous ne nous contredirez pas, puisque l'équipe de architecte en a convenu sans difficulté.  Il existe un parc à jeux de l'autre côté de la rue, bien plus vaste. "Les résidentiels n'ont pas envie de traverser la rue", fait remarquer cette équipe.

Le problème des chiens n'est pas pour autant résolu. Les résidentiels voient désormais les chiens se promener encore plus près d'eux, sous leurs fenêtres : "300 chiens par jour, c'est difficile", se plaint l'un d'entre eux. Nous lui expliquons qu'aucune solution de rechange n'a été proposée, que nous avons le sentiment que notre maire agit comme si les Parisiens n'avaient pas de chiens : or, leur nombre a explosé avec le confinement !

Nous avons besoin d'espaces sans voitures pour promener nos chiens. Plus ces espaces seront grands, à l'instar du Champ de Mars, plus les nuisances seront diluées. C'est la concentration qui pose problème.

Le parc Javel semble idéal - en particulier, la grande promenade boisée sur la droite (en entrant par la rue Saint-Charles). Cette solution aurait le mérite de réconcilier les propriétaires de chiens, qui se sentent injustement malmenés, et les habitants des résidences Boucicaut.

L'incivilité de certains propriétaires est un fait. Ils sont loin d'être majoritaires, mais leur pouvoir de nuisance est malheureusement inversement proportionnel à leur nombre. Leurs mauvaises pratiques rejaillissent sur la grande majorité des propriétaires de chiens, et ruinent le respect remarquable dont ils font preuve, certains allant jusqu'à ramasser, dans le parc Boucicaut, les déjections des autres. 

Monsieur le Maire, vous le savez : les chiens ne disparaîtront pas d'un coup de toboggan magique. C'est pourquoi nous vous prions instamment d'introduire, au cours de votre mandat, la part de realpolitik qu'exige le "vivre tous ensemble", chiens compris.