En cette période de fin d’abondance, le conseil départemental de la Haute-Savoie, sous l’égide de son Président, Martial SADDIER, s'apprête à gaspiller au moins 100 millions d’euros dans l'organisation des championnats du monde de cyclisme. Ce projet mirifique prévoit la construction d‘un vélodrome couvert pour environ 50 millions d’euros. Une aberration économique et écologique dont le coût pharaonique sera supporté par les contribuables et les entreprises Haut-Savoyardes. 

En France, on dénombre 120 000 licenciés à la Fédération française de cyclisme, environ 3,5% seulement pratiquent le vélo de piste, ce qui représente un public de… 4 200 adeptes sur tout le pays. Ces cyclistes minoritaires ont déjà à leur disposition pas moins de 125 pistes ou anneaux de vitesse, répartis partout en France. Ce qui donne une moyenne de 33 “pistards” par site.

À l’inverse, en Haute-Savoie on dénombre environ 40 000 utilisateurs réguliers de la petite reine (presque dix fois plus), pourtant nous ne dépassons que péniblement les 200 km de pistes cyclables.. Et sommes champions du retard sur les questions d’éco-mobilité. Il est temps de prioriser la dépense publique !   

Le  vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines dont le coût initialement annoncé était de 74 millions d'euros a finalement coûté la bagatelle de 101 millions d’euros. Le département de la Haute-Savoie a-t-il réellement les moyens de cette ambition aussi démesurée qu’inutile ? De combien seront les dépassements budgétaires ? Comment sera compensé le gaspillage de foncier ?

Le vélodrome de Roubaix annonce un déficit annuel de 850 000 euros, le contribuable Haut-Savoyard n’a pas à supporter, pour les quarante années à venir, les 34 millions d'euros de déficit cumulé d’une infrastructure utilisée par une poignée de cyclistes…  

À l’heure où les enjeux sont nombreux pour la Haute-Savoie, transition écologique, protection de l’industrie, explosion démographique, manque de personnel soignant, relations transfrontalières, manque de places en EPHAD, l'exécutif du département est incapable de répondre politiquement à ces enjeux, pire encore, il enchaîne les échecs, l’abandon du “FuniFlaine” en est exemple…

Plus que jamais, il doit abandonner cette candidature farfelue pour, enfin, œuvrer à l’amélioration du quotidien de Haut-Savoyard et entamer la transition écologique avec pragmatisme et vision.