A response to the report from the Committee on Academic Freedom at uOttawa
A response to the report from the Committee on Academic Freedom at uOttawa
Pourquoi cette pétition est importante
Une réponse au rapport du Comité sur la liberté académique à uOttawa
A response to the report from the Committee on Academic Freedom at uOttawa
*** English follows
Nous sommes plusieurs professeur.e.s à l’Institut d’études féministes et de genre à être profondément déçu.e.s et inquièt.e.s suite au dépôt du rapport du Comité sur la liberté académique. A priori, le rapport défend la liberté académique contre la censure, un principe sur lequel il semble évident que toute la communauté universitaire converge. Néanmoins, nous suggérons d’en faire une lecture attentive aux rapports de pouvoir qui existent dans notre communauté universitaire et qui nous semble être la plus grande faille de ce rapport. Selon notre analyse, le rapport adopte une approche centrée sur les perspectives de professeur.e.s blanc.he.s, et sous-entend que leurs expériences ont une valeur supérieures à celles des personnes Noir.e.s, Autochtones et racisé.e.s. Cela a pour effet de neutraliser les voix des étudiant.e.s et des professeur.e.s Noir.e.s, Autochtones et racisé.e.s et a pour effet de maintenir une version monolithique du pouvoir. Au lieu de mobiliser des arguments sur la liberté académique pour légitimer la prétendue nécessité d’utiliser le mot en N en salle de classe, nous devons accueillir les critiques venant des étudiant.e.s et professeur.e.s Noir.e.s, Autochtones et racisé.e.s comme une voie qui puisse nous aider à dépasser l’ignorance épistémique, plutôt que comme une circonstance qui suscite la peur.
La peur
La peur est bel et bien le moteur du rapport. Le mot « peur » apparaît 63 fois dans les 196 pages du rapport dévoilé la semaine dernière : « La peur de réprobation publique », « peur de représailles », « climat de peur », « peur de ne pas avoir leur promotion », « peur des évaluations », « peur de prendre la parole », « peur d’être dénoncés ‘hors contexte’ », « peur de se faire accuser d’appropriation cultuelle », peur « de se faire incriminer et harceler pour avoir commis une erreur involontaire ». « Certains professeurs ont ‘peur’, littéralement », écrit un.e professeur.e. Mais à qui appartient cette peur dont on témoigne dans ce rapport? Que rend possible cette peur ? Et qui est caricaturé comme dangereux et faisant peur ?
Selon le mémoire soumis par le caucus BIPOC, il n’y a pas eu d’effort de consultation significative avec les professeur.e.s et les bibliothécaires Noir.e.s, Autochtones et Racisé.e.s de l’Université d’Ottawa qui ont été « invité à participer avec un préavis d’une semaine, en été, dans le cadre d’une pandémie mondiale ». D’ailleurs, le mémoire du caucus BIPOC explique : « Maintenant que certains d’entre nous sont ici et que notre nombre augmente nominalement en raison de décennies de luttes antiracistes, nous subissons collectivement de nombreux contrecoups racistes et souvent, des conditions de travail hostiles. Alors que certain.e.s d’entre nous sont prêt.e.s à partager ces expériences, d’autres n’ont aucun intérêt à revivre ces expériences traumatisantes de racisme et d’exclusion sur le campus, étant donné le manque de réponse institutionnelle à celles-ci ». Sans efforts importants déployés pour inclure les personnes Noir.e.s, Autochtones et racisé.e.s du campus, leurs expériences sont marginalisées dans ce rapport. Nous contestons donc les conditions même de ces consultations.
La surreprésentation de personnes blanches
De plus, on identifie nettement deux biais méthodologiques en ce qui concerne une surreprésentation dans l’échantillon. Premièrement, les professeur.e.s blanc.he.s sont déjà largement surreprésenté.e.s dans le corps professoral. Deuxièmement, certain.e.s professeur.e.s blanc.he.s se sentent particulièrement concerné.e.s par l’appel des protections de liberté académique et ceci créent un biais d’auto-sélection. Donc pour répondre à la question de savoir à qui appartient la peur dont on témoigne dans ce rapport, on peut penser que c’est surtout la peur des personnes blanches qui se sentent concernées par leur liberté académique. Et c’est leur peur qui est surtout validée. La peur des personnes Noires, Autochtones et racisées est ainsi mise sous silence par les conditions de la consultation.
Nous insistons sur la nécessité de ne pas croire que la peur est toujours un sentiment « innocent » ni l’expression de l’existence d’un danger. La peur des personnes blanches lorsque ces dernières se font interpeler quant à leur responsabilité dans le maintien du racisme systémique est le plus souvent symptomatique de la peur de perdre leur pouvoir. Doit-on rappeler que c’est souvent au nom de la peur qu’on pratique le racisme.
L’accusation « idéologique »
En qualifiant de façon répétée d’« idéologique » le travail antiraciste, les revendications de liberté académique dans le rapport s'inscrivent dans une vision anhistorique de l'université moderne façonnée par les notions d'objectivité qui viennent camoufler le patriarcat et la suprématie blanche. Le rapport et ses recommandations convient ainsi la lectrice et le lecteur à s’impliquer émotivement dans la question de liberté académique, à percevoir cette question de la perspective des professeur.e.s blanc.he.s, de se mettre à leur place, de voir le monde à travers leurs yeux. Le rapport adopte une perspective très subjective et politiquement campée, sans pour autant nommer ce positionnement de façon explicite. Il défend, autrement dit, la position dominante blanche.
Comme l’explique le professeur et auteur Daniel Heath Justice, peu importe notre ethnicité, « nous avons été formés par la culture dominante à voir la blanchité comme normative et éternelle » (Nous sommes des histoires, 120). Par exemple, trop souvent, le matériel d’un cours ainsi que les outils critiques qui guident les étudiant.e.s et les chercheur.e.s dans leurs études ont été principalement développés par des érudits blancs qui se positionnent en tant que spécialistes ou experts. Cette situation est anti-scientifique et anti-curieuse, comme le dirait Françoise Vergès. En tant que féministes, nous avons l’habitude d’avoir nos recherches scientifiques traitées d’idéologies. Or, le contraire du féminisme et de l’antiracisme n’est pas une position de neutralité. Nous exprimons notre solidarité envers les théoricien.nne.s antiracistes et anticoloniales à cet égard, et nous encourageons nos collègues à saisir la capacité productive de ces théories, pour l’avancée de la justice sociale et des connaissances, notamment à l’intérieur de nos salles de classe.
Transformations nécessaires
Selon Malinda S. Smith, la vice-provost de la diversité, de l’équité et de l’inclusion à l’Université de Calgary, le Canada traverse une importante transformation sociale façonnée par « la diversité parmi les peuples autochtones, les générations de schémas établis en matière de diversité ethnique et raciale et les nouvelles vagues de migration transfrontalière » (Smith, 2018). De tels changements nécessitent une transition dans les domaines d’enseignement autant que dans les recherches « afin de passer d’une pensée sur la diversité souvent banale et minimalement descriptive » à un engagement plus critique (Smith, 2018).
Cette transformation demande une remise en question de nos approches actuelles en matière de diversité, « car celles-ci sont fondées sur une vision d’autrefois, plutôt que sur la réalité actuelle » (Smith, 2018). Or, les héritages du colonialisme et de l’esclavage continuent de résonner dans les institutions canadiennes et auprès de la société en général, alors qu’un changement transformateur s’avère absolument indispensable pour notre avenir collectif. La peur suscitée par le soi-disant manque de liberté académique vise plutôt à faire valoir les intérêts des professeur.e.s blanc.he.s aux dépens de ceux des étudiant.e.s racisé.e.s. Finalement cette peur s’exprime aux dépens des transformations antiracistes que plusieurs professeur.e.s blanc.he.s perçoivent comme étant menaçantes.
Tours de passe-passe
Par l’usage de différents stratagèmes, ces revendications de liberté académique sont souvent accompagnées de faux-semblants et de stéréotypes. Et les réactions affectives des personnes blanches empêchent souvent les discussions sérieuses sur le racisme. Dans le livre, The Equity Myth : Racialisation and Indigeneity at Canadian Universities, on explique ce phénomène : « Quoi, tu me traites de raciste ? […] conduit généralement à une gamme de réponses émotionnelles fortes, y compris la colère, la blessure, le déni, la rationalisation, ainsi que des efforts pour trouver des explications alternatives. Ainsi, alors que de nombreuses personnes sont choquées d'entendre que le racisme existe dans les universités que les critiques de l'antiracisme considèrent comme des bastions de « progressistes », c'est souvent parce qu'ils conçoivent le racisme sous ses formes manifestes ou explicites, comme des préjugés ou des attitudes erronées plutôt qu’institutionnel ou faisant partie d'une culture organisationnelle résistante au changement […] Cette incompréhension de ce qui constitue réellement la racisation, en rejetant le ‘blâme’ sur les personnes racisées, fait également taire leurs voix » (2017 : 9).
De plus, en se positionnant comme des victimes des personnes racisées, les femmes blanches jouent parfois le jeu du patriarcat blanc. Lisez White Tears/Brown Scars de Ruby Hamad. Selon Hamad, « le trope de la demoiselle blanche en détresse » est une innocence brandie de manière stratégique. La détresse se traduit assez rapidement en posture défensive lorsque la domination blanche est menacée. Mais notez également qu’Hamad souligne que les larmes des femmes blanches ne fonctionnent pas lorsque les hommes blancs sont les coupables. Nos allégeances sont avec les femmes racisées et autochtones, les personnes trans et non binaires, les personnes avec handicap.
À cause de l’inaction de la part de l’université depuis des décennies, les étudiant.e.s qui voient du racisme en salle de classe n’ont pas de recours à un système fiable pour les protéger. Comme le soutient avec conviction un.e étudiant.e du Collège de Maisonneuve, « on semble, en effet, oublier qu’il existe un rapport de pouvoir asymétrique à l’avantage de l’enseignant.e dans une salle de classe: l’enseignant.e est responsable du succès ou de l’échec des étudiant.es. De plus, contrairement à ce que les débats laissent entendre, au Québec, le nombre de professeur.es suspendu.es ou renvoyé.es suite à des plaintes étudiantes est anecdotique, voire nul, en comparaison avec les étudiant.es subissant expulsions, abandons et échecs ». Si l’université prend la réconciliation et l’antiracisme au sérieux, c’est à l’université de dédier des ressources nécessaires et passer à l’action. Les étudiant.e.s ne devraient pas être accablé.e.s par ce travail.
Appel aux professeur.e.s blanc.he.s antiracistes à participer
En fin de compte, le rapport nous apprend surtout que plusieurs professeur.e.s blanc.he.s ont peur des transformations en cours sur notre campus en raison de décennies de luttes antiracistes et anticoloniales. On appelle aux professeur.e.s blanc.he.s qui font partie des luttes antiracistes de jouer leur rôle d’allié.e.s et de soutenir nos collègues à transformer cette peur en ouverture vers la transformation antiraciste. Nous devons sortir de l’ignorance épistémique que nous imposent le racisme et la blanchité. Nous vous encourageons à écouter, et à engager des conversations même quand c’est difficile et inconfortable. Nous avons besoin de communiquer et de diffuser l’apport du changement collectif antiraciste et anticolonial à notre communauté universitaire. Écoutez et répondez sans indignation et jugement : le travail antiraciste est un travail d’amour radical. Développez et pratiquez les compétences nécessaires pour mener ces conversations de manière réfléchie. Partagez les ressources. Lisez et écoutez les personnes racisées quand elles et ils critiquent le racisme systémique sur notre campus et dans nos communautés. Par exemple, lisez et travaillez pour mettre en œuvre les recommandations du caucus BIPOC dans les déclarations précédentes. Travaillez sous la direction et en collaboration avec des collègues et des étudiant.e.s racisé.e.s et surtout, écoutez attentivement et activement. Remettez en question le pouvoir de la majorité blanche lorsqu’elle s’accapare la « liberté académique ». Le travail devant nous est énorme.
Nous ne pouvons pas soutenir les recommandations du rapport. La création de politiques basées sur la peur de certaines personnes blanches ne conduira jamais à un avenir collectif inclusif et juste. Si vous êtes d'accord, veuillez signer et partager.
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We are several professors at the Institute of Feminist and Gender Studies who are deeply disappointed and troubled by the report from the Committee on Academic Freedom. At first glance, the report seems to defend academic freedom against censorship, a principle on which the entire university community can agree. But we encourage everyone to read it carefully to consider the power relations that exist on our campus. According to our analysis, the report focuses on the perspectives of white professors and suggests that their experiences are of greater value than those of Black, Indigenous and racialized people. This has the effect of neutralizing the voices of Black, Indigenous and racialized students and professors in order to maintain a monolithic version of power. Instead of mobilizing arguments about academic freedom to legitimize the alleged need to use the N word in the classroom, we must welcome criticism from Black, Indigenous and racialized students and professors to help us overcome epistemic ignorance, rather than as a circumstance that elicits fear.
Fear
Fear is indeed the driving force behind the report. The word “fear” appears 63 times in the 196 pages of the report unveiled last week: "Fear of public disapproval", "fear of reprisals", "climate of fear", "fear of not being promoted", " fear of evaluations ”,“ fear of speaking out ”,“ fear of being denounced 'out of context' ”,“fear of being accused of cultural appropriation”, “fear of being incriminated and harassed for having made an involuntary mistake”. “Some professors are literally 'scared',” writes one professor. But whose fear do we hear in this report? What does this fear make possible? And who is being caricatured as dangerous and scary?
According to the brief submitted by the BIPOC caucus, there was no effort at meaningful consultation with Black, Indigenous and racialized professors and librarians at the University of Ottawa, who were invited to participate “with one week's notice in the summer in an ongoing global pandemic”. Moreover, the brief from the BIPOC caucus explains: “Now that some of us are here and our numbers are growing nominally due to decades of anti-racist advocacy and organizing, we collectively experience much racist backlash and often, hostile working conditions. While some of us are willing to share these experiences, others have no interest in reliving our traumatic experiences of racism and exclusion on campus, given the lack of institutional response to them”. Without significant efforts to include BIPOC people on campus, their experiences are marginalized in this report. We therefore take issue with the very conditions of these consultations.
Overrepresentation of white people
In addition, two methodological biases are clearly identifiable with regard to an over-representation in the sample. First, white professors are already vastly overrepresented in the faculty. Second, some white professors feel particularly concerned by the call for academic freedom protections and this created a self-selection bias. Consequently, to answer the question, whose fear do we hear in this report: we mainly hear about the fear of white people who are concerned about their academic freedom. It is their fear that is validated. Black, Indigenous and racialized people’s fear is thus silenced by the very conditions of the consultation.
We stress that fear is not always an “innocent” feeling, nor is it always accompanied by the existence of danger. White people’s fear when they are questioned about their responsibility in maintaining systemic racism is more often than not symptomatic of their fear of losing power. We must remember that racism is often practiced in the name of fear.
The “Ideological” Accusation
By repeatedly calling anti-racist work “ideological”, academic freedom claims in the report take an ahistorical view of modern universities, which have been shaped by notions of objectivity that camouflage patriarchy and white supremacy. For example, the report and its recommendations invite the reader to get emotionally involved in the issue of academic freedom, to perceive this issue from the perspective of white professors, to put themselves in their shoes, to see the world through their eyes. Thus, the report adopts a very subjective and ideological perspective without naming this position explicitly. It defends, in other words, the dominant white position.
As professor and author Daniel Heath Justice explains, no matter our ethnicity, “we have been trained by the mainstream culture to see whiteness as normative and eternal” (Nous sommes des histoires, 120). For example, too often, course material and the critical tools that guide students and researchers in their studies have been primarily developed by white scholars who position themselves as specialists or experts. This situation is anti-scientific and anti-curious, as Françoise Vergès might say. As feminists, we are used to having our scientific research treated as mere ideology. However, the opposite of feminism and anti-racism is not neutrality. We express our solidarity with anti-racist and anti-colonial theorists in this regard, and we encourage our colleagues to grasp the productive capacity of these theories for the advancement of social justice and knowledge, especially within our classrooms.
Necessary transformation
According to Malinda S. Smith, Vice Provost of Diversity, Equity and Inclusion at the University of Calgary, Canada is going through an important social transformation shaped by “diversity among Indigenous peoples, generations of established patterns of racial and ethnic diversity, and new waves of trans-border migration” (Smith, 2018). Such changes require a transition in both academic and research fields “to shift from often mundane and minimally descriptive thinking about diversity” to more critical engagement (Smith, 2018).
This transformation calls for the questioning of our current approaches to diversity, “because they are based on a vision of the past, rather than current reality” (Smith, 2018). But legacies of colonialism and slavery continue to resonate in Canadian institutions and in society at large, so transformative change is absolutely essential for our collective future. The fear generated by the so-called lack of academic freedom is aimed at asserting the interests of white professors at the expense of racialized students. Ultimately this fear is expressed at the expense of essential transformations that many white professors perceive as threatening.
Smoke and mirrors
These demands for academic freedom and their smoke and mirrors are often accompanied by false equivalencies and stereotypes. The emotional reactions of white people also often prevent serious discussions about racism. In the book, The Equity Myth: Racialization and Indigeneity at Canadian Universities, the authors explain this phenomenon: “What, you’re calling me a racist? … usually leads to a range of strong emotional responses, including anger, hurt, denial, rationalization, as well as efforts to find alternative explanations. Thus while many people are shocked to hear that racism exists at universities that critics of anti-racism see as bastions of ‘progressives’, it is often because they conceive of racism in its overt or explicit forms, such as prejudices or mistaken attitudes rather than as institutional or part of an organizational culture that is resistant to change …. This misunderstanding of what actually constitutes racialization, placing the 'blame' on the racialized, also silences their voices” (2017: 9).
What’s more, white women must also listen to and support racialized women rather than mobilizing tears as victims to keep white patriarchy in place. Read Ruby Hamad's White Tears / Brown Scars. According to Hamad, “the white damsel in distress trope” is strategically wielded innocence. Distress translates quickly into a defensive posture when white supremacy is threatened. But also note that Hamad points out that white women's tears don't work when white men are the culprits. We stand with racialized and Indigenous women, trans and non-binary people and people with disabilities.
Due to decades of university inaction, students who see racism in the classroom do not have recourse to a reliable system to deal with the issue. As a student from Collège de Maisonneuve convincingly argues, “we seem, in fact, to forget that there is an asymmetric power relationship to the advantage of the teacher in a classroom: the teacher is responsible for the success or failure of the students. In addition, contrary to what the debates suggest, in Quebec, the number of professors suspended or fired following student complaints is anecdotal, even nil, in comparison with students suffering expulsions, dropouts. and failures”. If the university takes reconciliation and anti-racism seriously, it is up to the university to dedicate the necessary resources and take action to protect racialized students. Students should not be burdened with this work.
Calling in anti-racist white professors
In the end, the report tells us above all that many white professors are afraid of the transformations underway on our campus thanks to decades of anti-racist and anti-colonial struggles. We call on white professors who take part in anti-racist struggles to be allies and support our colleagues in transforming this fear into openness to anti-racist transformation. We must fight ignorance imposed on us by racism and white supremacy. We encourage you to listen and to engage in conversations even when it is difficult and uncomfortable. We need to communicate and disseminate the contribution of collective anti-racist and anti-colonial change to our university community because there is much to gain. Listen and respond without indignation and judgment: antiracist work requires radical love. Develop and practice the skills to conduct these conversations in a thoughtful manner. Share resources. Read and listen to racialized people when they criticize systemic racism on our campus and in our communities. For example, read and work to implement the recommendations of the BIPOC caucus in previous statements. Work under the guidance of and in collaboration with colleagues and racialized students, and above all, listen attentively and actively. Challenge the power of the white majority when it comes to “academic freedom”. The work ahead of us is enormous.
We cannot support the report's recommendations. Creating policies based on the fear of white people will never lead to an inclusive and just collective future. Please sign and share if you agree.
Jamie Chai Yun Liew
Director, Institute of Feminist and Gender Studies
Corrie Scott
Directrice adjointe, Institut d’études féministes et de genre
Michael Orsini
Professor, Institute of Feminist and Gender Studies
Leila Benhadjoudja
Professeure adjointe, Institut d’études féministes et de genre
Gulzar R. Charania
Assistant Professor, Institute of Feminist and Gender Studies
Mythili Rajiva
Associate Professor, Institute of Feminist and Gender Studies
Dalie Giroux
Professeure, Institut d’études féministes et de genre
Nadia Abu-Zahra
Joint Chair in Women’s Studies, University of Ottawa and Carleton University
Délice Mugabo
Professeure adjointe, Institut d'études féministes et de genre
Kathryn Trevenen
Professeure agrégée, Institut d’études féministes et de genre
Shoshana Magnet
Professor, Institute of Feminist and Gender Studies