Depuis juin 2021, sous l'impulsion du syndicat Solidaires étudiant•e•s Paris 1, un collectif d'étudiant•e•s "sans papiers" s'est formé à Paris 1 afin de déposer collectivement des dossiers d'inscription dérogatoire auprès de la présidence de l'université. Les étudiant•e•s étranger•e•s et notamment extra européen•ne•s subissent, au même titre que les étudiant•e•s français•e•s, une sélection sociale violente via les plateformes Campus France, ParcourSup et Ecandidat. Selon le pays d'origine, cette sélection s'intensifie, certains diplômes étant considérés comme inférieurs aux diplômes français et européens, voire même pas reconnus par le logiciel d'équivalence ENIC-NARIC. Pour les personnes sans titre de séjour résidant en France et souhaitant reprendre des études, c'est la double peine : non seulement leurs diplômes sont généralement dévalués, mais en plus la procédure de sélection par lesquelles ils et elles doivent passer, à savoir la Demande d'Admission Préalable - dossier vert, est largement inadaptée et fortement discriminante (https://uniondesetudiantsexiles.org/archives/1205 

Ainsi, bien qu'il est théoriquement possible de s'inscrire à l'université sans titre de séjour en cours de validité (le personnel de la fac n'étant pas une annexe de la préfecture), dans les faits, les inscriptions pour les personnes sans papiers n'aboutissent jamais, à la fois par le manque d'informations, mais aussi par les exigences démesurées demandées aux étudiant•e•s passant par cette procédure, dont les modalités de traitement des dossiers sont par ailleurs extrêmement floues.

Si nous dénonçons toute forme de sélection dans l'enseignement supérieur, nous trouvons celle opérée par la présidence de Paris 1 au cours de notre campagne d'inscription collective particulièrement malhonnête et indigne d'une université qui revendique placer les étudiant•e•s exilé•e•s au cœur de ses préoccupations académiques. 

En effet, après un premier rendez-vous plus que mitigé avec une équipe présidentielle complètement perdue à qui nous avons remis une vingtaine de dossiers d'inscription dérogatoire, suivi de plus d'un mois de silence radio, nous avons eu l'amère surprise d'apprendre que les dossiers avaient été étudiés par dessus la jambe par un unique Vice Président. Ce dernier a ensuite pris seul la décision de refuser l’intégralité des dossiers, sans aucune concertation avec les UFR quant au nombre de places disponibles dans chaque filière. Ainsi, les raisons évoquées pour les refus individuels qui ont été adressés à tout•e•s les candidat•e•s ont notamment concerné l'âge des personnes souhaitant s'inscrire (comme si cela justifiait un motif de discrimination à la reprise d'études ?), ainsi que les parcours des candidat•e•s (comme si plusieurs années suivies dans l'enseignement supérieur à l'étranger étaient inférieures à un bac obtenu en France et justifient un refus d'inscription en L1 ?). 

Face à des étudiant•e•s "sans papiers" qui se mobilisent pour reprendre des études en France, la présidence de Paris 1 répond encore une fois par plus de mépris et plus d'indifférence. Nous sommes bien loin des promesses de campagne qui nous avaient été faites en décembre 2020 par Madame la Vice-présidente Soraya Messahi-Bahri, qui avait, pour rappel, promis une réception bienveillante de nos demandes d'inscriptions...

Nous n'en resterons pas là, et nous continuerons de défendre une fac réellement ouverte à toutes et tous les personnes possédant un bac ou équivalent, sans condition de nationalité, de titre de séjour ou d'âge ! Nous exigeons dès à présent un nouveau rendez-vous avec la présidence pour examiner de nouveaux dossiers que nous souhaitons lui transmettre, ainsi qu'une réexamination des dossiers refusés, et ce dans les plus brefs délais. Nous avons été plus que calmes et respectueux•ses, mais notre patience a des limites, la rentrée approchant à grands pas. 

Si vous aussi vous êtes sensibles à la cause des étudiant.e.s sans facs et souhaitez nous soutenir, nous vous invitons à signer notre pétition. 

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