Lettre ouverte aux élu.es du Conseil d'Administration 

Notre directeur d’école des Beaux-Arts d’Angers est en arrêt maladie depuis le 18 mai 2022.

Dans un contexte de souffrance au travail généralisé qui dure depuis bientôt un an, nous sommes très inquiet.es de sa situation.

Les équipes pédagogiques, administratives, techniques et les étudiant.es de TALM-Angers soutiennent leur directeur, son projet et ses choix pédagogiques.

En 18 mois, Antoine Réguillon a :

- valorisé le patrimoine industriel du site en ouvrant avec l’Usine Giffard, la galerie d’art La Distillerie au sein de l’école (+30 000€ pour l’établissement)

- mis en place la formation « Régie de l’Art » ouverte aux étudiant.es des filières techniques (+ 4000€ par étudiant concerné pour l’établissement)

- initié un dispositif de professionnalisation pour TALM « Les Affluentes » dont un réseau de résidences angevines d’artistes diplômé.es avec l’école d’art du Choletais, Fontevraud, le Centre d’Art LE MAT et Emmaüs 49, acteurs du territoire dans un cadre de professionnalisation et le relais d’opportunités auprès des ces jeunes artistes qui ont abouti à des projets en partenariat avec la ville d’Angers, de Saumur et de Cholet.

- mis en place d’un parcours de master ECRAN de Cinéma d’animation avec le festival PREMIERS PLANS et la NEF de Fontevraud impliquant la création d’un atelier technique « la Maison de l’Image » au sein de l’école ;

- soutenu la réhabilitation d’un espace de projection « salle KINOS » qui, en parallèle a permis le développement de partenariat avec l’association Cinémas d’Afrique, l’accueil de formations et ateliers du Pôle des Arts Visuels.

- accompagné avec les enseignant.es concerné.es le projet PATERN de double master en partenariat avec Polytech

- mis en place des actions sociales en direction des quartiers d’Angers à travers les cours publics et des étudiant.es/professeurs et diplômé.es de l’école.

- renforcé des partenariats historiques et locaux mais délaissés ces dernières années comme le CNDC, le PAD, l’université d’Angers ou encore les musées d’Angers.

- participé au dynamisme et au développement du secteur des arts visuels d’Angers sur demande de son Adjoint à la culture, notamment en participant à des rencontres professionnelles comme des journées d’études ou encore des jurys.

- permis la mise en valeur et la concrétisation de la transversalité et de la singularité des enseignements propres à cet établissement.

- contribué au dialogue et à une coopération entre les équipes administratives, techniques, pédagogiques et les étudiant.es de TALM-Angers, chose inédite depuis la création de l’école en Établissement Public de Coopération Culturelle.

Nous, professeurs, équipes administratives et techniques et étudiant.es souhaitons que se poursuive et se construise le travail engagé depuis son arrivée dans un climat serein.

Nous estimons que des fonds nécessaires doivent être alloués à son projet et nous lui accordons toute notre confiance quant à sa gestion financière.

La Direction Générale des 3 établissements de l’ESAD TALM (Angers, Tours et Le Mans) laisse planer le doute sur une mauvaise utilisation de l’argent public ; or, nous constatons que l’argent utilisé par notre établissement sert uniquement aux projets de notre établissement :

- professionnalisation des étudiant.es par le développement des monitorats.

- pérennisation des postes précaires, dans un dialogue social toujours renouvelé.

- partenariats pour des projets d’envergure et concrets dont les bénéfices pour les étudiant.es et les équipes sont évidents et immédiats et qui participent au financement de l'école d'Angers.

- engagement dans un réel projet artistique digne d’une école d’art, tant au niveau local qu’international.

A l’heure où nos étudiant.es passent leur diplôme, par la décision arbitraire de la Direction Générale et de la Direction Administrative et Financière de fermer toutes les lignes budgétaires de l’école d’Angers, ielles se retrouvent dans l’impossibilité de travailler dans des conditions acceptables :

-plus de nouveaux livres en bibliothèque,

-plus d’impressions

-plus de bois ni de terre

-plus de papier ni d’encres

-plus de matériels ni de produits

-plus de remboursements des frais engagés

La Direction Générale, élue sur un projet pédagogique fantôme, impose une vision sans collégialité, déconnectée des réalités que notre directeur et nous éprouvons sur le terrain au quotidien.

Vous, élu.es et membres du Conseil d’Administration de TALM, n’écoutez qu’une seule voix.

Il est temps que nous fassions entendre publiquement la nôtre. Nous nous tiendrons aux côtés de notre directeur envers et contre tous, pour défendre son projet qui est le nôtre.