Sauvons la Maladrerie, patrimoine architectural du XXème siècle en danger
Sauvons la Maladrerie, patrimoine architectural du XXème siècle en danger
L'importance de cette pétition

Il était une fois, un quartier hors du commun situé aux portes de Paris, au Fort d’Aubervilliers plus exactement, en Seine-Saint-Denis. Le quartier de la Maladrerie, éco-quartier avant l’heure, a été conçu par l’architecte Renée Gailhoustet. Il est labellisé patrimoine du XXème siècle. Il fait l’objet d’un programme de travaux qui dénaturera ce qui constitue son originalité et ses fondements : ses terrasses-jardins.
Nous, habitants de la Maladrerie, attirons l’attention sur les dangers des travaux de réfection des terrasses jardins entrepris par le bailleur social portant atteinte à la cohérence architecturale et patrimoniale de cet ensemble.
En effet, notre quartier est l’une des rares réalisations de ce type d’architecture de logements sociaux en gradins, où chaque logement présente un plan unique, novateur, la plupart se prolongeant à l’extérieur par une terrasse-jardin en étage ou un jardin en pleine terre en rez-de-chaussée. Aussi l’un des concepts de cette architecture est d’être végétalisée telle une colline urbaine, faisant d’elle une architecture exceptionnelle et qui, est donc classée patrimoine du XXème siècle.
Cette architecture ne peut pas se concevoir sans une végétalisation généreuse recouvrant murs et garde-corps. Or, les solutions techniques retenues par le bailleur social pour la réfection de ces jardins concourent au contraire à la réduire voir à la supprimer pour les petites terrasses et vont à l’encontre du concept d’origine de Renée GAILHOUSTET. Ces terrasses ont fait l’objet de multiples tentatives de minéralisation par les équipes techniques et administratives successives du bailleur social. Face à ces campagnes, une association, née en 1995, a organisé la résistance et permis de préserver l’essentiel des terrasses-jardins en étage, mais malheureusement un petit nombre de terrasses a déjà été dallé. Certaines sont fuyardes, ce qui prouve que le fait d’avoir enlevé la terre n’a pas réglé le problème de l’usure de l’étanchéité. Nous demandons au bailleur social de les remettre en terre.
Aujourd’hui de façon plus sournoise la tentation de daller les terrasses réapparaît d’une part sous la forme d’une périphérie dallée de 40 cm pour chaque terrasse au nom de la zone stérile - alors que le DTU ( Document Technique Unifié) ne l’impose pas pour les terrasses de moins de 100 m² - et d’autre part sous la forme d’une réduction pour les grandes et moyennes terrasses d’environ un tiers de leur surface de terre au profit d’une aire dallée sur plot devant les portes fenêtres, les petites terrasses devraient être ainsi totalement dallées.
Il faut que le bailleur social maintienne l’intégralité de la terre de façon à laisser l’initiative aux locataires de poser, s’ils le souhaitent, des dalles en bois, minérales ou en pierre, cette solution permet de retrouver la terre végétale à tout moment pour le bien être des prochains occupants. Les habitants de la Maladrerie demandent au bailleur social de ne pas daller sur plots de façon définitive une partie du jardin suspendu. Le bailleur social a bien pris connaissance de notre opposition mais il n’en a pas tenu compte. Il a commencé depuis quelque temps une 1ère phase de travaux sur 4 terrasses témoins, ensuite suivront les travaux sur une centaine de terrasses. Il est très urgent d’intervenir pour stopper ce travail de sabordage de la Maladrerie, d’où notre action pour informer et alerter l’opinion publique. En effet, outre une dégradation de l’image de la cité, qui entrainerait encore davantage de paupérisation et de dégradations, ces travaux présentent le risque de dommages écologiques majeurs. Les terrasses jardins abritent une faune et une flore variée. Par ailleurs, la végétation apporte une bonne qualité climatique qui est aujourd’hui au programme des grandes villes, comme par exemple dans le Plan Climat de la ville de Paris.
Cette cité fait partie du patrimoine architectural, il faut la préserver. Nous sollicitions tous les Albertivillariens, les Séquano-dionisiens, les Franciliens et les Français à se mobiliser pour nous aider à porter notre voix auprès du bailleur et des institutions afin de sauvegarder ce patrimoine architectural.