Sauvez les agriculteurs sinistrés qui produisent de la beauté!

Sauvez les agriculteurs sinistrés qui produisent de la beauté!

Lancée le
10 novembre 2023
Signatures : 22 892Prochain objectif : 25 000
469 personnes ont signé cette semaine

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Hubert DEBBASCH

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Ministre de l’agriculture,

Monsieur le Président de la Région Bretagne,

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2023, la tempête nommée Ciaran a causé des dégâts considérables dans les exploitations agricoles. Certains ont tout perdu. Vous vous êtes vous-mêmes rendus à Plougastel au lendemain de la catastrophe et vous avez pu y constater l'étendue des dégâts.

En prenant exemple sur ce qui s’est passé à la Ferme botanique de Kerveat établie sur le territoire de la commune de Ploumoguer (29810), nous venons vous demander avec insistance de ne pas oublier les tout-petits agriculteurs et notamment celles et ceux qui parmi eux sont investis dans la filière horticole. Alors que la plupart des plantes et fleurs commercialisées en France sont importées de pays souvent peu soucieux ni du sort de leurs ouvriers ni de la sauvegarde de la nature, il est temps de sauver l’horticulture française dont l’histoire a participé au prestige de notre pays.

La ferme botanique de Kerveat ne produit rien qui se mange : elle n’élève ni vaches ni porcs, elle ne cultive ni fruits ni légumes. Elle produit de la beauté et participe activement à la sauvegarde de la biodiversité. Spécialisée dans l’étude scientifique, la culture et la commercialisation d’un seul genre botanique dénommé Aeonium, elle est titulaire de deux labels de collection nationale, l’un pour les espèces botaniques et l’autre pour les cultivars horticoles. Certaines espèces d’Aeonium ont déjà disparu dans la nature, d’autres figurent sur la liste rouge de l’UICN du fait de la grande menace qui pèse sur leur survie dans leur habitat. La ferme botanique est connue dans le monde entier par les amoureux de cette plante. Elle travaille en coopération avec des établissements scientifiques, des conservatoires et des jardins botaniques français.

Pour bon nombre de plantes ornementales, la culture en plein champ n’est pas envisageable. Certaines sont d’origine subtropicale ou tropicale comme les Aeonium et toutes nécessitent d’être protégées des intempéries qui les rendraient inaptes à la commercialisation. Ces plantes nécessitent donc d’être cultivées dans des abris, le plus souvent dans ce que l’on appelle des serres tunnels. Ces équipements nécessitent des investissements très importants au regard de la petite taille des exploitations. Ils se doivent d’être résistants, notamment dans les régions les plus exposées aux intempéries, surtout aux vents violents.

La ferme botanique était équipée de huit serres tunnels de 40 m de long et de 10 m de large. Une seule a résisté aux assauts de la tempête Ciaran : des rafales allant jusqu’à 190 km/h. Toutes les serres étaient réputées résister aux tempêtes. Elles étaient du type de celles qui sont installées sur les îles les plus venteuses du ponant. Mais elles n’ont pas tenu. Les structures se sont affaissées sur la production, écrasant sous leur poids la plus grande partie des végétaux qu'elles abritaient. Il faut donc au plus vite avoir les moyens de reconstruire non seulement pour mettre à l’abri ce qui peut encore être sauvé mais encore pour être en mesure de sauver l’établissement lui-même et de lui permettre de poursuivre son activité.

Tous les agriculteurs ont souscrit à une assurance responsabilité civile qui est obligatoire. Mais l’immense majorité des petits agriculteurs n’ont pas les moyens de payer les très coûteuses primes que les compagnies d’assurance demandent pour prendre en charge les dommages causés par des sinistres aussi bien aux équipements qu’à la production. Les immenses serres en verre, évidemment inaccessibles à de petits producteurs, sont assurées parce que les compagnies connaissent leur solidité. Mais les serres tunnels constituent un risque que ces compagnies estiment démesuré. Pourtant, elles tiennent habituellement aux assauts de toutes les tempêtes hivernales que connaît la Bretagne.

Vous avez à Plougastel déclaré employer tous les moyens pour décréter les états de catastrophe naturelle et de calamité agricole. Mais l’une comme l’autre ne font que faciliter l’indemnisation des exploitations assurées. Il en a toujours été ainsi pour l’état de catastrophe naturelle et depuis cette année la calamité agricole se trouve placée sous un même type de régime juridique.

La ferme botanique de Kerveat est suivie par plus de dix mille personnes sur le réseau social Facebook. Ses clients et ses abonnés voudraient soutenir financièrement la reconstruction. Mais s’ils font des dons, d’une part leur contribution ne serait pas déductible des impôts, d’autre part l’établissement devrait donner à l’État une bonne part des sommes récoltées, leur régime fiscal conduisant à les considérer comme de pures recettes pour l’entreprise. Il faut déjà très rapidement remédier à cette incohérence. Quand des personnes souhaitent se substituer au moins en partie à l’État dans la protection de l’intérêt général qui lui incombe naturellement, il est absurde que ce dernier pénalise aussi bien le donateur que le bénéficiaire. Il faudrait un statut fiscal particulier et adapté à ces situations, statut accompagné des mesures indispensables de contrôle pour éviter les abus éventuels.

Enfin, les pouvoirs publics ne peuvent pas laisser mourir des entreprises qui contribuent au bien commun en produisant de la beauté dans un monde qui en a plus que jamais besoin, qui prennent leur part dans la sauvegarde de la biodiversité dans un monde qui la détruit, qui contribuent à la santé économique de notre pays en produisant de la richesse et en procurant du travail à de nombreux salariés.

Nous avons besoin d’une réaction immédiate de votre part. Les plantes sont des êtres vivants. Sans votre intervention elles ne seront bientôt plus en vie. Sans indemnisation ce sont des filières importantes et déjà menacées qui vont disparaître.

Monsieur le Président de la République,

Monsieur le Ministre de l’agriculture,

Monsieur le Président de la Région Bretagne,

Nous espérons que vous entendrez cet appel de détresse

Et nous vous prions d’agréer l’expression de notre considération.

469 personnes ont signé cette semaine
Signatures : 22 892Prochain objectif : 25 000
469 personnes ont signé cette semaine