Nous découvrons comme vous la dotation globale désastreuse du lycée Elie Cartan pour l'année 2022-2023. Dans le contexte national de suppression de postes (– 1800 en 2021, – 460 cette année) nous subissons de plein fouet les effets d'une politique de réduction des moyens en défaveur du service public.

Dans notre établissement, depuis l'application de la réforme du lycée nous constatons la perte de 10% de nos moyens, notamment en volume d'heures. Cela constitue une centaine d'heures de cours par semaines qui ne sont plus dispensées.

Nous dénonçons ces choix qui sont une violence envers les élèves, les personnels et montrent un profond mépris pour les missions qui sont les nôtres.

Les effets de cette destruction sont visibles en termes de gestion des personnels :

Les conséquences dans notre lycée ne se sont pas fait attendre : 3 postes ont été supprimés à la rentrée 2021, davantage encore sont menacés pour la rentrée 2022.
La carence en heures poste se traduit aussi par la présence de collègues dont le service est réparti sur plusieurs établissements : est-il utile de préciser que ces situations ont un effet négatif sur leur disponibilité ?

Quel en est l’impact pour les élèves ?

- Des classes à 35 pour vos enfants, parfois davantage.
- Au-delà de 36 élèves par groupes, l’accès de vos enfants à ces spécialités n’est plus garanti, faute d’heures pour pouvoir ouvrir un nouveau groupe.

- Des professeurs moins disponibles pour leurs élèves car leur service les oblige à enseigner sur plusieurs établissements : la multiplication des réunions, des trajets, des sollicitations légitimes des parents exercent une tension sur l’emploi du temps des enseignants qui se retrouvent écartelés
- La baisse du pouvoir d’achat qui concerne l’ensemble des français touche aussi les professeurs, particulièrement les jeunes, qui, faute de voir leur salaire augmenter, acceptent des heures supplémentaires. Ces mêmes enseignants qui se retrouveront sans poste à la rentrée… remplacés par des heures supplémentaires redistribuées sur leurs collègues déjà surchargés.
- L’équipe pédagogique souffre de cette carence : les échanges intergénérationnels nourrissent les pratiques !
- La charge de travail des personnels s’est considérablement accrue. Outre les heures supplémentaires imposées pour pouvoir embaucher moins de professeurs, la suppression des dédoublements entraîne automatiquement une augmentation du nombre d’élèves et de classes par professeurs. Cela se traduit par une diminution du temps consacrés par les professeurs à chaque élève.
- Comment s’étonner alors qu’il soit de plus en plus difficile de trouver des professeurs pour accepter d’assurer les missions de professeur principal ou référent, dans des conditions de moins en moins favorables à un suivi rigoureux des élèves ?

Les conséquences sont lourdes à l'heure actuelle pour les élèves et vont s'étendre. On constate déjà cette année :

- des suppressions de dédoublement en Sciences Numériques et Technologique  (impossibilité d'utiliser les salles infos qui sont prévues pour des demi-classes) ;
des suppressions de dédoublement en Education Morale et Civique (alors que cela permettait d’entraîner les élèves à l’oral et à la recherche documentaire, cruciale pour bien aborder le supérieur) ;
- des effectifs très chargés dans certaines spécialités (30 élèves par groupe de spé maths en terminale contre 23,4 élèves au lycée de l'Oiselet à Bourgoin-Jallieu, 29 élèves en Tle en Histoire Géographie Géopolitique et Sciences Politiques et même 36 en 1ère);
- les deux derniers points laissent dans certaines matières moins de possibilités de préparer les élèves à l'oral (Grand Oral notamment) ;
- regroupements de niveau pour le Latin dont l'enseignement est menacé ;
- perte d'heures d'Accompagnement Personnalisé en seconde, notamment en maths et français ;
les élèves de seconde ont 3h30 de maths par semaine (sans AP désormais) contre 4h dans d'autres établissements (Oiselet) ;
- moyens réduits pour l’aide personnalisée et l'orientation, rendue délicate par la réforme du lycée (31h de créneaux d'AP pour les élèves dans un lycée de centre-ville comme Champollion à Grenoble, uniquement un Accompagnement Personnalisé Prof Principal par quinzaine en 2nde pour les élèves de Cartan) ;

Ces difficultés nouvelles s'ajoutent à d'autres, structurelles, comme la difficulté récurrente de remplacer les profs absents au lycée, ainsi que l'a fait remarquer la FCPE.

L'enveloppe globale est tout à fait insuffisante pour préparer la rentrée 2022 et c'est dans l'intérêt de nos élèves et des personnels d’éducation que nous demandons que de nouvelles heures poste soient affectées, à la place d’heures supplémentaires à l’année, à notre établissement afin de permettre son fonctionnement dans des conditions permettant la réussite de tous, par le maintien des dispositifs de soutien et d'accompagnement, par le maintien des divisions et l'ouverture de groupes supplémentaires (notamment de spécialités) afin de ne pas excéder 26 élèves.