Reconnaitre les doulas comme des professionnel​.​les de la périnatalité

Reconnaitre les doulas comme des professionnel​.​les de la périnatalité

Lancée le
8 octobre 2022
Signatures : 3 431Prochain objectif : 5 000
Soutenir maintenant

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Sandrine LEBRUN

Vendredi 7 octobre 2022, la présidente du Conseil National de l'Ordre des Sages femmes, Madame Isabelle Derrendinger a publié un communiqué de presse sur la page facebook de l'ordre à charge contre les doulas. 

blob:https://www.change.org/353e4309-e8d8-47b5-afed-95c639ab79a8

Le point de départ? 

Une dénonciation mercredi 5 octobre sur le réseau twitter d'une sage femme qui s'insurge sur le fait que les doulas apparaissent dans l'appli des 1000 jours en étant référencé.es comme des professionnel.les médicaux. 

Alors, sur ce fait nous sommes bien d'accords que les doulas sont des professionnel.les NON MEDICAUX et chacun.e de nous est très au clair sur ce principe de base qui est abordé en formation. 

L'appli a retiré dès  jeudi 6 octobre les doulas de l'appli et malgré ce, le communiqué de presse du CNOSF est partagé sur les réseaux vendredi 7 octobre. 

On peut à juste titre s'interroger sur la démarche eu égard du fait qu'il ait obtenu gain de cause. 

Sur le contenu du communiqué de presse: 

Dès le début de courrier il est évoqué que les doulas sont "des personnes sans formation". 

Alors NON Mme Derrendinger, en France, la plupart des doulas sont formé.es! 

Pour vous donner une idée, le centre de formation Envol&Matrescence que je pilote propose une formation de 224 heures en 2022 qui évolue en 2023 avec un passage à 306 heures soit 44 jours. C'est le label qualiopi obtenu l'année dernière et le dossier déposé auprès de Frances Compétences en juin pour la reconnaissance de notre formation au travers de la certification. 

Dans le premier module en présentiel le cadre réglementaire, éthique et déontologique est posé. La question des limites professionnelles et personnelles également. Le choix qui a été fait dès le départ est d'associer les sages-femmes dans l'équipe pluri-disciplinaire  afin de transmettre les spécificités métier. Alors j'anticipe, non, il ne s'agit pas de faire des doulas des semis- SF mais bien d'envoyer le message que la collaboration existe, que nous travaillons main dans la main et aussi poser le cadre des compétences et missions respectives. Stopper la culture de la peur et de la division interprofessionnelle. 

Nous ne pouvons donc pas décemment vous laisser dire que les doulas ne sont pas formées! 

Vous évoquez que les "auteurs (1000 jours) pointaient la nécessité de renforcer les effectifs des professionnels de la périnatalité".

Parfait! Nous faisons le même constat est c'est bien pour cela, entre autre, que la société et les familles ONT BESOIN des doulas comme par ailleurs de la reconnaissance de l'ENSEMBLE des acteur.ices du territoire: sage-femme, sage femme AAD, puéricultrice, auxiliaire de puériculture, les PMI, les conseillères en allaitement/ IBCLC , sophrologues périnatales etc... 

D'ailleurs beaucoup de doulas ont une association via laquelle elles proposent des actions de territoires pour rompre l'isolement social des mères, favoriser des rencontres entre parents, proposer des espaces d'échanges et de partages, car le manque est criant et les chiffres sont alarmants. Beaucoup sont par ailleurs référentes de l'association Maman Blues , bénévoles dans des associations de soutien à l'allaitement. Elles sont militantes et engagées. 

Les doulas ont toujours soutenu vos combats. Nous crions dans la rue pour que les SF soient reconnu.es , revalorisé.es et puissent exercer votre art dans des conditions dignes, humaines et plus sereines. "Une femme, une sage-femme!". Nous dénonçons ce que vous subissez chaque jour dans l'exercice de vos missions. Nous soutenons les sages femmes qui proposent de l'accompagnement à la naissance à domicile et subissent pressions et autres menaces. Nous sommes AVEC vous et pas CONTRE vous et n'avons aucune envie ni intention de prendre VOTRE place. Nos missions se complètent au service des familles. 

Pour rappel, quelques chiffres: 

  • 20 % de la violences conjugale se déclenche au moment de la grossesse,
  • 15% environ des couples se séparent la 1ère année de vie d'un enfant, 
  • 20% des femmes font des dépressions du postpartum, 
  • le suicide maternel est la 2ème cause de mortalité en France, 
  • 1 femme sur 10 a eu une perte précoce dans sa vie, 
  • 3.3 millions de personnes sont touchées par l'infertilité en France....

Alors oui, les femmes, les familles et les bébés à naitre ont besoin des doulas! 

Parce que la doula est aussi au coeur de l'intimité de la famille et par la relation de confiance qu'elle instaure dans ces rendez-vous qui dure entre 1H30 à 2h, l'espace est ouvert pour permettre aux familles de déposer leurs émotions, partager leurs questionnements, leurs joies et leurs peines. 

Dans le communiqué de presse il est aussi évoqué que les doulas ont "une pratique dangereuse et déviante".

Pardon? 

Je ne me reconnais pas dans votre représentation fanstasmagorique.

Alors oui, il peut y avoir des pratiques "border" comme dans toutes les professions. Et en tant qu'éducatrice de jeunes enfants j'ai été témoin à plusieurs reprises de ce qui est nommé "douces violences" en structure. 

Au sujet des "pseudos professionnel.les"  que nous sommes , je vais continuer à vous parler de nous, les doulas car vous ne semblez pas avoir les informations adéquates.

Les doulas formées sont des femmes (je féminise car à ce jour uniquement des femmes même si l'année prochaine nous accueillerons deux hommes) réfléchies, engagées, cultivées qui ont par ailleurs une vie professionnelle très riche et dense ainsi qu'un parcours universitaire et/ou de formation qu'elles peuvent afficher fièrement! Des cadres sup, des banquières, des professionnel/les médico- sociaux (vous savez les désabusé.es du système de santé et du social dont je faisais partie) , des sophrologues, des orthophonistes, des assistantes maternelles, des mères de famille et de plus en plus des jeunes femmes qui ne le sont pas (par choix ou non) et qui prennent conscience de la nécessité d'agir en faveur du bien naitre et des femmes. 

Enfin, poser dans le CM que les doulas "peuvent induire en erreur sur un éventuel remboursement de leurs prestations" c'est infantiliser les familles en ne leur reconnaissant pas la pleine  capacité de faire leurs choix en conscience et  la part des choses entre ce qui est de l'ordre du médical (remboursé) et ce qui ne l'est pas (prestation de service) 

TOUTES les doulas indiquent leur rémunération sur leur site web et outils de communication. Aucune ambiguité sur le plan financier. 

Et oui les services de la doula se paient comme toutes les prestations de service ou accompagnements dits alternatifs d'autant que la plupart exerce sur la base d'une activité professionnelle en complément de leur activité principale. 

Un peu plus sur les doulas ?

Elles ont une envie profonde d'apporter un soutien inconditionnel aux femmes, aux familles et aux bébés à naitre. Soutenir, écouter, envelopper, contenir et accueillir les joies et les peines. 

La plupart d'entre nous sont des femmes engagées, féministes et militantes pour le respect des femmes et de leur intégrité, le respect de ses bébés qui viennent au monde et la reconnaissance du deuxième parent. (ou plus d'ailleurs suivant la configuration familiale) 

Et maintenant on fait quoi? 

J'invite les doulas et futur.es doulas à faire entendre leur voix en signant cette lettre, 

J'invite toutes les sages-femmes qui soutiennent cette action à faire de même, 

J'invite toustes les professionnel.les , les asssociations , les acteurs du territoires, les élu.es à s'engager également, 

J'invite tous les parents, les femmes accompagné.es par une doula à soutenir cet élan

Pour faire changer le regard sur les compétences professionnelles de la doula. 

Je souhaite une rencontre concertée pour lever les fantasmes et les représentations sur les doulas auprès des instances compétentes :

  • les organisations de SF
  • Les élu.es de territoire 
  • Les député.es  de circonscription
  • Les chef.es de projet de l'appli 1000 jours afin que les doulas soit bien référencées comme professionnel.les NON MEDICAUX pour informer les familles car c'est l'objectif et l'intention de cette application nationale 
  • Monsieur Jean Francois COMBE, ministre des solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées

Les familles ont que besoin des doulas, comme elles ont besoin des sages femmes et de l'ensemble des acteur.ices pour accompagner et soutenir ce passage parfois tumultueux du devenir parent. 

Arrêtons les clivages et les divisions inter-professionnelles en replacant au coeur de notre système les usager.es. 

"Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin"

 

Soutenir maintenant
Signatures : 3 431Prochain objectif : 5 000
Soutenir maintenant