Rétablir un équilibre entre animation et vie des riverains dans le centre ville de Rennes

Rétablir un équilibre entre animation et vie des riverains dans le centre ville de Rennes
Nous, les habitants du centre ville de Rennes, nous constituons en collectif.
Notre volonté est de rétablir un équilibre entre nos vies de famille et les activités de certains commerces qui font basculer le coeur de Rennes dans une zone de non droit.
Nous refusons de concilier avec l’irrespect, le manque de civisme et l'impunité dont se prévalent certains commerces.
Nous refusons les activités économiques aux dépens de la santé des petits et des grands.
Nous refusons de subir les nuisances sans réagir.
Nous refusons de voir notre espace de vie bradé au profit de quelques intérêts particuliers.
Nous demandons l’application des lois parce que nous sommes dans un État de droit.
Pour que le coeur de Rennes reste vivant.
Texte de la pétition
Vous trouverez ci-dessous le texte de la pétition que nous vous invitons à signer. Ce texte est un courrier adressé le 18 octobre 2018 à Madame la Maire de Rennes et à Monsieur le Préfet de la région Bretagne (depuis remplacé par Madame la Préfète).
Madame la Maire de Rennes, Monsieur le Préfet de la région Bretagne,
Nous sommes habitants du centre-ville de Rennes, nous avons choisi d'y vivre car nous aimions son animation et son patrimoine, mais malheureusement depuis de nombreuses années, l'équilibre indispensable entre l'animation et la possibilité de vivre des riverains est largement rompu et la situation s'aggrave. Nous sommes inquiets, certains d'entre nous, nombreux, sont en colère.
La raison est simple : notre sentiment, pour d'autres notre conviction, est que notre présence dans ce quartier, que nous faisons vivre en entretenant les copropriétés, sinon abandonnées à l'investissement locatif, en s'approvisionnant dans les commerces de proximité, en sillonnant ses rues plusieurs fois par jour, n'est pas souhaitée, n'est pas un atout, n'est pas un enjeu.
Comment expliquer autrement la place démesurée que prennent désormais les terrasses sur l'espace public ? C'est une privatisation de notre espace commun qui est à l'œuvre. Certains soirs, on ne marche plus, on se bouscule Place Rallier du Baty dont les terrasses dévorent plus de la moitié de la surface. Place Sainte Anne, les trottoirs n'existent plus et il faut, avec poussettes et enfants, marcher sur la route pour se déplacer à la croisée des rues Saint Michel, Saint Louis, d'Échange et de Penhoët, sans que ce soit lié aux travaux place Sainte Anne.
Comment expliquer autrement que la démesure d'un bar à bières en plein centre-ville historique puisse tenir lieu de projet, et, ô comble, soit compatible avec un plan local d'urbanisme dont l'objectif même devrait être d'organiser nos coexistences ? Que des habitants se trouvent en situation de rappeler la réglementation à une ville, une préfecture sur les distances à respecter de 50m, sur la voie publique, entre la nouvelle ouverture d'un bar et ceux existants (violation de l’article 3 de l’arrêté préfectoral du 16 mai 2018 "portant fixation d’un périmètre de protection autour des débits de boissons existants à Rennes" pris car "la concentration excessive des débits de boissons dans une partie de la commune de Rennes présente un danger pour la santé publique") ?
Au quotidien, quand la police administrative n'est pas assurée et que nous descendons dans la rue en pleine nuit pour faire respecter les règles ou la loi parce que nos enfants ne dorment pas, et que, non pas les clients, mais les patrons de bar nous narguent ou nous intimident, n'est-ce pas un sentiment d'impunité qu'ils ressentent et que nous ressentons ? Sont-ils si puissants ? L'argent peut-il tout acheter ?
La ville semble faire l'objet d'un partage de butins entre des personnes qui recherchent leur profit, rien que leur profit, captent notre ville pour leur intérêt, mettent la main sur nos espaces, nos magasins, notre histoire. En contrepartie, ils offrent un service standardisé, sans âme indigne de nos enjeux de santé, d'alimentation, si cruciaux pour notre présent. Valent-ils plus que nous ? Que pèse un bistrotier ? Vaut-il plus que 500 ? 1000 ? 5000 personnes ?
Pourquoi les laisser faire ? Pourquoi leur accorde -t’on des droits qu'ils n'ont pas : servir de l'alcool à des personnes qui ne sont pas des clients ; servir des mineurs ou des personnes en état d'ébriété avancée ; faire de la publicité pour l’alcool ? À ne pas réguler le bruit ? À ouvrir des espaces fumeurs dans les arrières cours d'immeubles habités ?
Pourquoi ces "tentes" en si mauvais état ont elles élu domicile sur nos places jusqu'à devenir l'emblème de Rennes sans que personne n'ait jamais rien à dire ? Nantes les a interdites. Pourquoi pas Rennes ? N'y a- t’il personne auprès de vous pour rappeler combien elles ont dégradé notre paysage urbain ?
Cette concentration des terrasses, bars et restaurants engendre également un état de propreté des rues déplorable (urine, vomi, verre brisé, traces de sacs poubelles trainés sur les trottoirs, déjections…), combiné avec une collecte, qui ne peut suivre quels que soient les moyens mis en place, des déchets sur les points de collecte enterrés depuis près de 10 ans, nous impose de vivre dans un environnement indigne.
La police municipale a depuis quelques semaines augmenté sa présence : n'était-ce pas nécessaire quand le deal se fait tous les jours, à découvert, sous nos fenêtres ? Est-ce cette image que nous voulons donner de notre ville ?
Ce que nous demandons, c'est le simple respect des règles de la vie commune et l’application de la loi :
- que la police administrative joue son rôle et assume les missions, sans exception, avec transparence ;
- que les règles en matière de nuisances sonores soient respectées - sauf peine systématique de sanction ;
- que les règles en matière de respect de l'emprise terrasse soient respectées - sauf peine systématique de sanction ;
- que la surface des terrasses soit limitée par un ratio et que, dans un centre-ville historique, des normes de qualité leur soient imposées ;
- que l'installation de tentes corresponde à un nombre limité de jours dans l'année, à défaut d'en supprimer le principe même : c'est la condition pour justifier leur caractère temporaire et non à ce qui s'apparenterait sinon à un agrandissement des surfaces commerciales ;
- que l'arrêté préfectoral du 16 mai 2018 soit appliqué, qu'aucune licence pour des bars mais aussi pour des restaurants en centre historique ne soit accordée : le seuil de densité est déjà largement atteint ;
- que l’esprit de l'arrêté préfectoral du 16 mai 2018 (non augmentation des risques liés aux troubles à l’ordre public) soit respecté, en n’augmentant pas la taille des terrasses existantes.
Si nous n'obtenions pas votre écoute, alors nous avons pris la décision de nous organiser, en collectif, de mener des actions communes, de faire appel à un conseil qui nous accompagne. Nous sommes décidés à ne pas abandonner notre terrain de vie, ce quartier que nous aimons, avant d'avoir combattu.
Le collectif des habitants du cœur de ville
Pétition version papier
Pour plus d’efficacité et avoir plus de poids, il est indispensable que cette pétition soit également signée dans sa version papier. Cette pétition est disponible en pdf ici :
https://petitionrennescentre.page.link/qL6j
Vous trouverez dans ce fichier pdf, à la dernière page, l’adresse où vous pouvez :
- venir signer la pétition papier ;
- déposer des pétitions que vous aurez imprimées en RECTO-VERSO et fait signer par votre entourage ;
- passer prendre des pétitions vierges pour les faire signer.
Merci de signer cette pétition en ligne, de la rediffuser largement et de signer également la pétition papier.
Le collectif des habitants du cœur de ville de Rennes