En date du 30 juillet 2022, 294 personnes ont signé la pétition dont vous trouverez ci-dessous le texte initial pour la réouverture de la piscine « cachée » lancée le 6 juillet 2022.

Entretemps, des informations très troublantes ont été portées à mon attention au sujet d’événements horribles et cruels survenus sur le site où se trouve la piscine « cachée », lors du Projet MK-Ultra mené à l’Institut Allan Memorial, de 1954 à 1963. (Source 1)

Les représentants de la nation mohawk ont déposé un mémoire lors de la consultation publique tenue à l’automne 2021 par l’Office de consultation publique de Montréal où ont été entendus plusieurs groupes et citoyens au sujet de la réhabilitation du site de l’ancien Hôpital Royal Victoria. (Source 2)
 
Plusieurs participants ont exprimé leur empathie et leur soutien à la nation mohawk en exprimant leur volonté que le site soit préalablement enquêté à l’aide d’un géoradar capable de détecter les ossements humains, sans même avoir besoin de creuser le sol. (Source 3)
 
C’est par ailleurs cette nouvelle technologie qui a permis l’année dernière de retrouver les 215 sépultures d’enfants autochtones en Colombie Britannique et pour lesquels a été décrété un nouveau jour férié, le 30 septembre, jour férié consacré aux victimes des pensionnats pour Autochtones du Canada. (Sources 4 et 5)

Dans son rapport final publié le 10 mai 2022, l’Office de consultation publique de Montréal a émis, entre autres, une recommandation afin que « les sépultures potentielles ou précoloniales se trouvant sur le site de l'ancien Hôpital Royal Victoria soient traitées avec la déférence qui s'impose; que cette démarche soit rendue publique. ». (Source 3)

Selon un article publié dans le Journal de Montréal le 19 octobre 2021, la responsable média pour les « mères mohawks » affirme que « tout le terrain devrait être considéré comme une scène de crime potentielle ». (Source 6)

Dans ce même article, il est écrit que « du côté de l’université [McGill], on réfère à une étude sur le potentiel archéologique datant de 2016 qui a jugé « peu probable » que des restes humains se trouvent sur le site du « Nouveau Vic ». (Source 6)

Or, contrairement à ce qui aurait été allégué par McGill tel que rapporté dans ledit article, à la lecture des recommandations qui se trouvent aux pages 71 et 72 de ladite étude (Source 7), il est écrit noir sur blanc que :

• « (…) six zones de potentiel archéologique préhistorique, P-01 à P-06 ont été identifiées » et il est à noter que la piscine se trouve dans la zone P-05;
• « Advenant que des aménagements susceptibles de perturber les sols de l’ensemble de ces zones soient planifiés, il est recommandé d’effectuer des sondages archéologiques préalablement à toute intervention. »;
• « Il est aussi important de signaler la possibilité de retrouver des sépultures amérindiennes en des secteurs moins propices à l’occupation ou l’exploitation du territoire. Il est en effet permis de croire que pour des évènements tels que des enterrements, le caractère plus ou moins pentu ou régulier des environs ne devait pas être un critère de sélection aussi important que lorsqu’il fallait choisir un site d’occupation. Il est donc important de souligner la possibilité que des sépultures soient présentes à l’extérieur des zones de potentiel préhistorique délimitées dans cette étude. ».
• Les zones H-01 à H-04 pourraient contenir des vestiges structuraux, des aménagements ou des artéfacts liés à l’occupation historique et moderne (H-04). La recommandation pour ces zones est la même que pour celles des zones à potentiel préhistorique. La mise en œuvre de cette recommandation devrait être synchrone à la recommandation formulée pour les zones préhistoriques puisqu’il y a souvent chevauchement des deux. Ainsi, advenant que des aménagements susceptibles de perturber les sols de l’ensemble de ces zones soient planifiés, il est recommandé d’effectuer des sondages archéologiques préalablement à toute intervention. Dans le cas où des vestiges archéologiques significatifs seraient mis au jour, des mesures de protection des contextes et des vestiges devraient être appliquées ; sinon des fouilles archéologiques devraient être réalisées afin d’assurer le sauvetage de ces ressources. Pour la zone H-04, un aménagement du début de la période moderne, il est recommandé de procéder à un relevé des structures et des aménagements qui constituent le jardin de thé. » et il est à noter que ces zones correspondent à la « section avant de l’aire d’étude devant le pavillon H (Hershey) » et « Partie centrale de l’aire d’étude à l’ouest du pavillon Ross Memorial (R) », tel qu’il appert à la page 68 de ladite étude.

De plus, dans le rapport de l’OCPM, on peut lire ce qui suit : « Rappelant l’occupation autochtone millénaire du site, le Plan directeur souligne qu’il « existe de fortes possibilités que des vestiges archéologiques demeurent », ce qui implique un « potentiel de commémoration de la diversité culturelle autochtone. » Certains replats pourraient receler les traces d’occupations précoloniale ou européenne. Ce sont l’arrière de l’Institut Allan Memorial et la piscine Morgan, l’arrière de la maison du gardien, le parvis du pavillon Hersey, l’ancien jardin de thé derrière le pavillon Ross et les zones boisées derrière le pavillon des Femmes. » (Source 3, page 21)

Ce même document rapporte également les revendications des membres de la nation mohawk qui seraient possiblement présentes sur le site du Royal Victoria, selon eux : « Dans le cas où des tombes autochtones d’époque précoloniale seraient mises au jour, ce groupe soutient qu’il appartient aux descendants des défunts de déterminer comment les sites archéologiques seront traités, car « it is an extreme offense to disturb our ancestors. » (Source 3, pages 38 et 39)

Il y est rapporté également que, selon les membres de la nation mohawk (kanien'kehá:ka), « d’autres sépultures possiblement présentes sur le site pourraient être celles d’individus et d’enfants morts à la suite des expériences du docteur Ewen Cameron à l’Institut Allan Memorial dans le cadre du programme MK-Ultra (1954-1963). Tout en s’appuyant sur le témoignage d’une survivante de ces expériences, des membres de la nation kanien'kehá:ka soutiennent que la mise sous tutelle par le gouvernement canadien des enfants autochtones et des « orphelins de Duplessis », aurait légalisé leur sujétion à des expériences basées sur la torture psychologique et physique. Ils estiment que les sépultures pourraient se trouver à l’emplacement de la piscine Morgan ou à proximité, derrière l’Institut Allan Memorial. Craignant que les travaux de réhabilitation du site n’aient pour effet de détruire les tombes et d’empêcher l’identification, le rapatriement et l’inhumation adéquate des défunts, ce groupe formule des recommandations pour que l’Université McGill fournisse l’expertise et les fonds nécessaires à des fouilles, que le site soit reconnu comme lieu de crimes contre l’humanité, et que les personnes et institutions responsables des souffrances perpétrées soient accusées de crime contre l’humanité, entre autres. » (Source 3, pages 38 et 39)

« De nombreux participants à la consultation publique ont exprimé leur soutien à ces propos, ou partagé leur propre vécu en lien à ces événements. Pour l’une de ces personnes, qui aurait composé sa vie durant avec les traumatismes que les expériences du docteur Cameron ont fait subir à sa mère, la simple proximité de l’Institut Allan Memorial est une cause de souffrance : « [...] the history that I grieve in terms of whenever going close to the Allan Memorial site, always brings this heaviness. » » (Source 3, pages 38 et 39)

« Plusieurs participants demandent que le processus de réhabilitation du site soit interrompu tant que des recherches n’auront pas été réalisées. Pour plusieurs, ces recherches devraient être menées de façon indépendante, sous la surveillance de représentants de la nation kanien'kehá:ka, des orphelins de Duplessis et du groupe Survivors Allied Against Government Abuse (SAAGA), au moyen d’un radar pénétrant et, si des restes humains sont découverts, en incluant une analyse médico-légale. » (Source 3, pages 38 et 39)

« Alors que les membres de la nation kanien'kehá:ka demandent, non pas des excuses, mais la vérité, afin de pouvoir « réparer ce qui a mal tourné entre nos peuples», d’autres intervenants souhaitent honorer la mémoire des victimes sur le terrain de l’Institut Allan Memorial. Soulignant que la beauté du lieu comporte « a beautiful view and a beautiful potential for growth», on propose d’attribuer une reconnaissance patrimoniale à l’emplacement des sépultures, d’ériger un monument commémoratif, un musée, ou encore d’intégrer la réhabilitation du site de l’ancien Hôpital Royal Victoria à un « réel processus de guérison, de réconciliation et de décolonisation» à l’endroit des Autochtones. » » (Source 3, pages 38 et 39)

Le 16 novembre 2021, le Journal Métro publiait un article intitulé « Royal Victoria : McGill ouverte à rechercher des corps autochtones ». (Source 8)

Dans le rapport de l’OCPM, il est rapporté qu’« alors que certains ont vanté la beauté de l’emplacement actuel de la piscine - « it’s a lovely setting so we cannot lose that » - une citoyenne estime que le maintien d’une telle activité en ce lieu, étant donné la présence possible de sépultures liées aux expériences du docteur Ewan Cameron, éveillerait de tristes souvenirs chez les survivants et leurs familles. » En revanche, il y est aussi rapporté qu’«un vif intérêt a été exprimé en faveur d’une reconstruction de la piscine existante, avec des jeux d’eau pour enfants et adultes. De nombreux citoyens et groupes ont dénoncé le « manque flagrant » d’infrastructures de ce type dans le district Peter-McGill voisin, dans un contexte de « prolongation des épisodes de chaleur accablante ». (Source 3, page 80)
 
Par ailleurs, dans le rapport de l’Office de consultation publique de Montréal publié au printemps 2022, il est rapportéqu’ « « un vif intérêt a été exprimé en faveur d’une reconstruction de la piscine extérieure existante, avec des jeux d’eau pour enfants et adultes. De nombreux citoyens et groupes ont dénoncé le « manque flagrant » d’infrastructures de ce type dans le district Peter-McGill voisin, dans un contexte de « prolongation des épisodes de chaleur accablante ». Alors que certains ont vanté la beauté de l’emplacement actuel de la piscine - « it's a lovely setting so we cannot lose that » - une citoyenne estime que le maintien d’une telle activité en ce lieu, étant donné la présence possible de sépultures liées aux expériences du docteur Ewen Cameron, éveillerait de tristes souvenirs chez les survivants et leurs familles. » ». (Source 3, page 80)
 
À la page 99 du même rapport, on peut lire que « La commission déplore que les intentions de la SQI ne soient pas traduites de façon plus tangible, d’autant que la Ville de Montréal s'est donnée une Stratégie de réconciliation 2020-2025 qui reconnaît l’histoire autochtone de l’île et la place de la population autochtone dans le tissu culturel de la ville. Trois axes de cette stratégie intéressent immédiatement le projet de requalification. Le premier traduit un engagement à « développer une relation de gouvernement à gouvernement au sein de la Ville » et à « entretenir des relations basées sur la bonne foi et un rapport égalitaire. » Le second prévoit améliorer la visibilité de l’histoire et de la présence autochtone dans les espaces publics de la Ville de Montréal sur le plan de la toponymie et du patrimoine archéologique. Le troisième consiste à favoriser la protection des espaces et environnements naturels selon le principe des sept générations. Ces engagements auraient mérité d’être pris en charge par le Plan directeur d’aménagement. » (Source 3, page 99)

La Recommandation 4 dudit rapport ce lit par ailleurs comme suit « La commission recommande que la Ville, avec la collaboration des partenaires, veille à ce que les principes et axes stratégiques pertinents de la Stratégie de réconciliation 2020-2025 s'appliquent à la requalification de l'ensemble du site de l’ancien Hôpital Royal Victoria. » (Source 3, page 99)

Un peu plus loin dans ce rapport, on peut lire qu’à l’endroit où est situé le chemin qui se poursuit jusqu’au stationnement P6 et qui permet d’accéder aux sentiers du parc du Mont-Royal « pourrait se retrouver l’emplacement le plus important de sépultures appartenant aux Iroquoiens du Saint- Laurent, selon l’étude d’Arkéos. Advenant des découvertes, cet emplacement pourrait devenir un lieu de commémoration. » (Source 3, page 117)

Dans ce contexte, j’ai pris la décision d’annuler cette pétition car la découverte de ces informations m’a horrifiée et qu’il est, à mon sens, évident que le terrain doit être scanné au peigne fin à l’aide d’un géoradar. De plus, il est clair, à mon sens, que cette enquête doit être effectuée de la même manière que se ferait n’importe quelle enquête criminelle, afin d’en avoir enfin le cœur net.

Sources :

1)    Article publié par BBC News Mundo, le 9 mai 2022, intitulé « MK-Ultra : Le sombre héritage du programme secret de la CIA visant à trouver des moyens de contrôler l’esprit » : https://www.bbc.com/afrique/monde-61382068

2)    Archive des séances d’audition des opinions tenues à l’automne 2021 et plus spécifiquement l’audition tenue par vidéoconférence le 10 novembre 2021 avec les représentants de la nation mohawk : https://ocpm.qc.ca/fr/royal-victoria

3)    Rapport de consultation publique publié par l’Office de consultation publique de Montréal, le 10 mai 2022, intitulé « Site de l’ancien Hôpital Royal Victoria » : https://ocpm.qc.ca/sites/ocpm.qc.ca/files/pdf/P116/rapport_final_royal_victoria.pdf

4)    Article publié par Le Devoir, le 29 mai 2021, intitulé « Les restes de 215 enfants retrouvés sur le site d’un pensionnat » : https://www.ledevoir.com/societe/605445/les-restes-de-215-enfants-retrouves-sur-le-site-d-un-pensionnat-autochtone-de-colombie-britannique

5)    Article publié par Radio-Canada, le 29 septembre 2021, intitulé « 30 septembre : pour qu’enfin vive la mémoire autochtone » : https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1826461/ferie-pensionnats-autochtones-commemoration-education-chandail-orange-septembre

6)    Article publié par le Journal de Montréal, le 19 octobre 2021, intitulé « Des fouilles exigées près de l’ex Royal Vic » : https://www.journaldemontreal.com/2021/10/19/des-fouilles-exigees-pres-de-lex-royal-vic

7)    Rapport publié par McGill, en novembre 2016, intitulé « Site de l’Hôpital Royal Victoria – Étude de potentiel archéologique » : https://ocpm.qc.ca/sites/ocpm.qc.ca/files/pdf/P116/3-1-8_arkeos_inc._site_de_lhopital_royal_victoria_-_etude_de_potentiel_archeologique.pdf

8)    Article publié par le Journal Métro, le 16 novembre 2021, intitulé « Royal Victoria : McGill ouverte à rechercher des corps autochtones » : https://journalmetro.com/actualites/montreal/2726367/royal-victoria-mcgill-ouverte-chercher-corps-autochtones/

 

***Texte initial de la pétition tel que publié le 6 juillet 2022*** 

Saviez-vous qu’il y avait une piscine publique sur le versant Sud Est du Mont-Royal près de l’hôpital Victoria?

Valérie Plante avait par ailleurs réitéré la volonté de la ville de remettre cette piscine en fonction.

Or, depuis 2017, la piscine est toujours à l’abandon et nous aimerions pouvoir mobiliser assez de citoyens pour exiger que la ville réouvre cette piscine très bientôt.

Vous pouvez vous rendre à cette piscine via un sentier à partir du chemin Olmsted sur le Mont-Royal ou par l’avenue des Pins.

C’est l’unique piscine publique de l’arrondissement Ville Marie et son emplacement est magnifique, au cœur de la montagne.

Imaginez pouvoir aller vous rafraîchir après une balade sur le Mont-Royal ou à votre pause dîner si vous travaillez au centre-ville, par exemple.

Vous pouvez communiquer avec le 311 pour demander à la ville de réouvrir cette piscine puis signer et partager cette pétition qui pourra être présentée au conseil d’arrondissement prochainement.

Merci ^_^