Bonjour à toutes et à tous,

Vous faites partie des élèves ou des parents d’élèves des cours d’escalade du CAF La Roche/Bonneville. Vous avez fait partie de ces cours ou alors vous êtes utilisateurs de la salle d’escalade. Nous souhaitons vous alerter sur la situation qui se profile dès septembre 2022.

Actuellement les 11 intervenants des cours sont des professionnels rémunérés pour l’enseignement qu’ils dispensent. C’est un choix que la direction de l’époque avait fait à ses débuts afin de garantir la qualité des cours proposés. Certains professionnels sont en place depuis le début des années 2000 et d’autres depuis la création du mur de Saint Pierre en Faucigny en 2007. Si le club en est là actuellement, c’est surtout grâce à l’excellent travail que font tous les bénévoles chaque année mais aussi grandement grâce à celui des encadrants historiques. Tous les ans, bon nombre d’entre vous nous sollicitent de nouveau et la demande est toujours grandissante.

Tous ces encadrants ont actuellement un statut d’indépendant. Ce statut présente de nombreux avantages par rapport au salariat. Aussi bien pour le club ; comme celui d’être très flexible d’année en année ou le fait de pouvoir engager la personne de son choix en fonction des situations, facilité de gestion (pas de charges, pas de contrat…) ; que pour les indépendants eux-mêmes qui peuvent avoir plusieurs activités, faire de la saisonnalité…

Ce choix avait également été fait pour soutenir les acteurs locaux de l’escalade déjà bien présents en site naturel dans la région. Encore maintenant il y a très peu de salariés en Haute-Savoie dans ce domaine du fait de la saisonnalité de la pratique et de la pluridisciplinarité que cela nécessite pour vivre de ce travail. Ainsi tous les professionnels actuels sont engagés soit dans d’autres clubs, soit dans d’autres activités qui peuvent être totalement différentes.

Les dirigeants actuels se sentent dans l’obligation de modifier ce système ; d’après leurs premières informations il y aurait un flou législatif concernant nos statuts. Nous avons consulté nos syndicats respectifs, des collègues de travail, une juriste spécialisée dans le domaine, un responsable du CAF France et tous nous ont apporté des informations contredisant ces affirmations. Il n’y a aucun risque d’être jugé coupable d’une infraction. Nous sommes conformes à la loi avec le fonctionnement actuel et la majorité des clubs fonctionnent de cette manière.

Pour autant, le CAF souhaite dès la rentrée de septembre 2022 salarier uniquement 6 professionnels avec des contrats ne permettant pas d’en vivre à eux seuls (nombre d’heures/taux horaire/contrainte de disponibilité). Ceci est le résultat d’une réflexion unilatérale entre les personnes du comité escalade ou gravitant autour.

Ceci sous-entend qu’une grande majorité des professionnels du club ne pourront reconduire leur engagement. Parce qu’ils ne peuvent pas délaisser leurs autres activités ou qu’ils ne souhaitent pas le faire. Egalement parce qu’économiquement la perte financière est trop importante à encaisser. Certains risquent de se retrouver dans une situation financière délicate car ils avaient fait le choix de développer leur activité avec le CAF plutôt qu’avec d’autres structures et que du jour au lendemain tout va s’arrêter. Pour résumer, il s’agit d’une éviction de ces acteurs historiques. Notre ancienneté au sein du club et l’investissement que chacun a pu mettre pour son développement n'est pas pris en compte.

Nous avons tissé avec vous un lien de confiance depuis plusieurs années pour certains. C’est avec amertume que nous vous annonçons que dans ces conditions vous ne nous verrez plus enseigner au sein du CAF dès l’année prochaine. De nouveaux encadrants seront embauchés avec certainement moins d’expérience et de diversité que ce que nous vous apportons aujourd’hui. Il y a de fortes chances aussi  que les prix des cours augmentent à cause de la mise en place de ce système. La situation de précarité qui va résulter de ce type de contrat très contraignant pour les salariés, risque fortement d’engendrer un turn-over important des encadrants et un manque de personnel.

Pour l’instant on nous impose ce choix. Nous avons été mis au courant par mail mi-mars de la décision puis mis au pied du mur le 18/05 pour se positionner sur les postes avant le 31/05. Malgré le temps restreint dont nous disposions, nous avons pu apporter la preuve que ce changement ne se justifie pas du point de vue légal. Vous imaginez bien qu’il y a de nombreux aspects derrière ce changement de statut (juridique, législatif, coût, gestion…) qui ne sont pas dans nos cordes et qui demanderaient davantage de concertation et d’éclairage par des personnes compétentes.

 Le 31 mai était la date limite pour envoyer nos CV et lettres de motivation, nous qui encadrons dans ce club depuis plus de 13 ans à minima…

Pour autant, nous ne sommes pas hostiles au changement. Par exemple deux postes de salariés pour assumer les heures propres au groupe compétition et d’autres responsabilités, nous semblent pertinents. Mais pour autant, il nous semble inutile d’intégrer tous les encadrants dans le même système. Le changement prévu est brutal et le risque financier pour les pros comme pour le club est important. Des solutions alternatives à cette option existent mais il faut prendre le temps d’échanger. Nous ne sommes pas fermés à la discussion, bien au contraire. Il en va de notre travail.

C’est pour cela que nous avons décidé de créer cette pétition. Afin de vous présenter la situation et également pour que vous puissiez montrer votre satisfaction vis-à-vis de l’encadrement réalisé jusqu’à présent et nous soutenir dans le but de trouver une solution. Et ainsi inciter le club à dialoguer avec nous et à peser dans les maigres échanges actuels. Les faire réagir sur les enjeux qu’il y a derrière leur démarche et prendre le temps de choisir la bonne option et ne pas se précipiter.  Nous aider à faire grandir ce club toujours avec le même savoir être et savoir-faire.

Merci à vous tous pour votre aide et votre contribution. N’hésitez pas à transférer à d’autres personnes concernées.

Pierrick HOTELLIER, François COFFY, Raphaël TARDY, David MORATILLE, Franck GUILLOT et Alexis DUPANLOUP