Appel des citoyens Congolais pour protéger les déplacés contre la violence en Ituri, RDC

Appel des citoyens Congolais pour protéger les déplacés contre la violence en Ituri, RDC

Lancée le
3 février 2022
Adressée à
Président de la RD CONGO, et 2 autres
Signatures : 85Prochain objectif : 100
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Pourquoi cette pétition est importante

Plus aucun refuge n'est sûr pour nous – Appel des citoyens Congolais pour protéger les déplacés contre la violence en Ituri, RD Congo. 
 
Nous avons appris avec amertume et consternation le massacre d’au moins 56 de nos compatriotes, parmi lesquels plusieurs femmes et hommes ainsi que 16 enfants innocents, par les miliciens du groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO). Les miliciens CODECO ont attaqué nos compatriotes, d’illustre mémoire, dans le camp des déplacés de Savo (Ituri, RD Congo), où ils avaient trouvé refuge après avoir fui leurs maisons et villages pour s’installer dans ce camp espérant bénéficier de la protection des autorités congolaises et de la communauté internationale. 

Nous voudrions présenter nos condoléances les plus émues aux familles éplorées d’avoir été arrachées brutalement à leurs biens aimés et proches. Nous condamnons ces massacres et refusons de les intégrer dans la normalité de nos vies. Nous exprimons notre préoccupation, ainsi que celle de toute la nation congolaise, devant le « silence complice » et « l'indifférence » du gouvernement congolais et de la communauté internationale face aux massacres à répétition de nos compatriotes congolais dans leur propre pays. 

Les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux, dont la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), ont la responsabilité de mettre  les civils à l’abri de toute atteinte à leurs droits fondamentaux et d’assurer la protection des camps des déplacés. L’attaque du camp des déplacés de Savo est une violation du droit humanitaire et des principes des droits humains. Malheureusement, aussi répugnante et abjecte qu’elle puisse être, cette attaque d’un camp des déplacés en Ituri n’est pas nouvelle. Avant elle, le camps des déplacés de Drodro avait été attaqué entrainant, en toute indifférence et impunité, plusieurs pertes en vies humaines. Cette énième attaque montre à quel point les attaques précédentes n’ont pas servi de leçon pour mettre en place des mesures de prévention appropriées. 

Plus inquiétant encore, c’est le fait que ces attaques soient survenues dans une province sous état de siège et dont les autorités militaires ont été spécialement investies des pouvoirs exorbitants et des ressources pour anéantir les groupes armés à l’instar de la CODECO. L’échec de l’état de siège à protéger les civils en mettant fin à l’activisme des groupes armés impose une révision rapide de la politique sécuritaire du gouvernement congolais à l’Est du pays. 

La crise sécuritaire dans l’Est de notre pays dépasse les limites des frontières congolaises et implique des forces étrangères sous l’égide des Nations Unies et de certains pays de la région. Nous déplorons l’incapacité de ces forces, y compris leurs partenaires des forces de sécurité congolaises, à protéger les civils et les convions à s’assumer. 
Nous demandons que des mesures urgentes soient mises en place pour mettre fin aux attaques contre les camps des déplacés en Ituri, prévenir les violences contre les civils à l’est du pays et traduire les auteurs de ces actes en justice. 

De ce fait, nous recommandons ce qui suit : 

A son excellence M. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RD Congo, étant donné l’article 16 de la Constitution de 2006,

En tout urgence,

- D’ordonner au ministère de la défense, au ministère de l’intérieur et au gouverneur militaire d’établir, en coordination avec les Nations Unies, un plan de protection de tous les sites des déplacés internes en Ituri et d’y déployer rapidement une force de protection capable d'assurer la protection des camps des déplacés,

- De constater l’échec de l’état de siège et d’y mettre immédiatement fin,
- D’engager une évaluation sincère et participative de la situation sécuritaire dans l’est du pays et de mettre en place une nouvelle politique sécuritaire basée sur la réforme des forces de sécurité et la disposition des moyens adaptées à l’ampleur de la situation ;
- D’instruire le gouvernement afin que soit rapidement allouée aux survivants une aide adéquate et digne.


Au Conseil de sécurité de l’ONU et à la communauté internationale,


- D’initier une enquête rapide pour établir pourquoi les casques bleu, dont le camp se trouvait à quelques kilomètres du site de Savo, ne sont pas intervenus pour protéger les civils pendant l’attaque et de sanctionner les responsables en cas de manquement ; 
- De réévaluer l’efficacité de la force de la MONUSCO et de redéfinir ses règles d’engagement pour qu’elle ne reste pas une mission d’observation passive des atrocités contre les civils innocents ; 
- De soutenir le peuple congolais en déployant les efforts diplomatiques et politiques pour mettre fin à la circulation illégales des armes en faveur des groupes armés ; 
- D’oeuvrer pour mettre fin au trafic illicite des ressources naturelles, notamment les minerais congolais en renforçant le mécanisme de traçabilité et en sanctionnant les individus et entreprises qui bénéficient de ces ressources en RDC et à l’étranger ;
- De soutenir la mise en place d’un tribunal pénal international pour le Congo afin de traduire en justice les auteurs des violations dénoncées dans le Rapport mapping et des violations postérieures à ce rapport. 


A la population congolaise,


- D’adopter, en s’inspirant de l’article 66 de notre constitution, une attitude citoyenne de solidarité et d’exiger la redevabilité des autorités pour la protection et la sécurité de la population en utilisant tous les moyens que la Constitution et les lois leur garantissent de façon pacifique. 

Fait à Kinshasa, Goma, Bunia, Beni, Lubumbashi, Bukavu 

Les signataires 

Le consortium des organisations de la société civile de défense des droits humains, les chercheurs indépendants, universitaires et activistes basés en RDC et dans la Diaspora. 
 
 

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Signatures : 85Prochain objectif : 100
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Décisionnaires

  • Président de la RD CONGO,
  • Conseil de sécurité de l’ONU,
  • Population RD congolaise,