RAPPEL: les "Allées de Neuilly" à Neuilly-sur-Seine sont un réaménagement des contre-allées et des terre-pleins de l'avenue Charles de Gaulle (RN13) sans effet sur la densité du trafic et les Folies sont près d'une vingtaine de petits pavillons à bâtir le long de l'avenue. Inspirées, au moins de nom, des constructions du Grand Siècle dont le souvenir existe encore à Neuilly avec la Folie Saint-James et le voisinage de la Folie Bagatelle, elles  sont, en principe, destinées à servir de vitrine au savoir-faire français du luxe et des technologies 2.0. Le chantier des Allées dure depuis trois ans et demi. A son rythme actuel, avec la priorité donnée par tous les corps de métiers aux préparations des JO 2024, et avec les Folies à venir, il durera encore au moins deux ou trois années de plus si ce n'est davantage. L'investissement global était initialement estimé à près de soixante millions d'Euros.

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Qui, Neuilléen ou pas, utilise l’avenue, à pied, à vélo ou en voiture, sait combien ce chantier qui dure est difficile à supporter et peut mesurer l’écart abyssal entre la vision des Allées qui nous était promise pour 2023 et la réalité qui se profile.

Ce projet, onéreux, qui n’apporte aucune solution au problème du trafic sur l’avenue était discutable dès le début. Cependant, ce qui est fait est fait. L’heure n’est plus aux polémiques mais à essayer de ne pas refaire les mêmes erreurs :

Les Allées de Neuilly sont fondées sur deux postulats, l’un clairement énoncé et illustré dans la communication officielle (l’attrition naturelle du trafic sur l’avenue), et l’autre implicite : un climat sociétal assurant une fréquentation paisible des Allées. La récente présentation des futures Folies, structures largement ouvertes sur l’extérieur et bordant une avenue pratiquement sans voiture, confirme le pari fait sur ces deux postulats. 

MALHEUREUSEMENT AUCUN D'EUX N’EST AU RENDEZ-VOUS NI SE DESSINE POUR L’INSTANT ET, SANS EUX, LES FOLIES NE SERONT QU’AUTANT DE FOYERS D’INSÉCURITÉ ET/OU D’INSALUBRITÉ SUPPLÉMENTAIRES EN BORDURE D’UNE AUTOROUTE.

Pour lever des réserves exprimées par le Commissaire Enquêteur de l'Enquête Publique Environnementale préalable au démarrage du projet, la Mairie avait réalisé en 2017/2018 des mesures de trafic en bordure de l'avenue. Elles confirmaient que le trafic, au mieux de l'ordre de 150 000 véhicules par jour, avec toutes les nuisances atmosphériques et sonores associées, n'avait pas évolué depuis les mesures précédentes, effectuées dix ans plus tôt. Elle s'était également engagée à renouveler régulièrement ces mesures, y compris pendant les travaux. Elle ne semble pas l'avoir fait, mais il n'est pas nécessaire d'en faire pour constater quotidiennement que les choses n'ont pas significativement bougé depuis.

Quant à la sécurité à Neuilly-sur-Seine, tout le monde est d'accord, même la Mairie, pour constater qu'elle s'est considérablement dégradée; le débat avec l'opposition municipale ne porte que sur qui en est responsable. Sans entrer dans ce débat, il est certain que l'avenue Charles de Gaulle et ses alentours sont particulièrement frappés par cette montée de l'insécurité: pas une semaine ne se passe sans qu'il n'y soit signalé agressions, braquages, dégradations de véhicules, ou autres délits de quelque ordre que ce soit, sans parler du florilège des incivilités du quotidien que la Municipalité tente de combattre sans grand succès jusqu'à présent.

EN CONSEQUENCE, NOUS DEMANDONS DE SURSEOIR A LA CONSTRUCTION DES FOLIES, JUSQU'AU TERME D'UNE PERIODE D'OBSERVATION SUFFISANTE POUR ETABLIR, EN TOUTE CLARTE, UN PREMIER BILAN DES ALLEES TANT EN CE QUI CONCERNE LE TRAFIC SUR L'AVENUE QUE LEUR FREQUENTATION.