Pour sauver Bachir et ses livres

Pour sauver Bachir et ses livres

0 a signé. Prochain objectif : 1 000 !
Quand elle atteindra 1 000 signatures, cette pétition aura plus de chance d'être inscrite comme pétition recommandée !
Erwan BARILLOT a lancé cette pétition adressée à Monsieur Philippe Goujon et Madame Anne Hidalgo (Maire du XVème arrondissement et Maire de Paris)

Les habitants du XVème ont forcément croisé Bachir au moment d'aller faire leurs courses dans la rue du commerce. C'est un élégant monsieur de 74 ans, avec sa barbe, son chapeau et, surtout, ses livres d'occasion. Depuis la fin du confinement, Bachir permet au plus grand nombre un accès à la lecture pour un prix tout à fait modique. Par sa bonne humeur, sa conversation et ses conseils, il s'est parfaitement intégré à la vie du quartier.

Mais ce samedi 6 novembre, deux policiers municipaux ont donné un ultimatum à Bachir : 24h pour déguerpir. Des habitants du quartier qui passaient par là ont engagé une conversation avec les forces de l'ordre, les questionnant de manière courtoise sur le bien fondé de leur action. Il y avait là des femmes et des hommes de tous âges et de toutes conditions, que l'appartenance au XVème et le goût de la lecture avait réuni autour d'une cause aussi noble qu'imprévue. Les deux agents, touchés eux aussi par un tel élan de citoyenneté, assuraient avoir "reçu des ordres"... sans jamais indiquer de qui. En réponse, les habitants se sont mis d'accord pour interpeller leur Maire, Monsieur Philippe Goujon, ainsi que Madame Anne Hidalgo. C'est l'objet de cette pétition.

Certes, il est exact que Bachir occupe sans autorisation une partie de l'espace public. L'un des deux agents a parfaitement dépeint ce qu'il adviendrait si, demain, "chacun commençait à vendre son maïs dans la rue". "Ce serait le souk", a-t-il ajouté. Assurément. Mais s'il y a bien un principe qui définit depuis François Ier tout ce qui fait la France, c'est l'idée que la culture et la langue ne sont pas une marchandise comme les autres. Non, Bachir ne vend pas du maïs. Il vend des livres.

Et vraiment, à qui ces livres pourraient-ils bien causer du tort ? Certainement pas aux libraires de proximité, qui ne vendent que des livres neufs. Certainement pas non plus à l'environnement puisque, en donnant une seconde vie à ces livres, Bachir sauve des arbres et évite qu'on ne les jette dans la rue. Certainement pas non plus aux fidèles de l'Église Saint Jean-Baptiste de Grenelle qui apprécient ce vieux monsieur aux livres. Olivier, un paroissien en fauteuil roulant, a expliqué aux forces de l'ordre comment Bachir l'aidait à monter les marches pour assister à la messe.

Au-delà des clivages partisans, nous interpellons Monsieur le Maire du XVème et Madame la Maire de Paris car nous sommes certains qu’une solution pérenne peut être trouvée. Une place plus circonscrite? Un espace derrière les grilles, sur le parvis de l’église? Un petit local mis à disposition dans l’intérêt public?... Quoi qu’il en soit, nous, habitants du XVème, refusons de laisser tomber Bachir et ses livres. Car Bachir ne demande pas l'aumône, seulement qu'on le laisse travailler dignement. Non, Bachir ne vend pas des maïs. Il transmet du savoir, la seule chose qui, plus on la partage, plus elle se multiplie. Son action est noble. Nous ne pouvons pas la laisser détruire. 

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