L’enthousiasme est de mise aujourd’hui à gauche, après l’accord historique signé entre les principaux partis siégeant de ce côté de l’échiquier politique. Les électeurs attendaient avec impatience cette union, qui, s’y l’on en croit les sondages, offre une réelle perspective de victoire aux prochaines élections législatives.

La nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) comporte des candidates et des candidats de grands talents, émanant des différentes formations politiques qui ont ratifié cet accord. Mais elle comprend également des femmes et des hommes politiques dont les variations idéologiques laissent perplexes. Aurélien Taché est incontestablement l’un de ceux-là.

Élu en 2017 avec l’étiquette de La République en Marche (LREM), le député du Val-D’Oise a longtemps été considéré comme l’un des poids lourds de la majorité présidentielle. Très présent dans les médias, il a défendu avec constance la réforme des ordonnances travail, lesquelles ont rendue possibles le plafonnement des indemnités perçues en cas de licenciement. À la tribune de l’Assemblée nationale, Aurélien Taché s’était alors exprimé au nom des députés LREM, assenant à la gauche vent debout contre ce projet, tous les bienfaits d’un texte au service du « travail qui libère et rend fier. » C’est toujours avec la même verve qu’il a voté en faveur de la privatisation de la SNCF, tout comme il a soutenu la suppression de l’ISF, la baisse du montant des aides personnelles pour le logement (APL) et la mise en place du système « Parcoursup. » Il a également été nommé rapporteur du volet assurance-chômage du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, approuvant ainsi le décret renforçant les contrôles effectués sur les personnes en recherche d’emploi, avant que celui ne soit une première fois suspendu par le Conseil d’État. Il faudra attendre les discussions entourant le projet de loi asile-immigration pour voir le député du Val-d’Oise contester un texte rejeté par l’ensemble des associations qui viennent en aide aux demandeurs d’asile. En cohérence, il a courageusement décidé de ne pas se présenter dans l’hémicycle au moment du vote final de la loi.

Cette litanie n’a pas pour objectif de stigmatiser les choix politiques effectués par un député qui figurait alors dans la majorité présidentielle. Elle démontre simplement à quel point Aurélien Taché a voté et défendu les mesures plus antisociales et libérales mises en place durant le premier quinquennat Macron. L’exégèse de ces prises de position antérieures devrait, à tout le moins, nous inviter à la prudence sur la sincérité des nouvelles idées exprimées par Aurélien Taché. La politique se meurt des compromissions idéologiques effectuées par un personnel politique prêt à tout pour conserver des places dans les dorures de la République. Le peuple est lui exaspéré par ces comportements.

Aussi, en cohérence, les auteurs de cette pétition demandent aux décisionnaires siégeant dans la NUPES de retirer Aurélien Taché de l’accord signé entre les différents partis de gauche, au nom de la crédibilité politique de cet engagement commun.