Chères autorités de tutelles, vous savez autant qu’être médecin c’est faire don de soi, c’est faire passer son bien-être et sa famille en second face à celui du patient. Mais il faut être debout et vivant pour pouvoir faire ce don de soi.

Le médecin béninois est souffrant du peu d’importance qu’on lui donne, de la faible rémunération de ses efforts pendant qu’on attend de lui qu’il déplace des montagnes pour sauver une vie.

En privé, les doubles, triples voir quadruples emplois sont monnaies courantes, juste pour s’assurer un salaire suffisant à la fin du mois. Tout pour ruiner la santé physique et mentale du travailleur qu'est le médecin.

Les contraintes des gardes de nuit ne sont presque, sinon, pas du tout valorisées. Le constat est plus amer en secteur privé tout comme dans les centres communautaires où l’on propose avec dédain une rémunération de six mille francs pour une prestation de 24 heures.

Nous adressons ce plaidoyer pour un changement profond du système salarial du médecin béninois en l’occurrence celui en privé. Nous ne cherchons pas à impressionner encore moins à être en concurrence avec ceux qui ont peu évolué dans les études que nous mais qui gagnent les salaires mirobolants dans les institutions étatiques.

1. Nous voulons juste qu’on corrige un tant soit peu l’injustice qu’on nous fait en fixant un plancher salariale nationale notamment en privé en dessous de laquelle notre engagement professionnel ne serait que méprisé. Il en sera fait de même des prestations de garde.
2.  Il faudra exiger de chaque centre des critères d’augmentation de salaire sur le temps en sorte que les séniors soient plus rémunérés que les cadets au même titre.
3. Également nous souhaitons qu’on définisse des coefficients géographiques de rémunération propres à chaque département pour encourager les médecins à s’installer loin des métropoles, en milieu rural ou le besoin de soins en santé est des plus importants.

L'exode des médecins vers l'extérieur est de plus en plus gridissant puisque la passion est étouffée par la mauvaise traitance dans les structures sanitaires, constituant un véritable danger pour la population. 

Il urge aujourd’hui plus que jamais de mener des actions concrètes dans la situation socio-économique de surenchère du train de vie actuel, de décider du réajustement salarial du jeune médecin béninois de peur d’éteindre les dernières flammes de passion dans l’exercice de sa profession.