Lubrizol, la fin de cette activité peut être un nouveau départ

Lubrizol, la fin de cette activité peut être un nouveau départ
Pourquoi cette pétition est importante

Lubrizol
la fin de cette activité peut être un nouveau départ
Mardi prochain, on saura. Le Conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (CODERST) devra dire si, oui ou non, l'usine Lubrizol de Rouen peut redémarrer son activité, un peu plus de deux mois après l'incendie qui a meurtri durablement la mémoire des habitants. Il n'est question que de réouverture partielle. Mais, tout de même, il s'agit bien de redémarrer rapidement, de vite relancer la machine comme si ça allait de soi, comme s'il s'agissait de retrouver quelque chose allant de soi. Comme si pour conjurer le traumatisme, il fallait restaurer la confiance d'hier en ignorant volontairement que la confiance était un peu aveugle.
Nous faisons un autre pari et une autre analyse. D'abord, rien ne doit se faire dans la précipitation. Le choc a été violent pour les riverains de l'usine, les habitants de la Métropole, et des 112 communes impactées par le panache. L'incendie a été le brutal rappel qu'une telle concentration d'installations chimiques et pétrochimiques ne va pas sans risque. Et que les risques, parfois, aboutissent à des accidents majeurs.
La fin ne se fera pas en un jour mais imaginons. Faisons cet effort d'imaginer.
Nous sommes dix ans après l'incendie, presque en 2030. Le monde lui-même est différent. Les chocs climatiques sont là : vagues de chaleur plus sévères en été, perturbations météorologiques extrêmes, érosion accélérée du littoral... Peu à peu, le pays s'adapte. La France a finalement presque atteint son objectif de réduction de 40% de ses émissions de CO2. La part des énergies renouvelables atteint les 32% et les quatre parcs éoliens offshore normands contribuent efficacement à ce tournant.
A Rouen, l'usine Lubrizol n'a jamais repris ses activités initiales. Elle a pourtant redémarré en 2021, après, c'est vrai, plus d'un an de fermeture. L'industriel, après des hésitations, a fait le choix responsable de la transition. Anticipant les mutations du marché de l'automobile, avec l'appui du contrat de transition écologique porté par l'Etat afin d'accompagner la reconversion des activités, il a pu garantir l'intégralité des emplois sur le site en investissant dans la formation.
En 2030, c'est tout le bassin de Rouen qui a commencé de prendre le virage.
Le nouveau quartier Flaubert a tenu ses promesses. Il accueille 15 000 habitants. Les 250 000 m2 de bureaux hébergent 5000 emplois dans le secteur tertiaire (services à la personne, conseil, formation, entrepreneuriat créatif et culturel, économie sociale et solidaire...).
Une centrale photovoltaïque a été implantée sur la partie du site qui reste en cours de dépollution et fournit l'électricité au nouveau quartier et aux établissements voisins du secteur portuaire.
En effet, durant ces dix années, la vallée de Seine a fait le choix stratégique de la mutation de la plupart de ses industries dangereuses et carbonées.
La ville de Rouen est remontée dans le classement des villes où il fait bon vivre en France. Le centre historique respire, la reconquête des bords de Seine est une réussite enviée. Artisanat et commerce local prospèrent, contribuent au lien social et attirent de nouveaux touristes
Voilà ce que nous imaginons. Voilà ce que nous proposons. Ce ne sera pas simple ? D'accord. Est-il préférable pour autant de faire comme avant, simplement parce que c'est plus simple ? Nous sommes des militants et des entrepreneurs, des innovateurs sociaux et des créateurs d'activité. Nous savons aussi que les choses difficiles sont celles qui valent la peine
La décision du CODERST se basera sur des éléments techniques, c'est son rôle. Le Préfet devra lui prendre une décision politique, et ne doit pas se retrancher derrière l'avis du CODERST.
Il s'agit là d'une responsabilité éminente. De celles qui donnent tout leur sens à la politique, quand celle-ci agit pour le bien-être collectif d'un territoire.
Les 40 premiers signataires
Caroline Degrave, entrepreneure - Mickael Marie, consultant - Claude Taleb, écologiste - Marie Atinault, consultante territoires en transition - Claire Béhengaray, réseau de magasins de producteurs locaux – Lucie Bergin Violette - Olivier Blond et Aurélie Liebmann, association Respire - Arnaud Borgès, cadre secteur des assurances – Delphine Breuil - Simon Bridonneau, Président Triticum – Michel Chadelaud, médecin retraité - Véronique Cheminel, retraitée – Prudence Coelho - Anne Sophie Debesses, citoyenne engagée pour le climat - Aurélie Debroas, orthophoniste - Victoire De Dieuleveult - Virginie Deruelle, céramiste – Laurence Dujardin - Delphine Frébourg – Nicolas Frébourg, consultant - Julien Goossens, ornithologue – Marie Hélène Labat, photographe - Hélène Lelandais, médecin nutritionniste - Michel Héliot, traiteur – Olivier Lainé, agriculteur - Nathalie Le Meur - Mathide Levrel – Jean-Charles Marie - François Marquetty, menuisier - Guillaume Méret, pâtissier – Romain Onno, coiffeur - Loïc Patin, éleveur - Thomas Rollin, comédien et metteur en scène – Gregory Simonklein - Anya Tikhomirova, artiste plasticienne - Jean Paul Thorez, jardinier - Emilie Tolian - Karen Yvan, co-fondatrice du Champ des Possibles – Laurence Taleb, déléguée médicale – Guillaume Blavette, membre du CODERST 76