Soutenez les entreprises de services à la personne car elles sont en danger !

Soutenez les entreprises de services à la personne car elles sont en danger !
Je me permets ce jour de vous solliciter car l’actualité des Services à la Personne part à la dérive. Pour me présenter en quelques lignes, je suis un jeune chef d’entreprise de 30 ans qui a créé son entreprise en 2016.
Je vais traiter point par point les éléments importants de cette triste actualité :
- L’avenant 43 :
La hausse des salaires des aides à domicile dans le cadre de l’Avenant 43. Selon l’avenant ci-dessus cité, les sociétés privées de Services à la Personne sont laissées pour compte et cela entraine une concurrence déloyale dans le domaine des Ressources Humaines. Il est déjà difficile de se démarquer des Associations de Services à la Personne du fait de la « non-lucrativité du commerce des produits et des services » et maintenant l’Etat offre une force supplémentaire sur le recrutement de ces structures déjà favorisées par bon nombre d’aides, subventions et autres facilités structurelles. Or, le secteur privé de l’aide à domicile représente 40% du total des effectifs du secteur soit 160 000 salariés sur un total de 400 000 aides à domicile en France (Source : étude de la DARES février 2020 n°011 sur l’activité́ des entreprises privées prestataires, sur des statistiques de l’exercice 2018) ; selon cette étude parue en 2020 sur l’exercice 2018 nous pouvons constater la montée constante des entreprises de Services à la Personne au niveau salariale.
- Les difficultés en Ressources Humaines :
Il est aujourd’hui difficile d’envisager correctement l’avenir pour les Associations et les Entreprises de Services à la Personne, les aides sociales de notre cher Pays sont plus avantageuses pour rester à domicile et de ne pas travailler.
Comment voulez-vous donné à nos concitoyens l'envie d'aller travailler que de rester à domicile ?
Aujourd’hui nous petits, moyens ou grands employeurs du Services à la Personne ne pouvons rivaliser et prôner des salaires mirobolants quand nous sommes payés par les financeurs à des taux misérables. Lorsque les frais structurels s’élèvent entre 20 à 25 % du prix de vente, que le cahier des charges des entreprises de services à la personne ne cesse d’évoluer et de s’alourdir administrativement.
La rentabilité de ces organismes et de plus en plus difficile et nous n’avons plus aucun espoir d’attirer les candidats et salariés dans le domaine car nous avons l’impossibilité de donner des :
- Primes
- Augmentations de salaires
- Valorisations de fonction autres que la rémunération (voitures, vélo, trottinettes, …)
- Formations en cohérence avec leurs envies et les besoins du métier.
- Avantages sociaux
Nous sommes une Entreprise d’Insertion via l’agrément SIAE (structures de l’insertion par l’activité économique) pour aider les personnes éloignées de l’emploi à se réinsérer dans le milieu « ordinaire ». Malgré cet agrément et notre volonté d’améliorer la situation sociale et du domaine de l’emploi, nous n’arrivons pas à recruter par manque de candidat. Pour information voici les chiffre transmis par l’une des fédérations des entreprises de services à la personne sur l’ensemble de la population active : 60 % de travailleur actifs et 8 % de chômage.
Ou sont les 32 % de la population restante ?
- Manque de place dans les établissement médico-sociaux (SSIAD, Cabinet Infirmier, EHPAD, …) ; manque de possibilité d’intervention.
Les aides à domicile se font rares et ont pour utilité de faire ce que les autres partenaires médico-sociaux ne veulent ou ne peuvent plus faire par manque de temps, de personnel, de place en établissement. Aujourd’hui les Services d’aide à domicile sont assujettis aux glissements de tâches (Tâches infirmiers vers tâches aides-soignants ; tâches aides-soignants vers auxiliaire de vie sociales ; d’auxiliaires de vie sociale vers aide ménagère). Il est impensable de faire prendre des risques démesurés à des personnes dont la formation n’excède pas 10 mois consécutifs dans le meilleur des cas ou 4 mois dans les cas les plus extrêmes.
- Manque de professionnalisation et d’expérience des intervenants à domicile.
Certaines formations sont inappropriées aux Services à la Personne car elles ne montrent pas la réalité des réelles prestations à domicile, les candidats sont donc vite découragés et se rapprochent des établissements (EHPAD, Résidences Séniors, Foyers, Maison d’Accueil Spécialisée, …) ; ce découragement et ce dégout entrainent un désintéressement total de ces métiers (Aide à domicile, Assistant de vie, Auxiliaires de vie, Aide ménager, Garde d’enfants, …) et dévalorisent complètement une activité d’avenir. La population étant vieillissante et lourdement impactée par la médecine (divers et lourds handicaps).
- Crise COVID 19
Les Services à la Personne sont les grands oubliés de cette crise sanitaire mondiale. N’oublions jamais que nos salariés ont été en premières lignes pour aider nos « anciens », nos « parents », nos « grands-parents » et bien d’autres publics vulnérables et dit sensibles. Tout un chacun connait au minimum une aide à domicile sur le terrain durant la crise sanitaire. N’oublions pas leurs familles qui ont pris les mêmes risques de contamination que les salariés hospitaliers et des établissements médico-sociaux. Ils ont eu le droit à la prime « Personnel Soignant » d’une valeur de 1500 € en Prime Exceptionnelle pour le Pouvoir d’Achat par équivalent temps-plein. Les hôpitaux et les établissements médico-sociaux ont eu le droit à une revalorisation des salaires et encore une fois nous avons oublié les salariés à domicile des structures privées car l’avenant 43 a permis aux salariés des associations de bénéficier de cette revalorisation (15%).
Pour finir il est impossible de ne pas aider nos salariés, mais le budget des entreprises de services à la personne ne suit pas l’inflation malheureusement. Notre masse salariale est obligatoirement indexée sur l’arrivée de nouveaux bénéficiaires (patients).
Les conditions règlementaires évoluent de jour en jour :
- Loi ASV en juillet 2016
- Loi Grand-Age prévu en 2021 voir début 2022.
Si les pouvoirs publics n’aident pas les structures privées, malheureusement le taux de chômage ne cessera d’augmenter car les structures ne pourront plus répondre favorablement aux travailleurs sociaux, aux services publics, aux bénéficiaires et à leurs familles. Ce courrier est un appel aux secours d’un chef d’entreprise qui n’arrive plus à suivre les demandes d’admissions de nouveaux usagers. Cette situation montre que nous ne pouvons répondre favorablement aux demandes incessantes des sorties d’hospitalisations, des aidants proches ou familiaux, des bénéficiaires, des partenaires, des soignants quels que soient leurs statuts.
Les mesures à prendre d’après moi seraient :
- Revalorisation des aides financières pour les allocations d’aide à domicile (allocation personnalisée de l’autonomie, prestation de compensation du handicap, aide sociale hors catégorie AGGIR). Le tarif minimum pour ces prestations devrait être de 27 € pour que les entreprises aient un seuil de rentabilité convenable et qu’elles puissent en faire profiter ses collaborateurs. Cette augmentation permettrait d’augmenter les salariés et de les fidéliser afin de ne pas perturber plus les usagers dans leurs besoins.
- Amélioration des formations dans les référentiels métiers car les situations à domicile s’alourdissent et demandent des techniques de soins, de transferts et d’utilisation de matériels adaptés.
- Traiter les entreprises et les associations de manières équitables et égales afin de ne pas perdre ce que des entrepreneurs ont mis des années à construire. Car à ce jour, beaucoup de chefs d’entreprises sont « au bout du rouleau » ou en « Burn-Out »
- Valoriser les métiers de demain, car la population est vieillissante « Papyboom », accompagner les acteurs médico-sociaux dans une « Image Positive » de leurs actions :
- Aider dans le recrutement
- Rendre le domaine attractif
- Revoir les conditions d’accès aux aides sociales (RSA, ARE, ASS, …)
- Vérifier les arrêts de travails, les absences injustifiées et a répétions aux postes de travail (ces absences sont en grand nombre dans les structures d’aide à domicile).
Je suis bien conscient que cela n’est pas envisageable du jour au lendemain, mais il y a urgence. Les assises du service à la personne auront lieux le 9 septembre 2021, je ne peux malheureusement y assister car le droit d’entrée est de 250 € par personne.
Mon envie aurait été d’y assister mais malheureusement mon entreprise à besoin de moi encore une fois.
En espérant que mon APPEL A L’AIDE sera entendu par l’ensemble du gouvernement et des députés.