Contre la tenue des partiels du premier semestre au sein de l'EDS

Contre la tenue des partiels du premier semestre au sein de l'EDS
Pourquoi cette pétition est importante
A l’attention de Monsieur François-Guy Trebulle, directeur de l’UFR de droit (Ecole de droit de la Sorbonne) de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne,
Le 23 janvier a eu lieu un conseil de l’UFR de droit. A cette occasion, il a été rapidement évoqué la question des partiels. La direction de l’Ecole de droit de la Sorbonne a fermé la porte à toute modalité d’évaluation autre que les partiels, devant se tenir du 24 février au 7 mars. Deux arguments sont avancés : la valeur de nos diplômes et l’évaluation égalitaire de nos connaissances, que seul le partiel rend possible.
La valeur du diplôme est un argument défendu tant par la Présidence de notre université que par notre UFR : sans partiel, notre diplôme n’aurait plus de valeur. A cette date, les UFR de philosophie, histoire, histoire de l’art et géographie ont déjà décidé d’annuler les partiels et de les remplacer par d’autres modalités d’évaluation (contrôle continu, devoir maison optionnel ou obligatoire, partiel uniquement sur les disciplines sans contrôle continu…). Le constat est donc simple : soit les étudiants et étudiantes de ces UFR auront un diplôme « sans valeur », soit la « valeur d’un diplôme » ne dépend pas de la manière dont sont évaluées les connaissances propres à ce diplôme sur un seul de ses semestres mais des savoirs transmis dans le cadre de ce diplôme. Dans tous les cas, il est clair que si l’on suit le raisonnement défendu par l’Ecole de droit de la Sorbonne, les étudiants et étudiantes en double licence de droit et philosophie, histoire, géographie ou histoire de l’art ont un diplôme qui ne vaut plus rien. Plutôt que preuve des affirmations de l’EDS, c’est là la preuve que cet argument n’a aucun sens : il est évident que ces diplômes ont encore une valeur, qu’importe leur modalité d’évaluation et que la valeur d’un diplôme ne se résume pas aux conditions d’une seule évaluation d’un seul semestre. Ce qui fait la valeur d’un diplôme c’est la qualité de l’enseignement, l’exigence et la rigueur dans la transmission des savoirs, nullement la manière dont il est évalué, tant qu’évaluation il y a. Or, justement, dans toutes nos majeures il y a eu évaluation. C’est là le second argument : le partiel serait la seule manière d’évaluer égalitairement nos connaissances. La réalité est que la quasi-totalité d’entre nous avons eu, sous différentes modalités certes, des galops d’essai qui reproduisent bien souvent les exigences d’un partiel. Il n’y a donc nullement besoin d’organiser, alors que toutes les circonstances s’y opposent, des partiels sur ce seul argument.
A l’inverse, tout s’oppose à leur tenue : deux mois après la fin des cours, et trois pour certains (la grève ayant commencé le 5 décembre, la semaine du 2 décembre fut la dernière du premier semestre pour beaucoup d’entre nous) c’est un non-sens absolu de vouloir nous évaluer dans les conditions classiques d’un partiel. Non-sens pédagogique d’abord, de favoriser l’évaluation des connaissances du premier semestre plutôt que la continuité de l’enseignement de celles du second semestre. Alors que les « vacances » de février nous sont essentielles pour notre second semestre, permettant de reprendre et d’apprendre nos premiers cours, d’avancer dans nos devoirs à rendre, cette coupure ne fait que casser ce second semestre et augure d’une fatigue importante dès le mois de mars. Conséquence directe de ce maintien, dans la continuité de cette destruction du second semestre, la perte de notre semaine de révision pour les partiels du second semestre. Alors que la sélection prend aujourd’hui de plus en plus de place dans nos parcours, l’attitude de notre UFR est de nous mettre, encore une fois, en position d’échec vis-à-vis d’examens qui seront justement pris en compte au cours du processus de sélection : les résultats de ce second semestre seront utilisés dans la sélection future des actuels L1 et L2 et seront également demandés pour certaines formations pour les L3 et M1 actuels, sélectionnés dès cette année. A maintenir ces examens quand de nombreuses UFR y renoncent, l’EDS est de fait responsable d’une situation inédite et aberrante : des étudiantes et étudiants de double licence auront cours dans une UFR et partiels dans l’autre, en même temps : comment réussir dans ces conditions ? Les autres UFR agissent dans l’unique but de ne pas perdre de temps d’enseignement, ce qui devrait être la priorité de celles et ceux qui prétendent que l’université est avant tout un lieu de transmission des savoirs. Enfin, les vacances de février sont également consacrées pour la totalité de celles et ceux qui ont besoin ou souhaitent effectuer un stage ou avoir un emploi pour la période estivale à la recherche de ceux-ci et à la rédaction, qui nécessite beaucoup de temps, des lettres de motivation qui y sont nécessaires. Ces vacances sont aussi un moment central pour notre orientation, tant dans la recherche de nos futurs masters (M1 comme M2) que dans les premières démarches et réalisation de lettre pour y postuler.
Etudiantes et étudiants de l’Ecole de droit de la Sorbonne, nous refusons la tenue de ces partiels qui ne fait que nous mettre en difficulté et conduit à notre échec au premier semestre, au second semestre et dans nos recherches de stage, d’emploi et de master. Nous demandons à ce que, comme dans de nombreuses autres UFR, des modalités d’évaluation adaptées soient mises en place (prise en compte du contrôle continu avec devoirs maisons facultatifs ou obligatoires), que notre semaine de vacances de février ne serve pas à notre premier semestre mais à notre second semestre et à ce qui le suit (période estivale, orientation future), que notre semaine de révision de fin avril soit conservée.
Décisionnaires
- Monsieur François-Guy Trébulle