Changez les modalités du Service Sanitaire

Changez les modalités du Service Sanitaire
Pourquoi cette pétition est importante
Fait à Paris le 4 décembre 2020
Chers étudiants, chers amis,
L’administration nous a annoncé hier soir sa décision de ne pas changer les modalités du Service Sanitaire, alors qu’elles ont été contestées par les étudiants dès leur ébauche. Elles sont les suivantes : pour valider son année, l’étudiant doit consacrer 30 demi-journées à COVISAN/COVIDOM afin d’être utilisé comme main d’oeuvre dans le contexte de la crise sanitaire. L’étudiant peut éventuellement présenter un projet alternatif individuel de 60 demi-journées qui devra être examiné et accepté par la faculté avant le 6 janvier 2021.
La faculté présente cette réquisition comme un élément de formation des étudiants ainsi qu’un devoir, au motif qu’ils sont en médecine et devraient se rendre utile.
Cependant nous n’acceptons pas le Service Sanitaire tel qu’il nous est imposé.
Nous ne l’acceptons pas car en proposant un volume horaire deux fois plus important pour le projet personnel que pour le service COVISAN et en ne proposant aucune alternative en cas de refus du dossier, la faculté nous force la main. Certes il est de notre devoir, en tant que futurs médecins, de prendre part à la lutte contre la Covid-19 et nous l’avons fait, pour beaucoup d’entre nous, pendant le premier confinement, les vacances d’été ainsi qu’en début d’année. Mais le Service Sanitaire est aujourd’hui détourné au profit de COVISAN et ne constitue plus un élément de notre formation, mais une véritable forme d’exploitation des étudiants.
Nous ne l’acceptons pas car il est impensable qu’un étudiant en médecine, qui apprend sa future profession en stage à l’hôpital, se voit privé de cette formation capitale pour effectuer des dépistages à la place. Cela serait d’autant moins pédagogique que ces stages sont d’ores et déjà diminués de moitié pour nous laisser le temps de travailler le programme qui n’a jamais été aussi dense en 3ème année.
Nous ne l’acceptons pas car nous voyons nos futurs confrères des autres facultés parisiennes être dispensés de ce Service Sanitaire COVISAN ou se voir attribuer des mesures allégées quand rien de comparable ne nous est proposé et ce, alors même que nous sommes les seuls à débuter les stages dès la 3ème année. Nous considérons cette entrée précoce à l’hôpital comme un point essentiel de notre formation mais la charge de travail qui en découle n’est pas compatible avec le Service Sanitaire tel qu’il nous est imposé.
Enfin, nous ne l’acceptons pas car nous sommes, malgré notre motivation, à bout. La charge de travail qui a été alourdie par la réforme de l’externat et le confinement ont rendu notre moral fragile. Nous rajouter cette quantité de travail et de responsabilité dans ce contexte constituerait un risque psychologique pour beaucoup d’étudiants.
Nous sommes déterminés à ne pas voir notre formation pâtir d’un manque de considération dont certains font preuve à notre égard.
Des solutions doivent être mises en oeuvre : il faut diminuer le volume horaire du Service Sanitaire, qui empiète bien trop sur notre temps d’apprentissage pratique. Il faut également repousser l’échéance fixée pour présenter un projet individuel alternatif afin de permettre à chacun d’élaborer un projet personnel solide.
Nous appelons les étudiants et médecins qui soutiennent nos revendications à signer la pétition ci-jointe afin d’harmoniser les voix individuelles. Nous exhortons les étudiants à choisir le projet personnel alternatif dans le questionnaire à venir s’il ne veulent pas dépister. Aussi, si malgré tout l’administration demeurait impassible, nous appelons les étudiants à s’indigner de ce traitement et à boycotter le Service Sanitaire.
Des carabins