Pour un concours des praticiens hospitaliers en distanciel

Pour un concours des praticiens hospitaliers en distanciel
Pourquoi cette pétition est importante
Les médecins hospitaliers de France candidats aux épreuves du concours national de praticien des établissements publics de santé, session 2020, sont convoqués en présentiel à Rungis pour une présentation de 30 minutes avec un jury en visioconférence.
Mobiliser plus de 2000 médecins pour une visioconférence de 30 minutes en pleine période de crise sanitaire alors que de nombreuses solutions alternatives existent, est une aberration sanitaire.
A ces problématiques sanitaires se rajoutent l'aberration écologique, l'aberration économique et la profonde injustice que constituent ce déplacement de plusieurs centaines de kilomètres imposé aux centaines de candidats de province.
Clairement la question de la fraude n'est pas admissible. L'épreuve commune du concours (qui est la seule épreuve pour les candidats de type 1) n'est pas centrée sur ses connaissances mais sur son parcours, élément sur lequel il ne peut pas tricher et dont un résumé est déjà entre les mains du jury au début de l'épreuve.
Voici la réponse de Monsieur Philippe Touzy, chef du département concours du Centre national de gestion, que nous avons sollicité pour demander une autre organisation:
" tous les candidats ne disposent pas d’une installation informatique capable de se connecter sans problèmes techniques pendant toute la durée de l’interrogation avec le jury (certains disposeront de matériels de la firme Apple, d’autres de marques différentes ou d’équipements hétérogènes qui peuvent ne pas soutenir le standard de connexion sécurisé mis en place). Quid de ceux qui seront sur leur lieu d’exercice professionnel et qui pourraient être dérangés pendant la durée de l’interrogation, voire à domicile dans des conditions de confort d’audition devant le jury très variables selon les conditions de vie des candidats. Les risques contentieux pouvant conduire à l’annulation de tout le concours sont réels si l’administration ne garantit pas le principe de l’égalité de l’évaluation des candidats, ce qui s’applique notamment aux moyens mis à leur disposition selon une jurisprudence constante du Conseil d’Etat (CE 4octobre 1985 Demoiselle ROBERT et CE18 juin 1986 RANDON)."
Cette réponse n'est en aucun cas satisfaisante ou compréhensible.
Concernant les problèmes informatiques que pourraient rencontrer les candidats, les membres du jury seront confrontés aux mêmes.
Le problème d’équité face au matériel informatique parait bien peu de choses face au déplacement imposé aux candidats. Quand certains prendront simplement leur voiture pour quelques dizaines de minutes, certains feront plusieurs heures voire jours de transport en commun, avec des frais démesurés pour 30 minutes de visioconférence. C’est un comble pour des médecins à qui l’Etat demande de plus en plus d’aller exercer dans des hôpitaux périphériques pour pallier aux déserts médicaux.
Nous faisons tous de manière quotidienne depuis le mois de mars des téléconsultations, dans des lieux appropriés et calmes, sur des connexions sécurisées. Comment penser qu’un candidat qui va devoir débourser plusieurs centaines d’euros pour ce déplacement et être absent de son service pendant une journée minimum, ne saurait, pour éviter cela, trouver un endroit adapté pour passer 30 minutes d’audition.
Concernant le risque de contentieux, les jurisprudences auxquelles fait référence Monsieur Touzy n’ont rien à voir avec la situation actuelle.
Pourquoi ne pas laisser l’opportunité à ceux qui le souhaitent de passer ce concours en visio, quitte à nous faire signer une décharge sur le refus de la mise à disposition des moyens par exemple ?
Cet échange par mail avec Monsieur Touzy a été co signé par 13 praticiens de France et d'Outre-mer, l'objectif de cette pétition est de donner une meilleure visibilité de cette requête auprès des plus de 2000 candidats.