Pour de meilleurs soins dentaire des personnes avec troubles psychiques
Pour de meilleurs soins dentaire des personnes avec troubles psychiques
Pourquoi cette pétition est importante
Madame, Monsieur,
Il est important de prendre conscience des problèmes bucco-dentaires des personnes en situation de troubles psychiques. Des problèmes qui sont aggravés par les troubles et leurs traitements.
- Concernant les conséquences du traitement des troubles :
Du fait des effets secondaires, le patient traité avec des psychotropes risque souvent de sécréter moins de salive (hyposialie), et elle sera de moins bonne qualité. Or, la salive joue un rôle fondamental dans la protection de la dentition. La personne sous traitement psychotrope aura donc plus de risques d’avoir des dents cariées, une perte de l’émail, des gingivites, des déchaussements etc. Même si le patient a une hygiène dentaire correcte, la prise de psychotrope a un impact négatif sur la santé dentaire.
Le diabète peut être induit par les psychotropes, or il aggrave les problèmes dentaires, en particulier caries et maladies parodontales, et retarde la cicatrisation.
Le bruxisme, des tremblements et mouvements involontaires répétés de la face sont plus fréquents avec les traitements psychotropes (syndrome extrapyramidal). Ces effets secondaires sont responsables d’usures dentaires (émail, sensibilité) et provoque le bris de prothèse, de couronne ou de plombage.
- Concernant les troubles eux mêmes :
Est-il toujours possible d’avoir une hygiène exemplaire lorsqu’on souffre de trouble psychique ? En fait, la mauvaise hygiène en général est un des symptômes de la maladie psychique. Un patient, surmené par la maladie et les soins psychiques, n’accorde plus vraiment d’importance aux soins somatiques. Il ne trouve ni le temps ni l’énergie de s’en préoccuper. Et son mal être le conduit à une perte de respect de lui même. Le manque d’hygiène s’aggrave lors de la période décompensatoire où le patient n’est plus du tout à l’écoute de son corps. Il peut laisser de côté voire abandonner sa brosse à dent.
De plus, le patient, ne consulte pas régulièrement chez le dentiste, parce que tant qu’une grosse douleur n’a pas été ressentie, il n’y pense pas. D’ailleurs, la douleur, peut, du fait des psychotropes mais aussi de la maladie, ne pas être perçue de façon aussi intense que pour une personne en bonne santé, ou de façon atypique. Dans le cas d’une infection, si le patient attend trop longtemps, il risque une grave propagation de l’infection.
Les troubles alimentaires peuvent aggraver les problèmes dentaires, notamment le grignotage, la boulimie, les vomissements répétés, et une alimentation déséquilibrée trop sucrée.
La consommation de tabac et d’alcool est malheureusement plus fréquente chez les personnes en situation de troubles psychiques. Et ces deux toxiques aggravent les problèmes dentaires.
Un parcours de soin non structuré : la difficulté à trouver un dentiste, des délais de RDV longs, le fait de ne pas se sentir capable d’aller seul au RDV, peuvent décourager plus rapidement un patient en souffrance psychique, qui sera moins en capacité d’assurer un suivi régulier chez un dentiste.
Enfin, le stress, symptôme de la maladie psychique, serait une des causes des maladies parodontales (maladies de la gencive), et un facteur de risque d’infections en général.
Ce patient, au fil du temps et d’un long parcours de soins, aura peut-être la chance de se rétablir au niveau psychique. Mais il aura surement perdu ses molaires. S’il a de la chance, il lui restera une ou 2 canines. Ce patient rétabli pourrait avoir 30, 40, ou 50 ans mais plus ses dents !
- Que faire alors ?
L’accès aux soins dentaires paraît plus difficile pour une personne avec souffrance psychique. La détérioration des dents à cause des traitements et le manque d’hygiène sont des facteurs aggravants.
Un dernier facteur à ne pas négliger dans l’accès aux soins est l’aspect financier. Les traitements dentaires ou du parodonte sont chers et pas toujours bien remboursés par la sécurité sociale et les mutuelles des patients avec trouble psychique (qui ne sont pas forcément affiliés à la CMU et/ou CMU-C). Or la consultation précoce des dentistes en prévention ou petits soins permet d’éviter ou retarder l’extraction d’une dent et de ce fait repousser l’âge de la perte des dents.
Ce constat nous amène à penser que le traitement des soins dentaires pour les personnes atteintes de troubles psychiques, devrait être compris dans la prise en charge de la sécurité sociale à 100%. On pourrait aussi imaginer la prise en charge régulière (1 à 2 fois par an) sans avance de frais d’une consultation chez le dentiste par l’assurance maladie (comme chez les enfants)
Ainsi nous invitons toutes les personnes sensibilisées à cette problématique à signer cette pétition qui demande la prise en charge des soins dentaires à 100% pour les personnes atteintes de maladie psychique. On peut imaginer associer la maladie pour une affection de longue durée (ALD) concernant la maladie psychique avec une autre ALD pour les soins dentaires.
En vous remerciant pour l’intérêt que vous portez à notre cause, veuillez accepter nos sentiments les meilleurs.
Arielle SANIEL, Présidente du Groupe d’Entraide Mutuelle L’ABEILLE VIE.